Les Mondes de Ralph : critique pas si méchante

Laurent Pécha | 26 août 2018 - MAJ : 03/09/2019 18:17
Laurent Pécha | 26 août 2018 - MAJ : 03/09/2019 18:17

Après le succès de Raiponce en 2010, Disney confirme-t-il son nouveau souffle artistique ? Plongeons ensemble dans Les Mondes de Ralph pour trouver la réponse.

ARRÊTE DE RALPHER

La première demi-heure de Les Mondes de Ralph tente à prouver que sa longue période de gestation a été bénéfique : avec un certain Tron (l'original, pas l'horrible suite-reboot) dans un coin de la tête, on assiste à une virtuose et loufoque virée dans l'univers caché des jeux vidéo. Le récit nous invite à découvrir l'envers du décor d'une salle d'arcade où toutes les nuits, quand les machines s'éteignent, la vie continue pour ces personnages vidéoludiques.

Et oui, elles ne font pas que courir ou se taper dessus à longueur de journée, elles ont un quotidien nos icônes préférées et même des états d'âme. A commencer par Ralph qui en a marre d'être le méchant de service et qui aspire à une vie plus dorée. Au point de faire la grève et d'aller voir ailleurs s'il ne trouverait pas son bonheur. La crise de la trentaine d'un héros de pixels, voilà un postulat de départ brillantissime qui permet aux auteurs du film de multiplier les interactions entre les différents univers.

 

Prends en de la cerise

VIDEO LUDIQUE

A l'image de cette réunion de méchants façon alcooliques anonymes où chacun y va de sa confession intime qui soulage (les plus fidèles gamers retrouveront là un paquet de têtes connues). Les Mondes de Ralph installe brillamment un univers et des codes visuels que l'on ne demande qu'à voir s'enrichir au fil des minutes, à l'instar d'une réjouissante séquence où Ralph s'embarque dans une mission épique qui le verra en découdre avec des insectes redoutables. La jubilation est à son comble tant les possibilités narratives semblent alors aussi infinies que les parties dont on abuse justement devant sa console.

 

Il a changé Mario Kart

 

Seulement, les réjouissances ont une fin et l'arc narratif fait trop vite échouer Ralph dans un seul univers, diminuant la portée du titre français. Certes, celui-ci est coloré et fera bien plaisir à quiconque ayant usé ses phalanges durant de longues parties de Mario Kart. Mais il y a une évidente frustration de se retrouver face à une intrigue quasi rectiligne multipliant des péripéties que l'on ne connaît que trop bien. En résulte une deuxième partie de film nettement plus conventionnelle où le brio de l'animation et le rythme soutenu font office d'habile subterfuge à une œuvre malheureusement pas aussi ambitieuse qu'espérée durant trente minutes des plus savoureuses.

 

Résumé

Une première partie excitante et ludique, mais bien vite, les codes rattrapent et dévorent Ralph. Sympathique, mais oubliable.

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Lecteurs

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commentaires
Flo
25/04/2023 à 13:21

Sorte de Toy Story des jeux vidéos (avec beaucoup de guests), la mise en scène s’inspire même plus des Pixar que des Disney, avec le même buddy movie aux moments d’action digne d’un grand blockbuster en action réelle, la propension à créer des univers métaphoriques foisonnants…
Un peu trop d’ailleurs, avec une intrigue mélangeant beaucoup de personnages et d’univers hétérogènes et références Vintage, et une double menace (dont une mystérieuse) qui culmine dans un final apocalyptique, et même monstrueux – l’ultime antagoniste a carrément des airs du clown Pennywise !?
Ça part dans beaucoup de directions (pas très utile de suivre Félix Fix, aussi lisse qu’un Mario), ça a moins d’intemporalité au point de flirter avec du DreamWorks… mais avec un peu de patience on peut s’attacher aux héros principaux. Ralph n’étant pas seulement une adaptation détournée de Donkey Kong, archétype destructeur arrivant à dépasser sa condition initiale pour devenir naturellement un vrai héros – ou un acteur ne se limitant pas à un seul emploi. Il est aussi, avec Vaneloppe, le symbole des personnages difformes qu’on voudrait mettre au ban de la société, sans leur donner une chance de prouver leur valeur. Tout en gardant précieusement leur différence.
Et ça, c’est tout de même dans l’ADN de Disney depuis Dumbo, c’est loin d’être opportuniste.

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