Critique : Vive la France

Didier Verdurand | 20 février 2013
Didier Verdurand | 20 février 2013

Après avoir joué avec succès sur les plates-bandes d'Ali G dans Fatal, revoici Michael Youn cette fois en Borat, accompagné d'un José Garcia en petite forme et d'une Isabelle Funaro aux jambes superbes mais au jeu boiteux, alternant le correct et le très mauvais. Evitons de méditer sur la frontière entre hommage à Sacha Baron Cohen et plagiat, et concentrons-nous sur le résultat car finalement, la seule chose qui compte dans une comédie, c'est de savoir si on se marre ou pas. Et là, le constat est terrifiant puisqu'à part deux ou trois rires nerveux, l'encéphalogramme reste plat.

Déjà, on peut regretter que Youn ne se soit pas entouré de la même équipe de monteurs que sur Fatal, qui assurait côté rythme. Vive la France se traine, plombé par son humour sage car plus Michael Youn vieillit, plus il recherche la reconnaissance en s'éloignant du trash, qu'il maniait pourtant avec réussite à l'époque du légendaire Morning live. Cette volonté d'élargir son public  (un comble, car il le perd en réalité) se traduit aussi par des moments qui se veulent émouvants, mais qui se révèlent à côté de la plaque. On est chez Youn ou Ontoniente ?

Le problème de Youn semble identitaire et bien qu'on ne puisse lui reprocher une certaine sincérité, il faut lui dire qu'il fait fausse route et ce n'est pas sûr que le producteur Alain Goldman (XXL, Bimboland, L'Enquête corse, 99 francs, Coco, Fatal et Case départ) soit l'homme idéal pour le faire. Sans oser rêver d'un Apatow, on ne peut que lui souhaiter de trouver un guide qui l'empêche de s'embarquer dans un projet foireux (Vive la France en est un dès le départ à cause de sa ressemblance trop flagrante avec Borat) et qui l'aide surtout à s'assumer, lui et son humour provoquant qui avait tant bousculé les habitudes pépères des matinales à la télé.

Il est assez désolant de voir Youn se faire caresser dans le sens du poil chez Ardisson ("Alors, ça fait quoi d'avoir de bonnes critiques ?") alors que la presse est mauvaise et que les rares papiers positifs sont ceux qui se réjouissent de le voir "mettre de l'eau dans son vin". Le public va trancher et les premiers chiffres donnent raison à ceux qui enragent comme l'auteur de ces lignes de voir un tel talent déraper. Ou plutôt, se ranger.

(EDIT : Finalement Vive la France n'a pas trop mal marché. Il a dépassé le million d'entrées et n'a fait que 100 000 entrées de moins que Fatal.) (Soupirs)

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