World Invasion: Battle Los Angeles - critique apocalyptique

Simon Riaux | 10 mars 2011 - MAJ : 20/03/2019 17:11
Simon Riaux | 10 mars 2011 - MAJ : 20/03/2019 17:11

Quand la bande-annonce de World invasion: Battle Los Angeles est arrivée, même les plus sceptiques y ont jeté un oeil. Des images apocalyptiques de la cité des anges, ravagée par une invasion extra-terrestre, le tout emballé dans une chape de musique stratosphérique, il n'en fallait pas plus pour réveiller l'aficionado de débarquement Alien. Cependant, on pouvait légitimement craindre que la baudruche ne se dégonfle au visionnage. Et au final, si l'on espérait sans doute trop de cette bataille, elle n'en demeure pas moins une bonne surprise.

World invasion : Battle Los Angeles démarre sur les chapeaux de roue, avant même la première image, le ton est donné par un bulletin d'information. Le monde s'écroule, pas question de perdre Los Angeles. Dès lors nous suivrons une unité de marines précipitée au front, juste avant le pilonnage total et définitif de la zone. L'entrée en matière est puissante, particulièrement réussie. La caractérisation des personnages parvient à être à la fois très simple, sans jamais verser dans le cliché militaro-débilisant. Aaron Eckhart est instantanément crédible en militaire au bord de la démission, écrasé par les regrets et empesé d'un corps qui n'est plus celui de ses 20 ans.

 

 

À ses côtés Michelle Rodriguez, une fois qu'elle entre en scène (patience donc), fait bien plus que de la figuration, parvenant à exister sans être une bourrine dégénérée, ni une sufragette en treillis. La cohésion de groupe qui se dégage du casting permet au film de ne pas trop donner dans l'héroïsme primaire, mais d'exalter la tension commune à tous les personnages et de rendre leurs exploits crédibles. Le spectateur fait très vite face aux envahisseurs, que le metteur en scène parvient à mettre en lumière sans jamais les dévoiler totalement. Les trente premières minutes du film sont puissantes et nerveuses, presque autant que la dernière bobine, épique et haletante.

 

 

Très bien me direz-vous, mais entre les deux que se passe-t-il ? Et bien... pas  assez de choses. Jonathan Liebesman est hélas rattrapé par son concept de départ. Car rien ne ressemble plus à du combat de rue que du combat de rue. Difficile de varier les rebondissements lorsque l'on a choisi une unité de lieu et d'action, à fortiori si les héros sont des soldats dont la mission est, en gros, de tirer à tout va. Si chaque affrontement recèle son lot d'actes de bravoure et de plans qui impriment la rétine, ils finissent par se ressembler et se fondre dans un Los Angeles anthracite, recouvert de cendres.

 

 

Le second acte du film lasse, d'autant plus que l'on ressent clairement l'absence de propos construit, plutôt une esbroufe virtuose, mais de l'esbroufe tout de même. On regrettera aussi que le réalisateur, qui orchestre l'action avec une dextérité remarquable, souffre, lors des séquences plus posées, du syndrome de « la shaky-cam du démon. » Certains passages au demeurant bien amenés et écrits sont ainsi parasités par un découpage épileptique et un opérateur quasi-parkinsonien, ce qui tend à nous faire sortir du récit.

 

Résumé

World invasion : Battle Los Angeles est un véritable film de guerre, immersif et implacable. Le film est loin d'être parfait, et n'atteint jamais la poésie violente et éthérée que nous promettait la bande-annonce. Ne boudez cependant pas votre plaisir, car ce que le long-métrage perd en ampleur, il le gagne en impact et en immédiate âpreté.  Sachez qu'il s'agit également d'une des meilleures "adaptation" de FPS qu'on ait vu, tant la furie des combats rappelle les meilleures fusillades vidéoludiques.  Retreat ? Hell no !

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