Doom : critique martienne
Quelles sont à ce jour les adaptations réussies de jeu vidéo au cinéma ? Aucune, ou presque. Lara Croft : Tomb Raider, Mortal Kombat, Super Mario bros, Alone in the Dark, Resident Evil, Prince of Persia : les sables du temps, jusqu'aux plus récents Assassin's Creed, Tomb Raider et Warcraft - Le commencement : parfois plaisants et appréciés du public, certes, mais loin d'être réellement à la hauteur des jeux. Et ce n'est pas Doom avec Dwayne Johnson, Karl Urban et Rosamund Pike, qui a véritablement prouvé le contraire.
MARS ATTACKS
Doom, c'est une franchise de jeux vidéo cultes née en 1993, avec un principe net et précis : un Marine de l'espace affronte une invasion de démons dans la sphère martienne, à cause d'un vilain portal interdimensionnel créé par de curieux scientifiques. Une formule irrésistible qui a gagné le cœur de millions de joueurs au fil des épisodes, de Doom II : Hell on Earth en 1994 au plus récent reboot explosif de la série.
A priori, il y avait de quoi en tirer facilement un gros film d'action hollywoodien. Et sans pour autant être qualifiable de « réussite », Doom d'Andrzej Bartkowiak s'en sort avec les honneurs grâce à un traitement qui ne s'embarrasse nullement de fioritures. À sa décharge, la catégorie du jeu d'origine (le FPS pour First Person Shot, soit un jeu de tir en vue subjective) n'est pas franchement réputée pour faire dans la dentelle non plus, et encore moins dans l'épaisseur scénaristique, à quelques rares exceptions près (le prodigieux Medal of Honor, premier du nom, sur fond de Seconde Guerre mondiale).
L'adaptation d'un FPS au cinéma a donc tout du projet casse-gueule par excellence puisqu'il perd son essence : le plaisir hautement jouissif (ou bassement hormonal selon le point de vue) de dégommer tout ce qui se présente à l'écran sans se poser la moindre question (à part celle de savoir quelle arme de destruction massive choisir). Comment faire dans ces conditions pour compenser la perte d'une interactivité aussi bestiale et par ailleurs récursivement pointée du doigt comme un problème majeur de notre très chère société moderne (la violence des jeux vidéo engendre-t-elle celle de notre quotidien...) ?
TUER N'EST PAS JOUER
« Nous sommes des soldats et on ne nous paie pas pour réfléchir ». Cette remarque, assénée à plusieurs reprises par Dwayne Johnson, correspond parfaitement à l'esprit de Doom, le film. En confiant les rênes de cette adaptation à un metteur en scène spécialiste du bourrin (Andrzej Bartkowiak, derrière Roméo doit mourir et Hors limites, et accessoirement directeur photo plutôt doué puisque collaborateur privilégié de Sidney Lumet durant des années), et en collant au plus près aux grandes lignes du matériau d'origine, Doom procure ainsi son petit effet (toute proportion gardée).
Exit donc le scénario (dans lequel il aurait d'ailleurs été bon de tailler un peu, le spectateur ayant compris bien avant les protagonistes de quoi il retourne) et bonjour le gore (ça gicle à tout va et dans tous les sens, soit précisément le vrai reproche de Resident Evil, bien trop « propre »).
Coursives, chiottes et autres égouts puants ; créatures bien dégueus (merci le studio de Stan Winston, bien formé aux trucages animatroniques) ; armes de points en tout genre et répliques exactes du jeu, notamment le big maousse blaster de la mort ; sans oublier, plaisir final ultime, une petite séquence de 3/4 minutes entièrement en vue subjective qui va même jusqu'à reprendre la jubilatoire tronçonneuse : Doom a pour ambition de faire plaisir au joueur.
Pourquoi donc ne pas avoir proposé l'intégralité du film ainsi, à savoir à la première personne ? Outre la mise en place logistique et le coût prohibitif (la séquence en question a été supervisée en 3D), peut-être parce que cette solution aurait tout simplement été la plus frustrante de toutes, rappelant sans cesse au joueur qu'il n'occupait plus désormais que la place de simple spectateur.
Celle retenue est en revanche plus efficace et colle là encore parfaitement au principe d'un tel jeu : le « search & destroy », soit avancer la peur au ventre et les fesses collées au mur dans des lieux de plus en plus glauques et mal éclairés, avant de défourailler à tout va à la moindre silhouette suspecte, le tout au gré d'une musique au tempo alternant stress et bon vieux hard bien beauf.
Lecteurs
(0.0)17/05/2018 à 09:39
Le film n'est ni bien, ni une bonne adaptation. Mais après, c'est sûr qu'il est mieux que d'autres (Mario, Postal, Farcry, Resident Evil...)
Je préfère Hardcore Henry, qui même s'il ne reprend pas un jeu en particulier, emprunte les codes de beaucoup d'autres et le fait avec brio.
@EL
Si vous vous ennuyez vous pouvez nous faire une liste des pires aux meilleures adaptations de JV.
16/05/2018 à 23:37
Ce film est la meilleure adaptation d'un jeu vidéo à ce jour à mon avis. The Rock avait déjà un charisme de malade à l'époque. J'aimerai tellement qu'il refasse plus souvent le méchant dans ses films.
16/05/2018 à 23:07
Ah ah! mais Mortal Kombat c'est une daube avec un scénar qui tient sur un ticket de bus aussi, et ne parlons pas des FX qui déjà à l'époque faisaient rococo en plus de faire saigner les yeux. C'est simple, je préfère 1000 fois Doom, il n'est pas inoubliable mais au moins il se laisse regarder jusqu'à la fin, pour l'autre j'ai pas tenu 1/4 d'heure. Mortal Kombat c'est un film surestimé que la team Mad Movies conseillait...........Je ne sais pas à quoi ils carburaient à l'époque mais c'était sûrement pas de la Vittel.
16/05/2018 à 20:32
Pas aimé. Encore un film débile qui prend ses fans pour des beaufs. Quand on voit le potentiel du jeu on ne peut que être déçu. Et la scene en FPS quel idiotie, c'est quand on joue qu'on est immergé, la on contrôle rien donc aucun intérêt. Les SFX sont degueux. L'histoire est tiens sur un postite coupé en 4. Encore une adaptation foiré. La seul bonne reste Mortal Kombat.