Critique : Harvey Milk

Laurent Pécha | 20 février 2009
Laurent Pécha | 20 février 2009

Avec ses huit nominations aux Oscars, Harvey Milk fait figure de film le plus académique de Gus Van Sant, un retour aux sources 11 ans en arrière à Will hunting après avoir été la coqueluche cannoise (Elephant, Last days,...) avec des œuvres plus provocantes et non conventionnelles. Et Harvey Milk d'être effectivement le projet où Van Sant s'efface le plus pour se concentrer (se consacrer) sur une page de l'histoire américaine admirable et de la rendre la plus exaltante possible.

 

A partir d'une reconstitution historique des plus brillantes - on est au cœur du San Francisco des années 70 -, le cinéaste se lance dans un biopic consciencieux pour nous faire découvrir une étape plus qu'essentielle dans la libération des mœurs. Cet Harvey Milk, premier politicien à s'être ouvertement déclaré gay, qui s'est battu pour les droits de ses concitoyens à être traités d'égal à égal avec le reste de la population, le film en fait un héros au sens le plus noble du terme. Campé par un Sean Penn habité (pardon pour le pléonasme), Milk se lance dans un combat sans répit accompagné d'une foi inébranlable dans ses convictions que Van Sant parvient à rendre constamment contagieuse.

 

Quelque soit ses penchants sexuels, on prend fait et cause pour Milk et sa troupe (une galerie de personnages secondaires incroyablement attachants interprétés par des acteurs chevronnés : Josh Brolin, James Franco, Emile Hirsch,...) et l'on souffre à chacun de ses échecs, pour vite repartir de plus belle à l'assaut sous l'impulsion d'un leader charismatique qui n'abandonne jamais. On se prend à envier cette période tumultueuse et pourtant o combien excitante où tout était possible à partir du moment où l'on croit en sa cause. Il y a alors une vraie fierté qui se dégage de ce film humble et respectueux qui fait son devoir de mémoire avec une classe folle.  

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