Cars 2 : critique en panne

La Rédaction | 20 juillet 2011 - MAJ : 16/06/2018 20:27
La Rédaction | 20 juillet 2011 - MAJ : 16/06/2018 20:27

Si le premier Cars avait été accueilli par la critique avec un soupçon de méfiance, l'automobile n'ayant pas chez nous un statut aussi puissamment symbolique qu'aux États-Unis, le film avait néanmoins conquis les coeurs de petits et grands, en appliquant la fameuse recette de Pixar, dont l'ingrédient principal semble être de ne jamais sous-estimer l'intelligence du spectateur. En produisant cette suite, la firme courre bien évidemment le risque de perdre un peu de son aura de créateur original, et a logiquement mis les bouchées doubles, oubliant au passage que qui embrasse trop, souvent mal étreint.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Cars 2 est décidé à nous en mettre plein la vue. Finie l'intrigue existentielle et les courses automobiles (réduites à une toile de fond, prétexte aux multiples voyages des héros), place à l'espionnage et au buddy movie d'action mené tambour battant. L'idée séduit dans un premier temps, grâce à une séquence d'ouverture enlevée et délirante, qui cite avec un débit de mitraillette tout un pan du cinéma d'aventure anglo-saxon. Ce renouveau est porté par plusieurs personnages, dont un McMissile Bondien et classieux. Ces modèles originaux assurent au long-métrage un ton décalé et rafraîchissant, et nous rassure de prime abord.

 

 

Si l'on sent bien la volonté des auteurs d'éviter tout sentiment de redite ou de lassitude au spectateur, cette orientation se traduit par la multiplication des scènes et des rebondissements. Ébouriffante dans un premier temps, cette politique atteint rapidement ses limites, tant le rythme soutenu de la chose devient étourdissant, et tend vers une surenchère un peu gratuite. De plus, si les scènes d'actions sont inventives et toujours rocambolesques, elles ne se marient pas toujours bien avec l'élément principal du film, à savoir les voitures. Si les scénaristes ont redoublé d'inventivité pour inclure poursuites, combats et autres fusillades dans le script, les automobiles ont bien du mal à renouer avec la vie qui bouillonnait sous leur capot dans le précédent opus.

 


Mais ces quelques défauts seraient somme toute mineurs si un personnage ne les soulignait pas de sa seule présence. En effet, Martin, la dépanneuse lente au démarrage du premier Cars est de retour, et tient quasiment le rôle de personnage principal. Hélas l'épave est tout simplement insupportable, jamais touchante, bavarde, stupide et balourde, elle empêche le film d'atteindre les sommets de finesse auxquels Pixar nous a habitué. Et ce n'est pas le doublage français et forcé de Gilles Lellouche (n'en déplaise à Louisa, dont l'objectivité en la matière paraît toute relative) qui pourra rattraper la chose.



Résumé

Au final, Cars 2 est loin d'être un mauvais film, il s'agit à bien des égards d'un excellent divertissement, mais qui prouve que les petits gars de Pixar sont humains, et ne peuvent systématiquement accoucher de merveilles. Un constat doux-amer qui appelle une future bonne nouvelle : leur prochaine production devrait nous du coup nous ébahir totalement !

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Lecteurs

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commentaires
Flo
26/05/2023 à 12:07

Cette suite est exagérément mal considérée. Alors qu’elle a mis un coup de pied dans la fourmilière, en allant complètement à contre-courant…
Flash McQueen n’est pas très intéressant, surtout quand il est un champion ? Alors c’est son pote gaffeur Martin qui va prendre le relais… Mais pas en ayant le même parcours, comme ce sera le cas pour Dory dans son propre film.
Ça sera en sortant de sa petite vie simple et tranquille, dans un des meilleurs films d’action et d’espionnage fait – autour du monde, mais ça reste un peu américain.
C’est à une variation des comédies façon « Le Grand Blond avec une chaussure noire » qu’on a affaire, et la critique dans sa grande majorité ne l’a même pas remarqué : le grand benêt, pris pour ce qu’il n’est pas, mais qui s’avère avoir les compétences et la jugeote nécessaire… c’est exactement ça.
La façon dont sont gérées les décisions de Martin, ou bien les scènes d’action dignes des meilleurs Bond… Sans compter des environnements hyper réalistes d’une netteté incroyable… C’est d’une grande maîtrise.
Pour son dernier film en tant que réalisateur, John Lasseter s’est donné les moyens d’y aller complètement à fond.
C’est simple : ce film (tout comme « Speed Racer ») réussi tout ce que les Fast and Furious ratent de peu.

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