Critique : L'Oncle Charles

Laurent Pécha | 21 mars 2012
Laurent Pécha | 21 mars 2012

Etienne Chatiliez tourne peu : sept films en vingt cinq ans ! Cela ne l'empêche pourtant pas de faire preuve d'une érosion plus que manifeste dans sa capacité à faire rire ses concitoyens. Avouons-le, la dernière fois que le cinéaste a mis à mal nos zygomatiques, on venait à peine de changer de millénaire (Tanguy en 2001). Depuis, sa volonté auteurisante (ou plus sûrement son manque d'inspiration) de remettre à toutes les sauces son plus gros succès populaire (La Vie est un long fleuve tranquille), n'a abouti qu'à des échecs douloureux.

Avec L'Oncle Charles, le réalisateur semble toucher le fond avec un récit qui exclue toute forme de finesse pour du comique gras et incroyablement caricatural. On est d'ailleurs bien triste de voir le trop rare Eddy Mitchell se coltiner ce rôle d'improbable ex-star du rugby devenu riche d'homme d'affaires en Nouvelle-Zélande et décidé, mourant, à retrouver sa sœur qu'il n'a pas revu depuis 50 ans. Le comédien en fait bien trop et donne le la d'une troupe d'acteurs tous plus navrants les uns que les autres. Dans ce domaine, toutefois, Valérie Bonneton et sa diction s'avèrent hors concours au point qu'on rêve sans cesse de la voir propulsée dans un coin du décor de The Artist.

A l'heure où la comédie française semble parvenir de plus en plus à nous faire rire avec malice des travers de notre société, se retrouver face à une telle avalanche de gags premier degré à la paresse d'écriture sidérante assortie d'un rythme et d'une mise en images incroyablement datés, constitue une douloureuse expérience.   

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