D'Iron Man à Doctor Strange : le meilleur et le pire de la formule Marvel

La Rédaction | 25 octobre 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 25 octobre 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

La sortie de Doctor Strange est l'occasion de revenir sur la formule désormais bien connue des studios Marvel - pour le meilleur et pour le pire.

8 ans, 14 films, un calendrier annoncé jusqu'en 2020 : Marvel Studios occupe désormais une place centrale dans l'industrie hollywoodienne, avec un succès tenace qui a profondément modifié l'ADN du blockbuster moderne.

Alors que la Phase 3 continue sur sa lancée avec Doctor Strange, qui présente un nouveau super-héros qui reviendra dans Avengers : Infinity War en 2018, la formule plus que rodée du MCU (Marvel Cinematic Universe) a montré ses forces et ses failles.

Petit résumé non exhaustif et totalement subjectif de la situation.

  

Photo Iron Man, Black Panther, Vision

 

LE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE

Lorsque Marvel et Disney ont fait connaître leur souhait de mettre en place ce qu’on n’appelait pas encore un univers étendu, les réactions ont oscillé du scepticisme au rire goguenard. Et pourtant, c’est bien là la plus grande réussite de la saga super-héroïque.

Qu’on apprécie ou non la démarche initiée et structurée par Kevin Feige, force est de reconnaître que le public s’y retrouve, en masse, en dépit d’une quantité d’intrigues, certes interchangeables mais innombrables. Le studio paraît avoir établi un système stable, dont même les projets les plus décalés ou mineurs (Les Gardiens de la GalaxieAnt-Man) semblent hors de danger au box-office.

Et avec le lancement de l’univers étendu King Kong, X-Men, Universal Monsters et bien sûr DC Comics, impossible de ne pas voir combien la méthode Disney a redessiné le paysage du divertissement hollywoodien.

 

Photo Tom Holland, Spider-Man

 

LE CASTING

Viré d'Ally McBeal en 2002 à cause de ses addictions, Robert Downey Jr. était revenu sur la scène hollywoodienne en 2005 avec Shane Black, George Clooney ou encore David Fincher. Lorsque Marvel et Jon Favreau misent sur lui pour interpréter Iron Man, c'est donc un vrai beau choix, qui donnera une vériable force au film et imposera une couleur pour la suite du programme.

Depuis, Marvel a brillé avec ses acteurs, qui sont immanquablement parmi les grandes forces du MCU. D'un côté, il y a les noms nobles, en première ligne (Edward Norton, Scarlett Johansson ou Benedict Cumberbatch, d'abord rattachés au cinéma d'auteur) ou en arrière-plan (Hugo Weaving, Anthony Hopkins, Sam Rockwell, Robert Redford, Natalie Portman, Glenn Close, Michael Douglas). De l'autre, le studio a visé juste avec des Chris Evans, Chris Hemsworth, Chris Pratt et Paul Rudd plus ou moins méconnus, qui ont ravi le public, charmé par ces nouveaux visages sur la scène hollywoodienne.

Le succès phénoménal des films ayant depuis permis au genre de redevenir respectable, Marvel a acquis un pouvoir de séduction fou. Rachel McAdams, qui avait refusé le rôle de Pepper dans Iron Man, a ainsi signé pour Doctor Strange, dans un rôle à peine remarquable. Et de nombreux acteurs déclarent régulièrement avoir envie de rejoindre l'univers, d'une manière ou d'une autre (Sharon Stone dans un futur rôle mystérieux, Sigourney Weaver côté TV dans The Defenders). En echange d'une visibilité extraordinaire, d'une empreinte dans une franchise gigantesque, ces acteurs apportent au MCU une crédibilité.

Mais Marvel a heureusement ses limites. Joaquin Phoenix aurait ainsi refusé le rôle de Doctor Strange à cause des obligations contractuelles (qui ramènent quasiment à la grande époque où les studios possédaient les stars), et tout le monde ne chante par les louanges du genre.

 

Photo Jon Favreau

  

LA REPETITION

Face à Doctor Strange, une impression aussi attendue que désagréable : celle d'entendre, encore, la même mélodie avec de nouveaux instruments. Car au-delà de l'emballage esthétique qui occupe les yeux, le MCU peine à renouveler le plaisir, la faute à une structure narrative répétitive.

