Fair Game : Critique

Laurent Pécha | 21 mai 2010
Laurent Pécha | 21 mai 2010

Présenté en compétition au  festival de Cannes 2010, Fair Game « sort » quelques poignées de semaines après Green Zone de Paul Greengrass. Ironie d'une situation qui voit les deux cinéastes de la saga Jason Bourne tâter le même terrain politique à savoir la mise en avant du bluff de l'administration Bush pour faire croire à la présence d'armes de destruction massive en Irak.

Mais là où le brillant thriller d'action de Greengrass semblait arriver bien en retard au niveau du contexte politique, le film de Doug Liman réussit le pari d'intégrer la connaissance des faits pour alimenter son récit et surtout ses personnages. En ressort sans cesse une grandeur d'âme pour nos deux « héros » que sont le journaliste et ex-ambassadeur Joseph Wilson et sa femme Valérie Plame Wilson, agent de la CIA infiltrée dans les missions les plus sécrètes pour annihiler la prolifération d'armes nucléaires en Irak. Discrédités et trainés dans la boue par les cols blancs de la Maison Blanche parce qu'ils n'adhèrent pas à la théorie de l'administration Bush, ces deux là vont lutter, tout en voyant leur mariage et convictions volés en éclats, pour rétablir leur vérité, LA vérité. Un combat pur et noble auquel Sean Penn (dans un rôle qui lui ressemble beaucoup dans la vie) et Naomi Watts (plus d'une fois émouvante) apportent tout leur savoir-faire mais aussi leurs propres certitudes.

 

 

La capacité de Doug Liman et son script en béton armé (deux plans, trois dialogues et deux mouvements de corps suffisent parfois à résumer 3 mois de récit) à se consacrer à l'essentiel, donne un rythme fou à un film qui prend avant tout des allures de drame familial intime. Jonglant sans cesse entre petite et grande histoire, les auteurs de Fair Game parviennent à universaliser leur propos et à faire de leur récit une ode à la liberté d'expression  poignante.

 

 

En résulte un modèle de thriller politique comme seuls les américains savent les faire (pour notre part, il faut se contenter d'une bonne expérience tous les 15 ans environ) qui non seulement tient en haleine (quel montage) comme peu ont su le faire avant lui mais met aussi en exergue de manière admirable toute la richesse, la complexité mais aussi les dangers des rouages du pouvoir découlant de la Constitution américaine. On appelle ça une sacré belle claque cinématographique !

 

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