Love interdit aux mineurs par le tribunal administratif de la ville de Paris à cause de ses scènes de sexe non simulées

Jacques-Henry Poucave | 4 août 2015
Jacques-Henry Poucave | 4 août 2015

On pensait que malgré les hésitations de la Ministre de la Culture (qui avait exigé que le film soit réévalué plus sévèrement par la Commission de Classification) et l’acharnement de l’association proche de l’extrême droite Promouvoir, Love était passé à travers le filet de la censure.

Il n’en sera rien. Lundi 3 août, le tribunal administratif de Paris a décidé de retirer le visa d’exploitation du film, en raison de « l’importance dans le scénario » de séquences à caractère sexuel, comportant des actes non simulés et susceptibles de « heurter la sensibilité des mineurs ».

Pour la trentaine de salles (dont 7 à Paris) qui exploitaient le film, trois semaines après sa sortie, c’est donc un couperet extrêmement brutal qui vient de tomber et leur interdit momentanément d’exploiter le film, celui-ci n’ayant plus de visa d’exploitation. Sans surprise, le réalisateur de Love, Gaspar Noé, ainsi que le producteur, ont fait part de leur sidération devant une décision à peu près incompréhensible.

« La décision est maintenant dans les mains du Conseil d’Etat. On devrait en savoir plus sur la France très bientôt », a ainsi déclaré Vincent Maraval, sous-entendant qu’au-delà du climat d’inquisition que font régner l’association Promouvoir et son avocat (Patrice André, ex-militant d’extrême droite), c’est bien le secteur du cinéma qui est menacé en tant qu’industrie.

Car la problématique s’étend bien au-delà de Love, comme l’assume Patrice André, déjà responsable de la censure de Nymphomaniac, Ken Park, ou encore Saw 3D. L’avocat de Promouvoir expliquait en juillet dans le magazine Première qu’il comptait bien s’attaquer à un autre chantier, en l’occurrence le très mal pensant Mad Max : Fury Road.

Reste désormais à savoir si le Conseil d’Etat validera la démarche d’une association dont la bonne foi est sujet à caution (le cinéma n’étant plus depuis plusieurs années un lieu où la jeunesse cherche à accéder à une pornographie déjà pléthorique et gratuite sur le web), ou s’il rappellera à l’ordre des militants politiques jouant des failles institutionnelles qui permettent aujourd’hui à des petits groupes structurés de court-circuiter la Commission de Classification des Films.

 

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commentaires
Kiki
20/08/2015 à 00:13

Ce que j'ai dit à ma fille est sur et simple et elle a eu son premier rapport à 20 ans

Kiki
20/08/2015 à 00:10

Ce que j'ai expliqué à ma fille était court et simple .et elle a eu son premier rapport à 20 ans et je suis fière d'elle

Alix
05/08/2015 à 11:31

Bonjour,
@ la rédaction
Peut-être ai-je été maladroit ou excessif dans certains de mes propos.
Mon objectif n'est pas de connecter quoi que ce soit à qui se ce soit.
Mes commentaires ne sont liés qu'au film lui-même indépendamment de tout organisme censeur ou autre.
Je ne commente que le film lui-même et son accès potentiel à des gosses.
Je n'ai jamais affirmé que c'était l'objectif des producteurs. Je n'ai fait que réagir à certains commentaires ici et ailleurs qui semblent désirer que le film soit accessible à tout le monde.
Je ne nie pas au film le droit d'exister et je considère en effet que le fait de retirer sa licence d'exploitation au film peut revêtir un aspect dictatorial.
Comme je l'ai déjà dit, je ne nie pas à des œuvres sadiennes, pasoliniennes ou autres le droit d'exister. J'estime seulement que l'on ne doit pas les mettre entre toutes les mains.

J'air
04/08/2015 à 19:31

Il y a-t-il un moyen de lutter contre ça, une petition (meme si je ne suis pas certaine de leur efficacité), une assoc', un organisme, quelque chose ? C'est vrai que tout ça est inquiètant, mais ce qui est vraiment dangereux, c'est qu'il y a visiblement plein de gens choqués par cette décision, mais qui ne sont pas entendus. Comment montrer que la majorité s'oppose a cette situation ?

Simon Riaux
04/08/2015 à 18:05

@ Alix

Avec tout le respect qui vous est dû Alix, vous mélangez plusieurs domaines et débats, qu'il es assez dangereux de faire apparaître comme connectés, tout en déformant la réalité.

Encore une fois, personne ne dit que Love doit être montré à tous les publics. Personne ne dit qu'il ne doit pas être interdit aux moins de 18 ans.
L'objet du débat est le suivant : comment se fait-il, alors que l'autorité en charge de trancher le débat a DEJA tranché, qu'une association ait le pouvoir d'interdire purement et simplement une oeuvre qui lui déplaît ? Car il n'est pas question de changer l'âge minimum requis pour visionner Love. Promouvoir vient de provoquer le retrait de son Visa, et donc la fin de son exploitation. Le film n'a pas été éloigné d'une partie du public, il a été retiré de toutes les salles.

Vous remarquez à raison que ce n'est pas la nature d'un interlocuteur qui peut discréditer sa parole, mais le sens de cette dernière.
Il en va de même pour la présence du sexe dans Love. Sa présence n'en fait pas automatiquement une oeuvre pornographique, c'est sa mise en scène qui en fait (ou pas) un contenu pornographique. Et ici, il n'y a pas le plus petit rapport avec un film porno.

