Critique : Max

Damien Virgitti | 22 janvier 2013
Damien Virgitti | 22 janvier 2013

On se souvient tous des prestations émouvantes de Joey Starr, que ce soit dans Le bal des actrices ou Polisse, aux côtés de la réalisatrice Maïwenn qui a révélé ses talents d’acteurs. C’est pourquoi ses premiers films émancipés de sa réalisatrice « Pygmalion » restaient attendus au tournant. Mais, autant le dire tout de suite, ce n’est pas avec ce téléfilm pour les fêtes de Noël que l’on retrouvera tout ce qui fait la force du comédien et on préférera attendre ses projets suivants.

Il retrouve ici sa partenaire Mathilde Seigner, avec qui il avait plutôt bien animé la dernière remise de César du meilleur acteur de l'an dernier, pour un Pretty woman à la française sur fond de morosité sociale. Lui est Tony, un voyou père de famille qui élève seul sa petite fille Max depuis la mort de sa femme. Et elle s’appelle Rose, prostituée au grand coeur régulièrement mise à la rue par les hommes. Comme dans le film de Garry Marshall, les deux vont vivre ensemble quelques jours magiques avec pour but de redonner le bonheur d’une famille à la petite Max.

Dans leurs rôles respectifs, les deux comédiens restent bruts de décoffrage et savent délivrer leurs moments forts. Mathilde Seigner, en fille fragile qui continue de garder le sourire, est plus d’une fois touchante et Joey Starr saura rappeler à son public pourquoi il est là lors de crises de doutes émouvantes, tout en utilisant ici son registre plus comique.

Mais si on pouvait espérer une de ces histoires tendres et bien construites dont le cinéma français a le secret, il n’en est finalement rien. Car la réalisatrice Stéphanie Murat ne cherche jamais à rendre sérieux le milieu dans lequel elle a placé ses personnages. En voyou de supermarché, Tony ne fait que vendre des poulets sous plastique à la sortie des écoles et Rose accepte bien vite de suivre une petite fille venue casser sa tirelire en forme de cochon. La faute en incombe aussi aux seconds rôles tenus par Jean-Pierre Marielle et François Berléand, venus ici cabotiner plutôt que de réellement donner la réplique à leurs partenaires. Avec tous ces effets qui désamorcent tout pathos, Max est bientôt réduit à un joli conte de Noël qui certes saura faire son effet, mais qui sera rapidement oublié à la sortie de la salle.

Dommage tant les deux stars ont l’air d’y croire, mais leurs talents respectifs auraient vraiment gagné à bénéficier d’un plus bel écrin. Partie remise ?

 

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