Critique : Marley

Maryne Baillon | 9 juin 2012
Maryne Baillon | 9 juin 2012

Beaucoup d'entre nous pensent savoir qui était Bob Marley. Toutes ces années à écouter ses œuvres emblématiques, à afficher dignement son visage sur nos t-shirts, nos murs, lui donnant l'importance d'une figure religieuse, ont suscité un sentiment naturel de familiarité avec l'artiste. Et pourtant, malgré la fidélité de ses admirateurs et l'enthousiasme indéfectible de tous ceux qui découvrent, encore aujourd'hui, sa musique, il reste de nombreuses interrogations non élucidées dont aucuns précédent documentaire sur l'homme n'avait permis d'apporter des éléments de réponse. C'est dans le but ultime de se rapprocher au plus près de qui était réellement Bob Marley que Kevin MacDonald, réalisateur oscarisé pour One day in September, a réalisé ce film documentaire sur la vie de l'artiste. Grâce à une collaboration avec la famille Marley, il a réuni une véritable mine d'informations. Le travail de recherche est impeccable et le sujet fascinant. Le film offre des images d'archives rarissimes comme celles du concert pour l'indépendance du Zimbabwe qui s'est terminé en émeute, les témoignages poignants, d'une sœur et d'un frère éloignés, en passant par ses collègues musiciens, ses enfants et ses compagnes de vie. De précieux aveux qui interrogent le phénomène culturel tout en dessinant le portrait intime de l'artiste, depuis sa naissance jusqu'à sa mort en 1981.

D'un seul coup, tout semble s'éclaircir. Comme si chacun avait ignoré durant des années la dimension humaine et affective de l'artiste et les combats qu'il avait mené. On apprend par l'intermédiaire d'amis d'enfance à quel point il avait souffert durant sa jeunesse de la différence liée à sa couleur de peau (né métisse d'une mère noire et d'un père blanc). Le message d'espoir, d'amour et de tolérance qu'il délivrait à travers ses chansons et le rôle majeur qu'il a joué dans la réconciliation de sa ville natale plongée, à cette époque, dans une violente guerre civile.

Pour illustrer le film, MacDonald a utilisé quelques grands classiques de Bob Marley, comme « Exodus » et « No Woman, No Cry », mais aussi des titres beaucoup moins connus, qui se révèlent être de véritables trésors même pour les fans les plus érudits de l'artiste.

Sans mettre de côté quelques travers de la star, Kevin MacDonald dresse l'un des portraits les plus fidèles jamais réalisés sur Bob Marley. Il restera sans aucun doute, le documentaire de référence sur la star,  pour les années à venir.

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