H2G2 - Le guide du voyageur galactique : critique qui a emporté une serviette

42 ETAIT LA SOLUTION

C'est à un jeune réalisateur qu'a échu la lourde tâche d'adapter l'oeuvre multi-plateforme de Douglas Adams. D'abord émission radiophonique, puis série de 5 livres et enfin série télévisuelle, Le Guide Du Routard Galactique s'éclate avec bonheur sur plusieurs supports et ne permet à aucun moment de pointer du doigt une oeuvre source. Devant ce dilemme, les scénaristes de H2G2 - Le guide du voyageur galactique ont alors préféré prolonger ce mouvement, moins en adaptant, qu'en créant une autre version des aventures des derniers terriens dans l'espace.

Le point de départ est toujours le même : l'explosion de la terre et le sauvetage in extremis d'Arthur Dent par son ami Ford Prefect qu'il croyait venu d'une province anglaise alors qu'il vient de bien plus loin dans l'espace. Plutôt que de partir sur une base instable, le récit démarre donc sur un éclatement des possibilités. Tout est possible et avec Garth Jennings, tout le devient.

Martin Freeman

LA PLANETE DES SKETCHS

Réalisateur de magnifiques et très inventifs clips vidéos, Garth Jennings ne cherche pas à restituer la richesse du récit, ni sa finesse contenues dans les livres ou la série mais décide de se planter avec style et panache en haranguant la foule des fans et des critiques qui ne verront rien d'autres qu'un amas de scènes. Le réalisateur éclate sa mise en scène pour ne garder que le gag et le sketch en tête, des dauphins chantant « Merci pour tout le poisson ! », à la baleine prenant conscience de sa mortalité au moment où elle s'écrase en passant par un extra-terrestre à huit bras inventeur du déodorant.

Sam Rockwell et Mos Def

Tout est réduit dans le fonctionnement seul de la scène, et sur les acteurs. Tous parfaits, mention spéciale à Mos Def qui se révèle assez incroyable dans ce rôle d'extra-terrestre et Martin Freeman, parfait en anglais bougon. Cette enfilade de pastilles drôlatiques rend le récit général presque anecdotique mais apporte son lot de petits bonheurs pour le fan de SF qui rêvait depuis longtemps de voir bousculer tout le sérieux du genre.

La caméra qui bouge pour simuler un choc comme au bon vieux temps de Cosmos 1999, un passage animé grâce à des pelotes de laine, des animations plus classiques mais absolument magnifiques. Le film fourmille de gags potaches et d'effets visuels anodins qui prouvent la réussite de Garth Jennings à avoir à imposer la déconne au plus grand studio du monde : Disney.