Nymphomaniac - Volume 2 : Critique

Sandy Gillet | 27 janvier 2014
Sandy Gillet | 27 janvier 2014

La présente critique porte sur le second volume de Nymphomaniac, qui nous a été présenté comme une version censurée. Le texte qui suit pourra donc être amendé ou revu à l'aune de la version longue de 5h 30min réalisée par Lars Von Trier, qui sera distribuée courant 2014.

En fait non. Pas d'amendement possible à la vision cauchemardesque de ce second volet. Le film pourrait durer 1h30 de plus, on ne voit pas bien ce qui pourrait sauver du naufrage une entreprise que l'on avait déjà comprise boursouflée mais que l'on ne voulait pas totalement enterrer à l'issue de sa première partie. On y espérait en effet d'autres pistes de lecture que l'on avait cru entrapercevoir par bribes çà et là. On avait été surtout conquis par le jeu et la présence hypnotique de Stacy Martin. Pas de bol, à la place on a Charlotte Gainsbourg qui en trois plans et trois années ramène le personnage à quelque chose de visuellement rebutant et de psychologiquement anodin. Après, on craignait aussi une deuxième partie en forme de punition divine et de pénible descente aux enfers. Même pas. Lars Von Trier semble définitivement se désintéresser de son film en nous assénant une mise en scène tout simplement puérile et un discours qui n'en est plus un.

 

 

Le récit, déjà contrit lors du premier volet, devient secondaire pour ne pas dire sans relief. Quant aux digressions du papy Mougeot alias Stellan Skarsgard déjà limites lors des deux premières heures, elles repoussent ici les limites du ridicule jusqu'au final en forme de gros doigt d'honneur à l'attention du spectateur qui n'en demandait pas tant. Si polémique il devait y avoir d'ailleurs, ce serait là. Dans la propension du cinéaste à se foutre de tout, à commencer par son public à qui il va jusqu'à rejouer la scène d'intro d'Antichrist mais en y trafiquant le climax.

 

 

En gros, LVT nous l'a fait à l'envers et avec le poing. Bonjour chez vous comme dirait l'autre. À l'écran, cela donne le personnage joué par Charlotte qui abandonne famille et maison pour se donner corps et âme à une sorte de Grand Prêtre du sadomasochisme en des séquences aussi pitoyables que risibles. La punition pour retrouver ses sens et une psychologie de comptoir digne de discussions au lendemain d'un match de foot. Et encore, car même ainsi il peut y avoir débats, échanges de points de vue même avinés et prises de position enfiévrées. Que nenni ici, sinon un film complètement désincarné où il n'est même pas/plus question de bander mou.

 

 

Mais rendons tout de même grâce à Nymphomaniac vol 1 et 2 d'avoir incidemment permis de lever le voile sur une filmographie définitivement surestimée et de révéler un (petit) éjaculateur précoce qui n'a eu de cesse de vouloir nous ferrailler comme de vieilles bourgeoises, non pour nous emmener au septième ciel ou nous en mettre plein la vue mais plutôt pour sauver ses apparences pitoyables de petit cinéaste peine à jouir.

 

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(2.5)

Votre note ?

commentaires
Fran595
26/12/2023 à 16:29

Le cinéma français est moribond depuis longtemps. L'argent public permet de le maintenir dans un état végétatif et cette manne financière n'est soumise a aucune obligation de résultat ou de réussite. Les acteurs sont donc devenus des fonctionnaires qui vivent a nos crochets...

GAINSBOURG CHARLOTTE
12/12/2022 à 17:10

Sandy Gillet, et bien ça vous à pas plus. Vous vous attendiez à ce que j'écarte un peu plus les cuisses ah ouais je vois le genre.
Après il vous reste d'autres options le porno sur le net. Ça c'est de la part de Serge

Dm
09/10/2022 à 12:34

Pas étonnant pour un mec qui a aimé 2012. C'est qui l'éjaculateur precoce

captp
27/09/2019 à 15:46

bah !!!!!
c'est quoi ce missile thermonucléaire en pleine tronche de LVT sur le dernier paragraphe ?
je réagis rarement sur la critique en elle même mais là c'est clairement de la mauvaise fois.
Critiquer voir sabrer le film bien sur , la filmographie par ricochet pourquoi pas,ça fait débattre intelligemment mais attaquer ad hominem un cinéaste reconnu comme ça faut pas déconner.
J'ignore ce que vaut ce film (je regardais pour savoir car sur netflix) mais ce mec a quand même réaliser Mélancholia , Dogville ou breaking the waves.c'est pas le dernier des charlots.
Si sa personne vous révulse au point de nous faire un craquage d’antilogie faut passez la main à un collègue ....déjà ça vous reposera et en plus ça vous évitera de flamber toute votre crédibilité en un one shoot.

oryl
23/03/2015 à 16:23

Mr Gillet, on dirait que vous avez été frustré par ce film. Quelle colère, c'est étonnant. Espériez-vous un film porno?

oryl
23/03/2015 à 16:22

Mr Gillet, on dirait que vous avez été frustré par ce film. Quelle colère, c'est étonnant. Espériez-vous un film porno?

votre commentaire