Critique : Astérix aux jeux olympiques

La Rédaction | 14 janvier 2008
La Rédaction | 14 janvier 2008

Veni, vidi, mais pas vinci. Jules César et ses potes gallo-romains sont venus à Olympie, ont assisté aux Jeux mais n'ont rien conquis. Troisième épisode cinématographique de la saga, Astérix aux jeux Olympiques déçoit.

 

Alain Chabat avait relevé le niveau du premier épisode en mettant une logistique pharaonique au service de son écriture, de son humour et de comédiens haut de gamme. Thomas Langmann et Frédéric Forestier suivent le raisonnement inverse. A trop se concentrer sur la forme qui, à vue de nez, ne semble pas justifier les 78 millions d'euros dépensés, les deux compères ont oublié l'essentiel : l'écriture. Les seuls ressorts humoristiques reposent sur le lynchage des Romains ou sur l'apparition de people souvent ridiculisés. L'Ex-Nul avait lui aussi rameuté tous ses petits copains mais au moins avait-il choisi des acteurs ! Jean Todt, Michael Schumacher ou Adriana Karembeu sont des champions dans leur discipline mais la comédie les relègue aux tréfonds du classement ...

 

Devant l'absurdité de ce défilé, le spectateur frise l'overdose: trop de guest-stars tue la guest-star ! Peut-être la production aurait-elle pu sauver le coup en s'appuyant fermement sur la BD mais là encore, le bât blesse. Rien d'étonnant : en France, quatre scénaristes au compteur  est rarement bon signe. L'insertion du glamoureux (ah bon ?) duo Stéphane Rousseau-Vanessa Hessler n'apporte aucune valeur ajoutée au scénario original, si ce n'est une bonne dose de mièvrerie et de surjeu. La verve et l'énergie de Benoît Poelvoorde sauvent quelques séquences du naufrage mais seul Alain Delon tire vraiment son épingle du jeu.  Son premier monologue, truffé de clins d'œil à sa carrière et à son image médiatique, témoigne d'un sens de l'autodérision qu'on ne lui connaissait pas. Le cachet en valait vraisemblablement la chandelle ! L'apparition de Jamel décroche elle aussi un sourire mais il aura hélas fallu patienter 1h30 entre les deux scènes.

 

La course de char, les facéties d'Idéfix et les engueulades d'Astérix et Obélix, éclipsés par Poelvoorde et les tourtereaux tartignolles, divertiront peut-être les enfants de moins de 12 ans... et encore. Mais tout adulte, surtout s'il est fan d'Uderzo et Goscinny, s'ennuiera à mourir, déplorera le gâchis et attendra les JO de Pékin pour enfin voir du grand spectacle !

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