Critique : A cheval sur le tigre

Nicolas Thys | 15 mai 2008
Nicolas Thys | 15 mai 2008

A Cheval sur le tigre appartient clairement à cette courte vague du « néoréalisme rose ». Réalisé en Italie en 1961, à un moment où le pessimisme social et économique du cinéma néoréaliste façon Allemagne, année 0 ou Le Voleur de Bicyclette quitte les écrans pour laisser bientôt place à la grande époque de la comédie italienne, le film de Luigi Comencini est avant tout une satire très noire d'une Italie dont les pauvres peinent toujours à se relever.

 

Et, sous couvert de répliques à l'humour grinçant et de la candeur du personnage principal, véritable marionnette happée par une action qui le dépasse et dont il ne fait que subir les conséquences, le cinéaste nous emmène visiter un monde d'une cruauté sordide où la misère règne toujours en maître. Interprété par un très bon Nino Manfredi qui campe ici un antihéros à la Toto bourré de mimiques, le côté quasi kafkaïen de la situation en sus, le film, découpé en deux parties, nous emmène dans un premier temps dans un univers carcéral tortueux et labyrinthique avant de se lancer dans un périple à travers des paysages ravagés où les décors ne sont que les réminiscences d'un passé qui ne passe pas : du bunker où les protagonistes se cachent, aux abris de fortune délabrés où trahisons et cupidité règnent en maître.

 

Le cynisme morbide des situations, l'innocence maladive de Manfredi et l'humour ultra décalé du film ne rendent que plus effrayantes encore la dénonciation de la misère quotidienne dans laquelle survivaient réellement de nombreuses personnes à cette époque.

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