Terminator Genisys : la dernière chance d'Arnold Schwarzenegger ?

Jacques-Henry Poucave | 30 juin 2015
Jacques-Henry Poucave | 30 juin 2015

À quelques heures de la sortie de Terminator : Genisys, l’émotion est forte. Suite à une promotion aux airs de catastrophe industrielle, une grande partie des spectateurs potentiels hésitent entre agacement, colère et nostalgie. Mais derrière le reboot en quête de dollars à moissonner, se joue aussi l’avenir proche d’une icône des années 80.

Car malgré une aura bien palpable et un prestige indiscutable, le retour d’Arnold Schwarzenegger a des airs de fiasco. Le retour du Roi s’est mué en une série d’échecs, qu’un éventuel insuccès de Terminator pourrait transformer en exécution publique. Alors que les fans rêvent déjà d’une Légende de Conan, plusieurs épées de Damoclès menacent le chêne Autrichien.

 

Ravages du temps

On espère que Terminator : Genisys nous fera changer d’avis, mais à l’inverse de l’inoxydable Stallone, notre Arnold accuse sévèrement le poids des ans. Prise de poids, tassement des vertèbres, visage fatigué, le comédien n’a plus rien du colosse d’autrefois. Une évolution naturelle certes, mais problématique quand on a bâti sa carrière sur une symbolique musculeuse plus que son jeu d’acteur. Et hélas, le sympathique Maggie n’a pas assez convaincu pour permettre à l’acteur de durablement changer de registre.

 

Espèce en voie d’extinction

On serait tenté de dire qu’Arnold Schwarzenegger a très mal choisi ses divers projets depuis son retour, mais en réalité, c’est surtout le cinéma auquel il appartient qui a disparu. Hollywood ne produit plus désormais de Predator, de Commando. On se demande bien ce que feraient aujourd’hui un Milius ou un McTiernan. Par conséquent, on le retrouve, faisant de son mieux du côté du Dernier Rempart, ou encore d’Evasion, réduit au rang de caméo dispensable dans les Expendables. Une caricature de sa propre légende.

 

Pour toi public ?

À bien y regarder, les entrées avaient déjà commencé à chuter avant que Schwarzenegger ne se transforme en Governator. Pas besoin que se lève L’Aube du Sixième jour pour sentir que l’artiste commençait à décliner irrémédiablement. Et son retour n’a fait que confirmer ce triste état de fait.

Malgré l’événement d’un retour fantasmé, malgré la nostalgie, le public n’est pas allé à la rencontre d’Arnie. À ce titre, Terminator : Genisys fait vraiment figure de test hollywoodien pour le mythe musculeux. Blockbuster dont il est clairement la star absolue, l’échec ou le succès du métrage lui sera inévitablement imputé. Et ce cinquième épisode de la saga initiée par James Cameron visant clairement le jeune public, l’enjeu paraît doublement de taille.

 

Encore de l’espoir ?

On voit mal comment l’acteur pourra s’en sortir par le haut, surtout après le désastre pomotionnel de la Paramount, qui aura littéralement transformé en nounours son personnage de robot tueur.

Mais au cinéma comme en politique, on n’est pas mort tant qu’on n’est pas mort. D’autant plus qu’Arnold a encore plus d’une carte dans sa manche. Tout d’abord, et comme le prouve le succès délirant de Jurassic World, Terminator : Genisys n’est pas à l’abri d’un succès (n’oublions pas à ce titre le rôle que pourrait jouer l’Asie dans l’exploitation du film).

Ensuite, s’il ne sera sans doute plus l’icône de jadis, l’acteur est toujours une source d’inspiration pour les cinéastes, comme en témoigne le récent Maggie, qui malgré d’énormes défauts, tentait d’ouvrir une nouvelle voie pour Arnold. De même, le mystérieux 478 de Darren Aronofsky témoigne de l’attrait qu’exerce encore Schwarzenegger. Mais, pour véritablement revenir et renaître, le totem du cinéma bourrin semble obligé de se réinventer, condamné à muer et inventer une nouvelle identité, qui saura réunir ses fans d’hier, et ceux qui ignorent encore tout d’une des plus imposantes légendes du Septième Art.



Tout savoir sur Terminator : Genisys

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commentaires
Piccolo
30/06/2015 à 19:30

Pitoyable cet article, mais venant d'un site qui met 10/10 à Fast 7, je ne suis pas surpris.

Zanta
30/06/2015 à 18:13

Maggie me semble être la voie à suivre.
Schwarzy reste un corps de cinéma...Fatigué, certes, mais avec un potentiel que de bons cinéastes pourraient exploiter. Aronofsky avait réussi avec Mickey Rourke, qui était un cas autrement plus désespéré.
De plus, si Cameron pouvait lui trouver un second rôle de luxe dans ses Avatar, comme il l'a fait pour Weaver, ça pourrait lui assurer une visibilité, en parallèle de projets intéressants.

Nick
30/06/2015 à 17:49

SABOTAGE vraiment bon ? ...

Simon Riaux
30/06/2015 à 17:40

@Liojen
Bien sûr Liojen, comme vous le remarquez, tout n'est pas noir. Et cet article n'envisage le retour de Schwarzie que sur l'angle du succès (indispensable pour enclencher de nouveaux projets), pas sur les qualités intrinsèques de ces films.

Liojen
30/06/2015 à 17:32

Très bonne analyse, faisant parti de cette génération 80's j'ai grandi avec les films de
Schwarzy dont je suis évidemment un énorme fan!

Mais en toute objectivité le temps passe et il devra bientôt laisser sa placesous peine de ne se transformer en "bouffon marketing" comme s'en est déjà bien chargé la promo de ce T5....

Quoiqu'il en soit son retour n'est pas si raté que ça (en occultant l'aspect financier). Le Dernier Rempart et Sabotage sont plutôt bons, Par contre il est passé complètement au travers d'Evasion, dans lequel on dirait qu'il ne tient même plus debout et Maggie ne tient que par l'attrait de sa prestation.