Critique : Plaisirs d'autrefois - Les films érotiques des maisons closes

Nicolas Thys | 24 mars 2008
Nicolas Thys | 24 mars 2008

Contrairement à nombre de DVD ayant pour bonus un fascicule analytique, le livret qui accompagne les films des Maisons closes est davantage qu'un simple supplément. Cas rarissime, et c'est pour cela qu'il occupera une grande partie de notre critique, le livret prime sur les films qui ne viennent qu'illustrer, avec du mouvement et des images plus crues, le texte et les photographies de ce petit ouvrage particulièrement bien pensé, écrit par deux « érotophiles » à leur manière : Alex Varenne, dessinateur de bandes dessinées érotiques et peintre, et Christian Marmonnier, journaliste spécialisée dans la bande dessinée et auteur d'une Encyclopédie de la bande dessinée érotique.

 

Très facile à lire, richement illustré et, à l'aide d'incursion dans la littérature, les arts et la chanson, les auteurs retracent l'histoire de la sexualité et des pratiques sexuelles clandestines en France depuis leurs prémisses au 16ème siècle. Ils s'attardent malgré tout sur une période précise : de la seconde moitié du XIXème siècle au début du XXème siècle. De nombreux encarts, à la fois courts, précis et amusants, récapitulent brièvement les dates clés de la nudité à caractère sexuelle dans la peinture, la photographie ou au cinéma (Jeanne d'Alcy chez Méliès dès 1897 dans Après le bal, le tub) pendant que le texte principal rejoue quelques scènes d'époque avec textes à la clé.

 

Sur le DVD aucun documentaire, le livret suffit. C'est là l'originalité de la démarche : préférer l'écrit aux images pour documenter les intéressés et choisir au contraire de faire passer les films au second plan. Mais c'est là sa limite aussi, car rares sont les gens qui achètent un DVD pour lire un livre.

 

La douzaine de films présentée sur le disque n'est qu'une succession de pornos vintage des années folles, réalisés pour les maisons closes. Des plans fixes, très simples mais qui préfigurent entièrement le porno depuis les années 70 : triolisme, multiples positions, fellations, etc... et le tout toujours très près des corps. Ces films n'ont malgré tout pour intérêt que de compléter le livret auquel il ne manquait que le mouvement. On regrettera néanmoins de ne pas plutôt voir les films indiqués dans le document papier, tel le Méliès cité plus haut.

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