Critique : Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?

Nicolas Thys | 7 janvier 2008
Nicolas Thys | 7 janvier 2008

Un titre qui annonce la couleur : impossible de faire aussi long sans une bonne dose d'humour ou d'ironie à la clé. Et voici deux compères, deux héros qui n'en sont pas, précipités dans des aventures picaresques et loufoques : le premier, Alberto Sordi, fidèle à son personnage, éditeur imbu de lui-même, riche, bavard qui ne s'entend pas, mécontent et surtout désireux d'échapper au blabla monotone de sa femme, le second, Bernard Blier, son comptable, soumis, nulle part à l'aise dans un endroit inconnu et entrainé de force.

Le paysage ? une Afrique de carte postale très vite transformée en Afrique de bande dessinée, plutôt du genre L'Echo des savanes que Tintin au Congo avec quelques moments particulièrement savoureux comme la baffe de Sordi, ou l'étrange mort du début du film. Le but ? Dénoncer. Une idéologie bourgeoise d'abord, le colonialisme ensuite, ce qui ne plaira guère au gouvernement français de l'époque qui cherchera à couper les séquences gênantes. Scola ne se laissant pas faire, le film ne sortira en France que 10 ans plus tard, en 1978, mais sans coupe.

Au final Nos Héros... est un mélange détonnant entre des Laurel et Hardy européens et Candide, une caricature aussi acide que délirante et décalée d'une époque dont l'Italie d'alors, produisant les meilleures comédies européennes, n'avait pas fini de se moquer. La mise en scène de Scola est brillante alternant images idylliques faussées par une rengaine risible, rêves semi-éveillés et réveils ubuesques.

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