Critique : MacGyver

Pierre Poli | 25 juin 2005
Pierre Poli | 25 juin 2005

Il est des journées qu'on peut difficilement oublier à l'instar de ce premier dimanche de janvier 1987 où histoire de rehausser un peu la qualité de son après-midi principalement envahi à l'époque par le très conventionnel Jacques Martin et son Dimanche Martin, Antenne 2 (aujourd'hui France 2) décidait de diffuser une série américaine qui connaissait déjà un beau succès aux Etats-Unis sur la chaîne ABC.
C'est ainsi, plutôt discrètement, que MacGyver fait son entrée dans le paysage audiovisuel français sans savoir le moins du monde qu'il va aussi entrer dans le cœur de tous les bricoleurs du dimanche.


Si les années 1980 ont été prolifiques en série de tout genre, leur leitmotiv est quasiment toujours resté le même, à savoir un idéal de justice qui fait que les bons sont toujours vainqueurs des méchants. MacGyver ne déroge pas au paradigme de l'époque.

Cependant son créateur Lee David Zlotoff, homme d'expérience qui a endossé plusieurs casquettes (de simple consultant à producteur superviseur) sur Remington Steele, une autre série maintes fois diffusées dans l'hexagone, a brillamment réussi à en faire un héros original.
À l'inverse de certaines séries où la débauche de technologie est plutôt renversante (Tonnerre de Feu, K 2000, SuperCopter, ou encore Tonnerre Mécanique) et où les protagonistes principaux d'autres n'hésitent pas à dégainer leur armada (l'Agence tous risques, Rick Hunter…) MacGyver se démarque par l'« ingéniosité » de ses solutions et un inaltérable rejet de la violence armée.


Ancien membre des forces spéciales et agent permanent de la fondation Phœnix, il préfère faire face à une situation critique en se servant de ses méninges, de son inséparable couteau suisse et de tout ce qui lui passe sous la main. Car MacGyver est tout bonnement le roi du système D(ébrouille). Et ce n'est pas son épisode pilote qui nous fera affirmer le contraire. On y apprendra entre autre qu'une simple paire de jumelles peut mettre à mal le meilleur système de lasers qui soit tandis que quelques barres de chocolat peuvent se révéler être un excellent mastic.


Le concept est gagnant puisque ce n'est pas moins de 7 saisons qui verront le jour pour un total de 139 épisodes. Si Richard Dean Anderson est parfait dans le rôle de notre bricoleur de génie (notamment très bien servi par l'excellent doublage d'Edgar Givry), le casting rassemblé par Winkler, Rich et Zlotoff n'est pas en reste. À tel point qu'en dehors de Dana Elcar qui incarne un personnage permanent dès la deuxième saison (Peter Thornton une des têtes de la fondation Phœnix), on retrouvera pour notre plus grande joie, au fil des épisodes, de très bons personnages récurrents, amis intimes (Jack Dalton, Penny Parker…) ou ennemis jurés (Murdoc) de notre héros.

Notons pour terminer les très bonnes déclinaisons musicales de Randy Edelman qui a composé un générique que beaucoup se surprennent encore aujourd'hui à fredonner.

Si la première saison n'est pas forcément la plus aboutie et accuse certaines erreurs de jeunesse, elle nous permet de nous replonger avec le regard nostalgique qui s'impose dans les toutes premières aventures d'un personnage qui a indubitablement laissé une empreinte profonde dans le monde de la télévision.

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