Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé : critique
Harry Potter est de ces rendez-vous, où chacun a une raison différente de se présenter (habitude, curiosité, passion) mais que personne ne raterait sous aucun prétexte. Même si un volet de la saga vous a déçu, il n'est jamais acquis que le suivant ne fournisse pas une bonne dose de rêve, de magie, d'amitié, de trahison et d'amour. C'est aussi ça la force de Harry Potter, tout recommencer à chaque film. Nouvelle année, nouvelle aventure... comme à la rentrée scolaire. Mais Le Prince du sang-mêlé est plus qu'un film de la saga, il est à la fois la suite directe des évènements de L'Ordre du Phénix et une introduction évidente au dénouement qui se prépare dans Les Reliques de la mort. Une sorte de calme avant la tempête.
Ce sixième opus joue ainsi parfaitement l'entre-deux, comme une passerelle entre deux univers, entre deux âges. Ici, pas de sous-intrigues pour passer le temps, pas (ou peu) de scènes d'action superflues, pas non plus de match de quidditch à part quelques touchés de ballon. Le film opère un retour à l'essentiel pour les spectateurs et les apprentis sorciers : la prise de pouvoir imminente de Voldemort. A l'instar d'une tragédie grecque, ou du classique combat entre le bien et le mal, cet épisode est celui où les pions sont posés, où certains sont malheureusement retirés du jeu et où les manœuvres se tentent pour un assaut final que l'on imagine déjà aussi grandiose que tragique.
Ce qui est le plus réussi dans Le Prince du sang-mêlé, c'est cette attente que le réalisateur britannique David Yates réussit à rendre aussi belle que mélancolique. Après s'être fait la main sur L'Ordre du Phénix, il revient plus à l'aise que jamais, s'étant complètement approprié les codes formels de la saga. Plus proche d'Alfonso Cuaron que de Chris Colombus d'ailleurs. Tout n'est en fait que l'écho de l'humanité malmenée des personnages. Dans une continuité parfaite aux volets précédents, les adolescents passent des balbutiements et rougissements des premiers émois aux fougueuses étreintes et aux sentiments assumés.
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(3.1)