Cannes 2015 : Audiard, Maïwenn... on décortique les français en compétition officielle

Jean-Luc Hassaique | 16 avril 2015
Jean-Luc Hassaique | 16 avril 2015

Comme c’est souvent le cas, la France se taille une part de choix dans la sélection officielle du Festival de Cannes. Mais est-ce pour le meilleur ?

Avec quatre films en compétition officielle et donc en lice pour remporter la Palme d’Or, accompagnés d’un cinquième en ouverture du Festival, l’Hexagone sera multiplement représenté sur la Croisette. Rien de très étonnant finalement, dans le fait de voir la cinématographie nationale aux premières loges d’une manifestation française, tout comme personne ne s’étonne de voir la Mostra de Venise réserver quelques places aux productions italiennes. Néanmoins, tous les films sélectionnés ne feront pas des heureux.

Deux au moins retiennent particulièrement notre attention. On est particulièrement impatients de retrouver Jacques Audiard et son Dheepan. Il y a sera question du parcours en banlieue parisienne d’un réfugié Tamoul issu du Sri Lanka. Le réalisateur décrit la chose comme une transposition des Lettres Persanes, on espère y retrouver la fougue noire et électrique d’Un Prophète.

La Tête haute d’Emmanuelle Bercot nous intéresse également. La comédienne et réalisatrice y retrouve Catherine Deneuve auquel elle avait offert un rôle superbe dans Elle s’en va. Du coup, on se surprend à rêver de voir cette artiste encore peu connue du grand public nous offrir un grand moment de cinéma.

Valérie Donzelli avait enchanté la Croisette avec La Guerre est déclarée. On pourra voir dans son œuvre un précipité solide de tout ce que la culture parisianiste-bobo-consanguine a de plus insupportable, heureusement, ils se murmure ici et là que dans le film qui nous intéresse aujourd'hui, Marguerite et Julien, un de ses comédiens, le nouveau venu Romain Dat, livrerait dans le film une performance ahurissante. On n’en attend pas moins de celui que le milieu surnomme déjà le Tripoteur de Levallois.

En revanche on rit sous cape à l’idée de retrouver Maïwenn, habituée de la Croisette et grande spécialiste de l’auto-fiction misérabiliste (genre particulièrement prisé du Palmarès, comme en témoignait déjà Polisse). Pour l’occasion, la réalisatrice nous narrera dans Mon Roi, une romance passionnelle entre Vincent Cassel et… Emmanuelle Bercot.

On n’attend pas énormément de Stéphane Brizé, dont le cinéma jusqu’ici peu compatible avec les exigences formelles d’une manifestation comme Cannes nous en touche une sans faire bouger l’autre. Toutefois, sa présence avec La Loi du Marché interroge et suscite une vraie curiosité. Qui sait, peut-être tenons-nous là une surprise de l’acabit du formidable Exercice de L’État, immense film politique présenté il y a quelques années dans la section Un Certain Regard.

Comme chaque année, cette sélection française sera l'occasion de constater les écarts entre la presse hexagonale et nos confrères de l'étranger, souvent bien moins indulgents que nous autres avec les productions locales. Wait and see comme on dit.

Vous l'aurez remarqué, cette sélection sent quand même un peu l'auteur faisandé, celui qui se regarde filmer et renarde un peu du fondement. Du genre à vous dire que faire de belles images c'est vulgaire et que la technique c'est pour les vilains capitalistes. Mais rassurez-vous, on connaîtra prochainement la sélection de la Semaine de la Critique, dont la marque est de toujours choisir quelques pépites bien de chez nous (Les Combattants, Hyppocrate...).

Tout savoir sur Dheepan

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commentaires

18/04/2015 à 15:31

Sans vouloir être désagréable Les Combattants ont fait sensation à La Quinzaine des réalisateurs et non pas à La Semaine...

le_chauve
17/04/2015 à 13:02

j'ai envie de dire "lol"

Hi Hi Ho Ho
16/04/2015 à 16:08

Et bah si avec ça on ne vous retire pas d'office votre accréditation, je ne vois pas ce qu'il faut de plus.