La Famille Savage : Critique

Thomas Messias | 14 février 2008
Thomas Messias | 14 février 2008

On parle souvent de comédie dramatique lorsqu'on ne sait pas bien comment étiqueter un film. En tout cas, ce terme un peu passe-partout sied parfaitement à La famille Savage. Le deuxième long de Tamara Jenkins donne de quoi rire et de quoi pleurer – et pourquoi pas les deux simultanément. Étant donnés les thèmes traités, il y avait de quoi faire plus plombant : la mort, les ratés de la création, l'existence qui foire et ne laisse pas de seconde chance. Pourtant, de par la finesse de son écriture et grâce à trois acteurs ébouriffants (dans le rôle du père, Philip Bosco donne excellemment le change au duo Laura Linney - Philip Seymour Hoffman), Jenkins parvient à émettre autre chose que des ondes négatives.

 

 

La famille Savage aurait très bien pu être une pièce de théâtre, cet art qui obnubile tant ce frère et cette sœur. Nombre de décors limité, distribution très réduite (les seconds rôles sont peu nombreux et peu présents), mise en scène minimaliste : ici, c'est principalement le dialogue qui importe, rien que le dialogue. Par miracle, Tamara Jenkins parvient à tourner les choses de façon à ce que l'on ait l'impression de les entendre pour la première fois. Et le pouvoir de conviction de Linney et Hoffman est tel qu'on les écoute volontiers débiter leurs états d'âme et leurs craintes diverses et variées. Un humour salvateur, chichement réparti tout au long du film, vient régulièrement regonfler le moral des troupes. Quelques rires bruyants viendront zébrer cette atmosphère brumeuse.

 

 

Avec ses paysages froids et beaux, son absence de surenchère et son simple désir de décrire la vie comme elle est, La famille Savage est un pur produit indépendant, comme Sundance en présente une demi-douzaine chaque année. Celui-ci est particulièrement recommandable, tant il parvient à atteindre une sorte de vérité aussi tétanisante que thérapeutique. Comme un cousin un peu plus indé des films d'Alexander Payne (ici coproducteur), avec le même amour du travail bien fait et le même soin apporté à la direction d'acteurs.

 

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