Quand les blockbusters hollywoodiens se la jouent série Z

Jacques-Henry Poucave | 11 janvier 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 11 janvier 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Industrie perpétuellement en quête d’une recette qui lui garantirait des brassées de dollars pour assurer la rentabilité de films toujours plus coûteux, Hollywood en vient parfois à produire des œuvres inattendues, qu’on jurerait sorties d’un abécédaire du film Z. Et en 2017, il y aura de quoi faire.

Cette semaine sort La Grande Muraille, projet hybride qui aura fait s’écarquiller pas mal de mirettes depuis son annonce. Jugez plutôt : en plein moyen-Âge, un chevalier errant, obsédé à l’idée de ramener en Occident la légendaire poudre noire utilisée en Orient parvient jusqu’à la Muraille de Chine. Il y découvre que l’Empire mène depuis des millénaires une lutte acharnée contre des monstres sanguinaires.

Voilà pour le point de départ de ce blockbuster curieux, dont le scénario barré, l’esthétique mutante et sympathique constituent les ingrédients essentiels. Mais La Grande Muraille est loin d’être la seule absurdité à pointer son nez prochainement. Alors, 2017, année du blockbuster Z ?

 

Affiche

 

Uber-Recyclage

Ce n’est pas un scoop, le cinéma mainstream est actuellement obsédé à l’idée de produire des films dont le public connaisse déjà l’univers (concept de « pre-awareness »). Les potentielles franchises ainsi que les marchés internationaux sont devenus indispensables pour assurer la rentabilité des super-productions. Ajoutez à cela une relative panique des studios dès lors qu’il s’agit de produire des œuvres originales, et tout d’un coup, on se met à déterrer de vieux concepts, dépoussiérer des idées délirantes, ou à mêler des univers qui n’en demandaient pas tant.

Ces dernières années, deux blockbusters avaient clairement annoncé la tendance. Qui aurait imaginé il y a quinze ans, que des firmes produiraient pour des centaines de millions de dollars Cowboys et Envahisseurs, ou plus récemment Pacific Rim. Les deux métrages ne sont pas comparables en termes de qualité, mais tous deux appartiennent à des (sous)genres issus d’une culture populaire qui ne rime traditionnellement pas avec des budgets colossaux, des superstars ou des promotions panzer.

 

Photo Daniel Craig, Jon Favreau

 

Et pourtant, leur mise en chantier indiquait clairement combien Hollywood était désormais prêt à faire feu de tout bois pour appâter le public sur la foi de concepts gentiment zarbi. De même on a beau adorer Jupiter Ascending, son esthétique entre le Dune avorté de Jodorowsky et Flash Gordon parait un choix audacieux, pour ne pas dire suicidaire (comme l’a confirmé le box-office).

Mais quels sont donc les candidats de ces prochains mois à la mutation spatiale Z ?

 Jupiter Ascending

 

Power Rangers

Mais qu’est-ce qui est passé par la tête des exécutifs Hollywoodiens, pour qu’ils jugent malin d’adapter la série de notre enfance, en mode sombre « à la Dark Knight ». Si tant est que les Power Rangers aient jamais eu un intérêt véritable, il ne tient certainement pas dans une relecture ultra-premier degré et pleine de ténèbres.

Ou comment partir du principe que tout ce qui provient de la pop culture peut être remachouillé à la sauce super-héroïque.

 

Photo Affiche Power Rangers Bleu

 

King vs Godzilla

Cette année, nous n’aurons droit qu’au premier round de ce combat de titans, qui s’annonce gratiné. Jusqu’à présent, un duel Godzilla / King Kong n’était qu’un fantasme de nanardeux et de fans de kaiju Ega déviants. Sauf que Warner a décidé que ce vieux rêve allait devenir réalité.

Préparez-vous donc à accompagner des soldats au beau milieu des années 70, sur une île perdue où sévit un King Kong démesurément grand et totalement bipède, le tout dans un emballage à la Apocalypse Now. C’est peut-être le pitch le plus invraisemblable et le projet le plus ouvertement dingo des années à venir, mais sa bande-annonce nous a coupé le souffle.

 

trailer 2 bande-annonce

 

Le Roi Arthur

Après avoir fait subir les derniers outrages à Sherlock Holmes (et gagné des trillions de dollars) Guy Ritchie s’occupe du Roi Arthur. Mais pas n’importe comment. Annoncé comme jetant aux toilettes la mythologie Arthurienne pour mieux y injecter plein de dark fantasy à base d’éléphants géants, de super-pouvoirs, de foules numériques et de Jude Law cracheur de feu, ce Roi Arthurà la sortie plusieurs fois repoussée, a déjà des airs de grand n’importe quoi.

Mais on doit déjà au film quelques unes des images du mythe les plus bizarroïdes et rigolotes (le fameux photo-shoot dit du "jamais sans mon épée"), ce qui n’est pas rien.

 

charlie-hunnam-king-arthur-1374-06

 

La Momie

Alors oui, comme ça sur le papier, La Momie, on ne fait pas plus classique. Sauf que si on vous dit qu’il sera question d’un super militaire ultra-badass et immortel (Tom Cruise) affrontant une femme momifiée aux pouvoirs magiques avec l’aide du Dr Jekyll (Yolooooooooo), afin de mettre sur pied une équipe d’Avengers composée des monstres de la Universal autrefois cantonné aux légendaires séries B du studio, on se dit que quelqu’un en interne a encore fumé de la colle !

 

Photo

Tout savoir sur La Grande Muraille

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