Blade Runner : le génial Syd Mead révèle comment le film a été sauvé de l'oubli
Si Blade Runner est aujourd’hui considéré comme une œuvre culte et un chef d’œuvre, le film fut un bide cinglant à sa sortie, ainsi qu’un échec critique. Il s’est pourtant taillé une part de choix dans le cœur des spectateurs.
Un destin rare, les films ne connaissant pas un succès en salle (surtout quand ils sont aussi coûteux) ayant rarement l’opportunité de rencontrer le public, ou tout simplement de s’affirmer comme des classiques. Dans un entretien à Collider, c’est Syd Mead, designer de génie et largement responsable de la réussite esthétique de Blade Runner, qui a expliqué pourquoi, selon lui, le film de Ridley Scott avait survécu à sa sortie ratée.
« Le film sort, si suffisamment de gens l’aiment, c’est bien. S’ils ne l’aiment pas, il disparaît. Et c’est le magnétoscope qui a sauvé Blade Runner. Il était au sommet des locations pendant deux mois. »
Cette phrase n’a l’air de rien mais elle témoigne à la fois des différences dans l’exploitation des œuvres de cinéma entre les années 80 et aujourd’hui, ainsi que de la bonne stratégie adoptée après sa sortie salle.
En effet, en 1982, la sortie en VHS d’un film ne suit pas nécessairement sa sortie salle, et une longue période de temps peut s’écouler entre les deux. Ainsi, E.T. fut un énorme succès sorti la même année que Blade Runner, mais ne fut édité en vidéo que 6 ans (en 1988) après sa diffusion sur les écrans de cinéma américains.
Blade Runner en revanche, fut disponible un an seulement après sa sortie loupée. Encore présent dans la mémoire des spectateurs qui l’avaient vu (et pour certains adoré), il fut loué rapidement par les cinéphiles désireux de le revoir ou de le faire découvrir, décuplant la curiosité autour de l’œuvre et lui assurant une seconde vie.
D’où la naissance d’une mythologie autour de son échec, puis de son remontage, et la quête de plusieurs décennies du fameux director’s cut, désormais disponible dans toutes les bonnes crémeries.