Critique : L'Homme de chevet

Lucile Bellan | 17 novembre 2009
Lucile Bellan | 17 novembre 2009

Si, sur le papier, L'homme de chevet est un film qui, dans sa globalité, prête à sourire (surtout si l'on est un méchant critique cynique), il est intéressant de constater que dans la réalité, il s'agit surtout d'un film, et une expérience de cinéma, qui nous pousse dans nos retranchements. Car du parti pris du réalisateur et de la performance du duo d'acteurs (principalement, même si les seconds rôles sont très bons aussi), L'homme de chevet est avant tout une affaire d'audace.

Sur un sujet aussi sensible que la tétraplégie et a fortiori une histoire d'amour autour de celle-ci, en flirtant parfois avec le mélo mais en sachant toujours rester en équilibre entre humour et drame, c'est donc surtout une belle leçon d'humilité que le spectateur se prend en pleine face. Alors oui, à la façon de toute cette équipe qui ose une fin ouverte (ou ouvertement tragique, c'est selon), qui ose le roulage dans l'herbe de Sophie Marceau, qui ose le poirier alcoolisé de Christophe Lambert, oui, osons dire que L'homme de chevet nous a touché.

En mettant ses personnages classiques dans des situations de crise, le film réussit à brouiller les cartes et à dégager une étrange magie. Le récit et l'action ont beau être lents, le spectateur s'y investit à 100% et est poussé à voir la fin (heureuse ou malheureuse) comme une délivrance. Et il croit compter les minutes, il est rattrapé par un final inattendu et étonnant.

En reprenant tous les clichés des livres à l'eau de rose de nos grands mères mais en jouant intelligemment de ces codes pour les détourner et nous forcer à porter un regard critique plus sur nous-mêmes que sur le film, à ce titre, L'homme de chevet est une belle réussite.

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