5 raisons d’aller se perdre Dans la forêt

Elsa Vasseur | 14 février 2017
Elsa Vasseur | 14 février 2017

Le réalisateur de Qui a tué Bambi ?  et L'Autre mondeGilles Marchand, nous entraîne dans les méandres d’une forêt labyrinthique. Avec ce film mettant en scène nos peurs enfantines, il creuse un sillon singulier qui fait souffler un vent de liberté sur le cinéma fantastique.

  


 

POUR SE RECONCILIER AVEC LE CINEMA DE GENRE

Pas besoin d’être un amateur de cinéma de genre pour apprécier Dans la forêt.  Car s’il assume clairement sa filiation avec le cinéma fantastique, le film a l’intelligence de ne jamais se cantonner à un seul registre. Oscillant entre la fable onirique, le drame et le thriller psychologique, Dans la forêt emprunte autant au Shining de Kubrick qu’à La Nuit du Chasseur. Son but : susciter l’angoisse, grâce à un dispositif narratif resserré qui libère une grande puissance dramatique.

 

Timothé Vom Dorp - Jérémie Elkaïm

 

POUR LAISSER LIBRE COURS A SES TERREURS DE GOSSES

Oui, c’est normal d’avoir peur du noir, parce que, comme le rappelle le père à son fils Tom, il y a des choses qui s’y cachent. Dans la forêt ressuscite avec brio nos frayeurs d’enfant, lorsqu’un simple tas de linge posé sur une chaise pouvait se transformer en monstre. On tremble avec Tom à la vue du personnage défiguré qui le poursuit, et on se cache les yeux pour ne plus le voir. Exactement comme lorsque l’on était enfant.

 

Timothé Vom Dorp

 

 

POUR VOIR UN FILM OU DES ENFANTS JOUENT VRAIMENT BIEN

Avec ses grands yeux expressifs et ses silences mesurés, Timothé Vom Dorp, qui joue Tom, impressionne par la grande maturité de son jeu. Il donne corps au personnage rêveur et craintif de Tom, et nous permet d’aborder le récit à travers ses yeux d’enfant. Théo Van de Voorde, l’interprète de Ben, le grand frère, n’est pas en reste. Garant d’une certaine rationalité, il incarne l’autre extrémité du spectre de l’enfance avec beaucoup de naturel et de simplicité.

 

Timothé Vom Dorp - Jérémie Elkaïm

 

POUR JEREMIE ELKAIM DANS UN CONTRE-EMPLOI REUSSI

Bien qu’il ait joué les frères incestueux dans Marguerite et Julien et les assistants sexuels pour handicapés dans Indésirables, l’image de jeune premier policé colle souvent à la peau de Jérémie Elkaïm. La faute sans doute à sa diction claire et à son physique agréable sans être trop singulier. Mais ça, c’était avant son rôle ambivalent de père torturé, qui révèle toutes les nuances de jeu du comédien. Le réalisateur Gilles Marchand avait envisagé un homme plus âgé que Jérémie Elkaïm pour jouer le rôle du père, avant de s’apercevoir que cet apparent contre-emploi pourrait donner de la profondeur au personnage. Une prise de risque payante, puisque Elkaïm se révèle aussi inquiétant qu’intriguant.

 

Théo Van de Voorde - Jérémie Elkaïm - Timothé Vom Dorp

 

POUR SE SENTIR AUSSI INTELLIGENT QUE LE REALISATEUR

Gilles Marchand n’a pas voulu trancher le débat : il y a autant d’interprétations possibles qu’il y a de spectateurs. Qu’on y voit un récit d’initiation flirtant avec le fantastique, ou le miroir de concepts psychanalytiques, Dans la forêt se présente comme le réceptacle idéal où projeter ses fantasmes. Le spectateur se sentira donc pleinement libre d’élaborer des théories fumeuses, qui auront toutes les chances d’être vraies, ou du moins plausibles. 

 

Affiche officielle

 

 

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commentaires
Alice
16/02/2017 à 13:27

Un film Flippant et intelligent, contente de l'avoir vu !