Comic-Con : Marvel, Warner, séries, blockbusters... qu'est-ce qui a marqué l'édition 2016 ?

Comme chaque année au Comic-Con, des dizaines de productions se sont pressées à San Diego pour obtenir les faveurs du public. De qui se souviendra-t-on.

Cette édition 2016 aura été une source de surprise, d’étonnements, d’audace, mais aussi de curiosité, de déconvenues, voire de gros plantage. Qui a fait (ou défait) le Comic-Con ?

Le Coup de Poker : Justice League

A bien des égards, cette présentation des premières images du blockbuster de Zack Snyder tient du coup de poker. Changement de ton, scènes tout juste montées, absence de scènes d’action, Warner a misé gros pour imprimer dans l’esprit du public une tonalité différente de celle qui présidait jusqu’à alors à ses blockbusters super-héroïques.

L’OVNI : King Arthur

Guy Ritchie jette la mythologie aux toilettes, transforme le Roi Arthur en beau gosse badass super trop musclé, pioche chez Game of Thrones et Tolkien des morceaux d’univers, enrobe le tout de sauce méta-post-moderne, réchauffe un peu et nous sert tout ça sur un plateau.

C’est inclassable, ambitieux, complètement foutraque et bizarroïde. Voilà qui mérite au moins notre curiosité.

La grosse marrade : Lego Batman

Le Batman de la Grande Aventure Lego avait été une véritable bouffée d’air comique. Tout indique qu’il en ira de même pour le long-métrage qui lui est dédié. Non seulement Lego Batman s’annonce complètement barré, mais sa bande-annonce dévoile également un univers littéralement blindé de référence, peut-être le plus fidèle au matériau original.

Le coup de la surprise : Blair Witch 3

On suivait The Woods avec attention, curieux de découvrir quel tournant allait prendre la carrière du prometteur Adam Wingard. Et paf, alors qu’on ne s’y attendait pas, le bonhomme balance que son film est en réalité la suite du Projet Blair Witch.

On va faire semblant d’oublier qe l’infâme Blair Witch 2, qui avait fait pleurer le cœur des fans, existe depuis longtemps déjà et on prie pour que le réalisateur retrouve l’inventivité, la morbidité et l’étincelle funèbre qui firent du premier un classique.

Le coup du fan : la stratégie Marvel

On pourrait croire que Marvel s’est fait tout petit pendant ce Comic-Con, mais il n’en est rien. Plutôt que de tenter une démonstration de force à la Warner, Disney a opté pour une stratégie toute en dentelles, directement adressé aux fans hardcore, ou se considérant comme tels.

Excepté le trailer de Doctor Strange, les nombreuses vidéos, bandes-annonces et extraits dévoilés lors du Comic-Con resteront des exclusivités offertes au public présent, pas destinées à être massivement partagées sur le web.

Une manière intelligente de choyer son public, d’occasionner des déferlements de débats, discussions et spéculations sur les réseaux, tout en se garantissant une certaine côte d’amour auprès des fans.

Et si Marvel avait tout compris ?

Le coup de boule : Wonder Woman

Si Warner peut donner l’impression den ne pas savoir sur quel pied danser avec Justice League, le studio nous a conquis avec sa bande-annonce de Wonder Woman. Epique, classieux, spectaculaire, le film semble à même d’allier l’exigence d’ampleur et de gravité propre à une quête initiatique et la tonalité pop propre au personnage.

De son île natale aux tranchées de 14-18, le film déploie une palette d’univers et de couleurs qui pourraient bien nous surprendre.

Le Coup de folie : Legion

On avait beau guetter Legion, on était loin de faire toute confiance à la Fox et Marvel pour nous concocter une série télévisée issue des X-Men. Sauf que pour le coup, notre scepticisme était bien mal placé, car Noah Hawley, créateur de Fargo, donne l’impression de nous avoir préparé un show tendu comme une arbalète, visuellement inventif, bref, un divertissement super-héroïque éminemment respectable.

Le Coup dans l’eau : Star Trek Discovery

A priori, le teaser d’une nouvelle série Star Trek ne pouvait qu’être ovationné au Comic-Con, qui fait quasiment figure de temple pour tout fan de la série qui se respecte. Et pourtant, le teaser de cette nouvelle version est actuellement laminée par nombre de spectateur.

Pourquoi ? il ne s’agit certes que d’un très court teaser, mais ce dernier est techniquement si indigent qu’il évoque plus une cinématique de Playstation réalisée par une otarie daltonienne qu’une mise en bouche spatiale.

Vous nous direz, dans Star Trek, ce sont les personnages et le scénario qui comptent et on sera bien d’accord avec vous. Mais dans ce cas, pourquoi diable nous offrir un premier aperçu aussi laid et finalement opposé à l’ADN de l’œuvre de Roddenberry ?