Le schéma est bien entendu hollywoodien, et obéit aux règles classiques du genre bien au-delà des films de super-héros en question, mais il pose problème pour deux raisons chez Marvel. D'abord parce que le studio l'use avec un rythme de production et de sortie effréné, qui ne peut que mettre en évidence les limites de la recette. Et parce qu'au lieu de tordre ces codes pour en garantir l'efficacité et la pertinence sur le long terme, il se contente de les recycler, convaincu que la plastique (acteurs différents, héros différents, décors différents) restera en première ligne.

C'est en partie vrai, comme le suggère le box-office solide des films, qui bénéficie sans aucun doute de l'attente et du teasing permanent - l'approche série TV qui incite à penser au prochain épisode plutôt qu'à ce qu'on a sous les yeux. Mais difficile de ne pas s'interroger sur la teneur du programme, après 8 ans et 14 films. Sans compter que l'inévitable origin story, rejouée dans Doctor Strange (comparé à Iron Man) et prochainement dans Captain Marvel avec Brie Larson, met particulièrement en évidence cet arrière-goût tenace de déjà vu.

 

 

LA NATURE DE LA MENACE

Directement lié au point précédent. Hitchcock avait coutume de dire qu’une bonne histoire est avant tout un bon méchant, mais Disney n’est manifestement pas de cet avis. En témoigne la facilité avec laquelle Marvel use ses bad guys, presque tous cantonnés à une apparition unique (exception faite de Loki et de Thanos, ce dernier étant encore un figurant de luxe).

Les méchants ne sont pas ici des personnages à part entière et les métrages ne prennent généralement pas le temps de les caractériser. Preuve ultime de leur superficialité : nombre d’entre eux ne sont finalement qu’un prétexte pour balancer à l’écran une nuée anonyme d’adversaires numériques (Avengers, Ultron, Thor : Le Monde des ténèbres, Iron Man 2, etc), occasionnant des climax interchangeables à base de destruction en milieu urbain. Avec ces fameux portails dans le ciel qui sont devenus ordinaires, chez Marvel ou ailleurs.

Et vu comme les fans ont hurlé au scandale lorsqu’un réalisateur, Shane Black, s’est risqué à personnaliser et réinterpréter un antagoniste emblématique à l’occasion d’Iron Man 3, on se dit que Disney préfère jouer la sécurité en misant presque tout sur ses héros.

 

 

LE CHOIX DES REALISATEURS

Voilà une question épineuse pour Marvel. Le studio est en effet écartelé entre deux considérations naturellement contraires. D’un côté, la volonté d’embaucher de simples techniciens, qui n’imprimeront aucun style aux métrages, afin de préserver leur unité stylistique et d’éviter toute interprétation trop personnelle ou prise de risque. Et de l’autre, la nécessité pour interpeller le public et générer un intérêt sincère autour de ses créations, d’embaucher des artistes confirmés.

De cette tension a découlé de nombreuses prises de becs. On se souvient du renvoi inélégant et brutal d’Edgar Wright, alors qu’il travaillait depuis des années sur Ant-Man, ou de l’éjection violente de Patty Jenkins de Thor 2, qui causa la colère de Natalie Portman, laquelle n’hésita pas à sous-entendre qu’elle ne restait sur le plateau que par obligation contractuelle.

Paradoxalement, ce sont peut-être les réalisateurs artisans qui seront parvenus à imposer leur patte - pas nécessairement identifiés comme « arty », peut-être plus habitués aux stratégies des studios, comme en témoignent les réussites relatives de Captain America de Joe Johnston ou le récent Doctor Strange. Reste que Marvel intrigue avec le choix de Taika Waititi (Vampires en toute intimité, Hunt for the Wilderpeople) pour Thor : Ragnarok.

 

Photo Benedict Cumberbatch

 

L'HUMOUR

Il y a dix ans, quand Marvel n’appartenait pas encore à tonton Mickey et lança son Iron Man, l’humour semblait un ingrédient indispensable. Et pour cause : si les super-héros avaient déjà cartonné plus d’une fois au box-office, le genre était encore perçu comme marginal, réservé à des enfultes déviants et aux plus jeunes. Solution évidente pour séduire l’adulte propre sur lui : la blagounette, la référence méta, le clin d’œil indiquant au spectateur que personne n’est dupe, qu’on est là pour rigoler.

Cette signature ou marque de fabrique a depuis prospéré. Elle permet aussi à Marvel de faire passer beaucoup de facilités scénaristiques, ou de ne pas avoir à totalement assumer l’univers de ses héros. Ainsi ce n’est pas un hasard si Thor s’est progressivement transformé en héros comique. Il est nettement plus facile d’amuser le public avec les aventures délirantes d’un grand barbu anachronique, plutôt que d’en assumer les codes et l’univers, aussi complexe que férocement mythologique.

