Critique : L'Oeil de l'autre

Johan Beyney | 22 mars 2005
Johan Beyney | 22 mars 2005

Il y a deux manières de voir ce film.

On peut d'abord y voir un joli film contemplatif sur la notion de regard. Julie Depardieu, toujours aussi juste, y campe une jeune photographe un peu asociale qui, au fur et à mesure qu'elle va s'ouvrir aux paysages, va s'ouvrir aux autres. Elle travaille à la chambre – un appareil qui ne permet aucun effet –, et ne se voit au départ que comme une technicienne. Mais en regardant à travers l'objectif, en reproduisant les photos de son prédécesseur disparu, ce n'est pas un paysage qu'elle observe, mais la manière dont l'autre a regardé ce paysage. Elle va alors s'approprier l'œil de l'autre, le comprendre et, seulement alors, prendre conscience de son propre regard. John Lvoff invite le spectateur à suivre la jeune femme sur ce parcours quasi-initiatique, et à découvrir lui-même cette jolie vérité : notre perception du monde dépend de la qualité du regard que l'on y pose.

On peut aussi voir dans L'œil de l'autre un long film contemplatif sur la notion de regard : un synopsis qui évoque aussitôt l'ennui et le rejet face à un « petit film français intello-chiant ». De longues nappes de silence, des arrêts sur les paysages des Alpes de Haute-Provence, des personnages troubles et mystérieux construits sur des non-dits... Un cocktail susceptible de faire fuir – ou, surtout, de ne jamais intéresser – une grande partie du public.

Bref, comme nous l'apprend ce film, tout est une question de point de vue.

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