Bolderiz
04/08/2015 à 17:38

Il ne tient qu'aux parents de faire en sorte que les enfants n'ailles pas voir ce film!! Mais la on ne parle même pas d'interdiction -16 ou -18 c'est carrément le visa d'exploitation qui est retiré! C'est la porte ouverte à tout et n'importe quoi... Le prochain c'est quoi? Mad Max donc? On va revenir à la bonne vieille époque ou il fallait aller en Belgique pour voir les films d'horreur interdit en France? Attendre la VHS pour voir Dawn of the dead? Remarque s'ils pouvaient retirer le visa d'exploitation des Transformers ou autres Fast and Furious ce ne serait pas si mal! Car ces beaux films sont tellement plus "regardables" par nos chères têtes blondes, des films ou les femmes sont des bimbos faciles et vulgaires, des films qui ou les personnages sont tellement "cools" (vrooom, vrooom!)qu'ils en deviennent des modèles pour nos futures petites racailles mais là pas d'interdiction hein? C'est du spectacle voyons. Con, débile, vulgaire, régressif et abrutissant mais là, pas de souci, les enfants peuvent y aller, c'est inoffensif... Mouais.

Alix
04/08/2015 à 17:37

@ la rédaction
Veuillez m'excuser pour les quelques fautes de frappe que j'ai corrigé ci-dessous.
@ la rédaction,
Bonjour
Les mots d'où qu'ils puissent venir ne doivent pas être invalidés par la nature de celui qui les a prononcés mais par leur substance. Je ne connais ni l'avocat ni vraiment l'auteur du film même si je sais qu'il a une réputation sulfureuse (ça n'est pas sur ce critère que je me base mais uniquement sur le contenu potentiellement explicitement sexuel ).
L'acharnement visait certains commentateurs qui semblent penser que le fait que le film soit interdit aux moins de 16 ans est rétrograde, conservateur ou autre. Pour être honnête, je pense que le film devrait être interdit aux moins de 18 ans. Ça n'est pas parce qu'il y aurait une dimension prétendument auteurisante que l'on doit tout permettre. À mon humble avis, si le film comporte des scènes sexuellement explicites, il faut le mettre sur le même pied d'égalité que les films classés X.
Dans ce cas, n'y aurait-il pas une forme de discrimination à accorder un traitement différentié à ce film en comparaison de certains films pornos?
Ça me fait penser (je n'accuse personne ici ) au cas Polanski qui est très souvent porté aux nues et qui a été défendu pour cette affaire d'abus sexuel sur une mineure de 13 ans au moment des faits. Si ça avait un caissier de supermarché ou un éboueur aurait-il eu le même traitement?

Alix
04/08/2015 à 17:35

@ la rédaction,
Bonjour
Les mots d'où qu'ils puissent venir ne doivent pas être invalidés par la nature de celui qui les a prononcés mais par leur substance. Je ne connais ni l'avocat ni vraiment l'auteur du film même si je sais qu'il a une réputation sulfureuse (ça n'est pas sur ce critère que je me base mais uniquement sur le contenue potentiellement explicitement sexuellement ).
L'acharnement visait certains commentateurs qui semblent penser que le fait que le film soit interdit aux moins de 16 ans est rétrograde, conservateur ou autre. Pour être honnête, je pense que le film devrait être interdit aux moins de 18 ans. Ça n'est pas parce qu'il y aurait une dimension prétendument auteurisante que l'on doit tout permettre. À mon humble avis, si le film comporte des scènes sexuellement explicites, il faut le mettre sur le même pied d'égalité que les films classés X.
Dans ce cas, n'y aurait-il pas une forme de discrimination à accorder un traitement différentié à ce film en comparaison de certains films pornos?
J'ai déjà évoqué le cas Pasolini. Croyez-vous que l'on doive exposer les 120 journées à tout le monde? Oui ou non? Il n'y a pourtant pas tant de scènes explicitement sexuelles dans ce film?
Ça me fait penser (je n'accuse personne ici ni à la rédaction) au cas Polanski qui est très souvent porté aux nues et qui a été défendu par beaucoup de personnalités (il y a même une liste de soutien qui a été signée par des centaines de personnes il me semble) pour cette affaire d'abus sexuel (il aurait sodomisé la jeune fille) sur une mineure de 13 ans au moment des faits. Un caissier de supermarché ou un éboueur auraient-ils eu le même traitement de "ferveurs"? Auraient-ils été perçus de la même façon dans l'imaginaire collectif? Auraient-ils été l'objet de tant d'indulgence généralisée ?

lucMorigo
04/08/2015 à 16:51

Il s'agit d'un film porno déguisé en film d'auteur. Allons bon, il faut interdire ce film à -18 ans ! vous imaginez nos enfant aller au cinéma pour voir ce porno ? purement scandaleux !

Bolderiz
04/08/2015 à 16:17

Tout est dit. Le film était bardé d'avertissements! A part accompagné d'un adulte qui cautionne la vision d'un tel film, un "gosse" de 16 ans ne pouvait pas voir le film et en dessous de cet âge le film est interdit... Non, c'est un réel besoin d'exister, de marquer le coup que de faire disparaitre (car ça va être le cas si rien ne se passe) ce film "dérangeant"... Pathétique!!!

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