Critique : Delta

Sandy Gillet | 23 mai 2008
Sandy Gillet | 23 mai 2008

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Kornél Mundruczó, et on les devine nombreux, sachez qu'il est hongrois et qu'il a on actif plusieurs long-métrages remarqués dans différents festivals dont Pleasant Days qui eut de surcroît les honneurs d'une sortie chez nous en 2005 et qui obtint en 2002 au Festival de Locarno le Léopard d'argent. Une fois dit cela qu'en est-il de Delta, dernière mouture en date présentée à Cannes en compétition officielle ? Et bien pour être honnête pas grand-chose sinon qu'il rejoint de par son style un peu lourdingue et pompier une certaine constance que l'on observe dans bon nombre de films venant d'Europe de l'est.

 

Un homme rentre au bercail après de longues années passées à écumer les océans. Mais il n'est pas le bienvenu au sein d'une famille où le défunt père a été remplacé par une sorte de brute épaisse bas de plafond. Il s'exile alors dans une cabane appartenant à la famille où il est très rapidement rejoint par sa sœur dont il découvre l'existence. Il est indéniable que le cinéaste à un sens plastique du cadre hors du commun. Les plans détaillants la végétation luxuriante et les coudes du delta sont ainsi écrasants de beauté. Mais tout comme avec L'homme de Londres de Béla Tarr, autre cinéaste hongrois ou Le retour d'Andreï Zviaguintsev (tous deux d'ailleurs présentés à Cannes l'année dernière), on cherche encore le sens à tout cela même si l'on ne pourra ici que louer le recul prit par le cinéaste sur ses personnages et leur relation.

 

Il n'en reste pas moins que Delta est un film figé dans ses intentions et beaucoup trop ancré dans une vision de cinéma un peu passéiste. On cherche encore les sentiments et la fin forcément tragique (il s'agit là tout de même d'une libre adaptation d'Electre d'Euripide), laisse plus perplexe qu'autre chose.

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