Le résultat est plaisant, parfois extrêmement divertissant, comme en témoigne le Spidey de Captain America : Civil War. Mais il court toujours le risque d’amoindrir les enjeux, l’iconisation et la portée dramatique des récits mis en place.

 

  

LA DIRECTION ARTISTIQUE

Comme en témoignent Batman, le défi  de Tim Burton ou les Spider-Man de Sam Raimi, les films de super-héros sont une belle occasion de tout donner en matière de création et de décors délirants. Sauf que pour Disney, la question de la direction artistique ne se pose pas en ces termes.

Les films étant produits à un rythme effréné, leur style devant préserver une forte unité, difficile de laisser libre court aux délires des metteurs en scène ou décorateurs. Et surtout, pour contenter la production, les films Marvel doivent cartonner dans le monde entier. Impossible donc d’accorder à chaque personnage un univers trop marqué, qui risquerait de séduire certains, mais de repousser une frange du public ici et là.

Et quel est le décor connu de toutes et de tous partout dans le monde ? Le centre urbain standard. C’est pourquoi les grandes scènes d’action de très nombreuses créations Disney se déroulent dans des faubourgs de grande ville interchangeables. Point d’incompétence ici, mais un choix logique, également dicté par la technique, nombre de « pipelines » (suites de logiciels et de solutions visuels conçus et détenus par des studios ou prestataires) étant pensés pour habiller des scènes d’action urbaines.

 

Photo Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen

 

LA MUSIQUE

Une analyse vidéo diffusée il y a quelques semaines expliquait brillamment (pour les anglophones) pourquoi aucune musique Marvel n’était encore dans la tête des spectateurs, en dépit du phénoménal succès des films.

La différence entre la partition d’un Avengers et celle d’Indiana Jones tient en plusieurs éléments que l’on peut résumer comme suit : absence de prise de risque, très brefs délais de production, volonté d’atténuer la personnalité de chaque héros, et confection des mélodies basées sur des sons pré-existant. Quand lors du montage de plus en plus de metteurs en scène et de studio travaillent avec des sonorités issues de films précédent pour avancer avant que la musique originale ne soit achevée, la tendance à dupliquer, volontairement ou non, les travaux qui ont précédé est grande, d’où une forme de systématisme musical qui empêche les compositions de se faire remarquer.

En témoigne le score de Michael Giacchino pour Doctor Strange, que Disney a tronçonné dans le film, le privant de sa singularité.

 

 

OÙ SONT LES AVENGERS EN FAIT ?

C'est évidemment impossible d'avoir les Avengers réunis dans chaque film, autant pour des raisons pratiques (réunir le budget et les acteurs à un tel rythme de sortie) que dramatiques (la réunion des héros doit rester spéciale).

Sauf que face à toutes les variations de l'apocalypse déballées dans la majorité des aventures solo, traitées comme des événements gigantesques susceptibles d'avaler des villes entières, l'absence des autres super-héros ne cesse de revenir sur le tapis. Malgré la volonté de rendre les intrigues des Avengers plus grandes et grandioses, le traitement des antagonistes et différentes menaces ne parvient pas à véritablement justifier qu'un seul héros sauve le monde. Sans compter que dans certaines aventures, ce héros solo est épaulé par d'autres, ajoutant un degré intermédiaire de menace.

Si elle est naturellement justifiée par le matériau de source, l'approche Avengers 2.5 tant discutée de Civil War n'a pas aidé. Pas plus que la naissance d'un univers en pleine expansion sur le petit écran (Agents of S.H.I.E.L.D. et les succès sur Netflix), où les événements des films sont régulièrement mentionnés. Ce qui laisse le loisir d'imaginer un monde où tous les personnages coexistent en ayant conscience des enjeux, moins par logique dramatique que pour le business de l'univers.

Là encore, la seule vraie chose mise en évidence par cette question récurrente est la dimension colossale de la galaxie Marvel, dont le poids pèse sur chacun des films.

 

 

LES SCENES POST-GENERIQUE

Lorsque Nick Fury apparaissait à la fin du premier Iron Man, c'était un effet d'annonce irrésistible, parfaitement orchestré, qui ouvrait le film sur une dimension de méga-franchise alors réjouissante. Cinq ans plus tard, lorsque la caméra panote à la fin d'Iron Man 3 pour dévoiler Bruce Banner dans un gag oubliable, la scène post-générique semble s'être transformée en gimmick obligatoire mais pas nécessaire. Comme un piège posé par le studio, qui devra satisfaire l'attente du public désormais éduqué à rester pour le générique de fin.
 
