Là-haut Critique : Là-haut

Stéphane Argentin | 30 juillet 2009 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Stéphane Argentin | 30 juillet 2009 - MAJ : 09/03/2021 15:58

À l'heure où Hayao Miyazaki, maître très « aérien » de l'animation, redescend sur terre pour mieux plonger dans les profondeurs des océans aux côtés de la petite Ponyo toute en bonne vieille 2D des familles, Pixar de son côté prend à nouveau de l'altitude à bord d'une vieille bâtisse aéroportée et se met à la 3D relief (pour ceux qui auront le plaisir et la chance de découvrir le film dans de telles conditions) avec leur dixième long-métrage intitulé fort à propos Là-haut (Up en VO).

À la barre de cette maison volante (clin d'œil ultime à Miyazaki, mentor du studio à la lampe bondissante) : Pete Docter, réalisateur du monstrueusement attendrissant Monstres & Cie (2001) qui, une fois de plus, combine les extrêmes. La bouille de la petite Boo et le géant poilu Sully ont donc cédé la place au septuagénaire ronchon Carl et au mioche apprenti boyscout Russell. L'un a déjà toute une vie derrière lui remplie de bonheurs conjugaux et de rêves d'évasion, l'autre croit tout connaître au travers des bouquins qu'il récite en boucle avant de réaliser que « la vie sauvage, c'est beaucoup plus compliqué que dans les livres ».

Cette « leçon de vie », inhérente à tous les longs-métrages Pixar, pourra certes une fois encore en rebuter certains, mais il sera à nouveau bien difficile de faire la fine bouche lorsque l'art et la manière se combinent aussi harmonieusement (cf. la somptueuse séquence de morceau de vie de Carl uniquement en musique. On a encore du mal à sécher nos larmes !).

 

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Car ce n'est plus un secret pour personne désormais, les défis techniques sont le quotidien de la vie chez Pixar et Là-haut ne fait pas exception à cette règle. Les différents effets atmosphériques et/ou de caméra (merci Wall-E et merci Roger Deakins) contrastent tout en se mariant le plus harmonieusement du monde avec le design anguleux et cartoonesque des personnages (cf. la scène où le petit Russell grimpe sur les épaules de Carl, un pur moment parmi tant d'autres digne de Tex Avery). De surcroit, le recours à la 3D relief confère à l'ensemble une dimension supplémentaire bluffante. À commencer par deux des séquences d'action phare du film : une course-poursuite au bord d'un précipice (la scène similaire d'Indy 4 présenté en ouverture de Cannes 2008 peut aller se rhabiller) et, morceau de bravoure ultime, la prodigieuse séquence finale tout en altitude, au timing aussi imparable qu'haletante et comique à la fois.

 

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C'est bien là toute la force de leurs longs-métrages, peu importe le lieu, les personnages et les défis techniques à relever, Pixar en revient toujours aux fondamentaux : l'hommage à leurs ainés, en l'occurrence les aventuriers de la belle époque, au service d'une histoire réglée comme du papier à musique (chapeau aux compositions de Michael Giacchino, déjà à la baguette sur Les Indestructibles et Ratatouille), le tout dans un emballage à la pointe de la technologie (la 3D relief, simple argument marketing chez les autres mais véritable valeur ajoutée ici).

Affiche officielle

Résumé

Sans atteindre le niveau d'excellence de Wall-E, véritable chef d'œuvre pour longtemps encore du studio, Là-haut est un condensé d'humour, d'évasion et d'émotion qui démontre une nouvelle fois, si besoin était, que Pixar vole vraiment très haut en matière de longs-métrages (d'animation).

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