Ce rendez-vous, casé dans l'impressionnant planning de tournage pour que la machine à teasing fonctionne, a donc perdu de sa valeur. Ce qui était un clin d'oeil précieux, presque secret, est devenu un passage obligatoire, peu importe ce qu'on y servira. La satisfaction est encore au rendez-vous dans certains cas, comme à la fin de Captain America : Le soldat de l'hiver, qui présente pour la première fois Scarlet Witch et Quicksilver avec leurs pouvoirs, ou avec le caméo irrésistible de Howard the duck à la fin des Gardiens de la galaxie.
 
Mais difficile de ne pas avoir la sensation que les scène post-générique se montrent systématiquement à la hauteur de leur principe - annoncer la suite, révéler un nouveau personnage, ouvrir une perspective nouvelle sur l'intrigue. C'est certes un détail dans la gigantesque machinerie Marvel, mais un détail significatif, qui rappelle à nouveau que la MCU souffre d'une logique trop froide.
 
 

Photo Howard 2

 

 

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commentaires
piterdevries
26/10/2016 à 16:13

@DirtyHarry
Oui, là tu n'as pas tort. Les histoires de la mythologie antique était plus fouillées et plus trash.
Mais dans les comics originaux il y avait parfois des tragédies : Tony Stark devient un poivrot, Ant man frappait sa femme the wasp, Captain Marvel meurt d'un cancer.
Malheureusement tout ceci n’apparaîtra pas dans les films. Disney a vite rectifié le tir en changeant l'addiction à la boisson de Tony Stark en crise d'angoisse. Dommage ça les rendait plus humains.
Que veux-tu, le politiquement correct fait loi. Mais il reste tout de même de bons moments dans ces films. C'est comme les autres types de films, il faut en regarder un de temps à autre sinon c'est vite l'overdose.
Mais encore une fois je concède que tu n'as pas tort.

Dirty Harry
26/10/2016 à 15:04

@ Piterdevries : mais la mythologie dont tu parles parlait d'incestes, de fratricides, de sacrifice sanglants, d'yeux troués et de tragédies tristes, en plus des exploits. Ici les relations humaines sont réduites à "regarde qui à la plus grosse" et "arrêtons ce méchant avant qu'il ne lance la énième bombe sur l'humanité".

Piterdevries
26/10/2016 à 10:56

@Atreides
Désolé d'abord de mes fautes d'orthographes sur mon dernier pavé, je ne me suis pas relu et j'étais fatigué. Ceci étant, je suis d'accord avec chacune de tes interventions. Cet échange m'a apporté un éclairage différent et t'en remercie.
@DirtyHarry
Tu n'as pas tort mais je pense tout de même que c'est un peu plus que cela. Les super héros sont la réinterprétation des différentes mythologies. Zeus, Poseidon, Herakles sont des super héros. Je vois donc cela comme de la mythologie moderne. Après, on aime ou on aime pas.
Vu le succès engendré, la mythologie moderne a de beaux jours devant elle.
@Glob
Complètement d'accord avec toi.

Glob
26/10/2016 à 10:33

Certains s'auto-inspirent bien en livrant des pavés pseudo politiques sur la vie, les femmes, Marx et l'haltérophilie.
Encore heureux qu'on puisse débattre au-delà de "c'est du produit mainstream". Sociologiquement et même historiquement ça reste un phénomène remarquable, qu'on le veuille ou non.

Dirty Harry
26/10/2016 à 02:22

purée les pavés que ça vous inspire je suis épaté : pour du plastique lyophilisé sous cellophane que sont ces produits...pardon films !

Atréides
25/10/2016 à 22:25

@Piterdevries

Je pense que tu es trop catégorique. C'est pas dit que l'origin story est un problème absolu, mais que la formule montre ses limites car 1) elle est répétée souvent, vu le rythme des films 2) ils ne lui insufflent pas suffisamment d'inventivité, d'originalité, pour apporter à la recette un peu de sang frais (visiblement c'est ce que tout le monde a pensé de Doctor Strange). Il y a une différence entre critique le principe d'une origin story, et dire que l'importance de cette histoire (qui obligatoirement repose sur des ficelles similaires), peut mettre en lumière les faiblesses (elles aussi normales : rien n'est parfait) de la machine.

Le point sur les Avengers absents des films solo, là encore, nuance nécessaire. Le problème n'est pas de les avoir à chaque ensemble, ils le disent dès la première phrase, mais d'avoir une vraie différence dans les intrigues et l'ampleur de la menace. Pour justifier leur réunion, et justement en faire un événement digne de ce nom, justifié par l'histoire et l'antagoniste. Le fait que Daredevil et compagnie fasse référence aux Avengers, que Agents of SHIELD parle des événements des films, pousse naturellement à se questionner sur l'apparition et l'absence de certains éléments du groupe. Là encore, on peut décemment soulever ce point, sans dire "c'est tout sauf un problème" ou "c'est dramatique et ça prouve que c'est mauvais".

Piterdevries
25/10/2016 à 21:16

@Atréides
Je vois que nous sommes du même univers mais pas du même camp :)
Ta réponse est très juste et tu as intelligemment contré mes dires.
Mais il y a des critiques que je comprend mal. quand on reproche au premier film d'être une origin story cela m'étonne un peu. Captain Marvel n'est connu de personne, Ne faut-il pas introduire le personnage ? Expliquer commet elle a acquis ses pouvoirs ? C'est le passage obligé d'un film de super héros non ? Effectivement c'est toujours un peu redondant mais il ne faut pas oublier non plus que tous ses héros ont été inventés par le même homme. Et je trouve qu'ils posent beaucoup de problèmes qui n'en sont pas. Oui dans les films solos les autres membres de l'équipe n'interviennent pas. Pourquoi ? Parce que c'est le film solo de ce super héros point. Dans les comics c'est parfaitement accepté et ça marche depuis des décennies. Quand ils feront un film sur le silver surfer et qu'il devra empêcher Galactus de becqueter notre planète j'ai pas envie de voir rappliquer Iron man et sa troupe. On s'en fiche de l'aspect réaliste c'est issue d'un comics pas d'un roman de Marguerite Duras. C'est du pop corn movies. Bon après il est vrai que Christopher Nolan a apporter une dimension supplémentaire à Batman que j'ai grandement apprécié mais comme dans tous les types de films il y a des chefs d'oeuvre. Dans la science fiction il n'y a qu'un seul Blade runner.

Atréides
25/10/2016 à 19:44

@Piterdevries

Les James Bond n'ont pas rencontré un succès si gigantesque si vite, ne sortaient pas si régulièrement et obéissaient aux règles classiques de la franchise avec un seul visage, et pas une galaxie et croisements réguliers. Sans parler que c'est né dans une autre époque. Ca fait quelques différentes déjà.

Et preuve que ça a également eu besoin de se renouveler : 007 a changé de visage, de style, et a été rebooté. La recette reste d'une certaine manière la même, et pourtant ça donne Goldfinger, Moonraker, Meurs un autre jour ou Casino royale : des films très différents.

La question n'est pas de profondément réinventer chaque chose, mais de le faire de manière différente, dans la mise en scène ou l'écriture. Tous ces codes du film d'horreur ou de comédie romantique n'empêchent pas certains films d'être très bons dans leur genre, alors même que le fondement reste le même. C'est pour ça qu'on a régulièrement en salles des films d'horreur médiocres, poussifs, sans personnalité, et des pépites, des objets étonnants et marquants, pourtant basés sur les mêmes règles.

Si on ne veut pas aller dans la nuance, ce type de sujet tourne effectivement en rond. Alors qu'il est pertinent.

Piterdevries
25/10/2016 à 19:34

Ce qui est étrange c'est que personne ne dit rien quand le 21ème ou 22ème James Bond sort sur les écrans. Depuis les années 60 c'est toujours le même héros qui fait toujours la même chose et toujours de la même manière.
Dans les super héros on change au moins le personnage, la personnalité et le costume.
Je pense qu'il faudra donc attendre 40 ans pour que les films de super héros soient entrés dans les mœurs et acceptés. Oui ce type de films à ses codes comme le western, le film d'horreur, la comédie ou le drame. Exemple dans les films d'horreurs il y a irrémédiablement un chat qui pousse un hurlement quand il surgit devant la future victime, la lampe torche qui ne marche plus au pire moment, la voiture qui ne veut pas démarrer au pire moment, etc...
On a vu ça 100 fois et on regarde encore des films d'horreurs. La comédie sentimentale : un homme et une femme se rencontrent, tout les sépare, ils se détestent puis s'apprivoisent et finissent pas s'adorer. Faut-il arrêter les comédies sentimentales pour autant ?

Baneath88
25/10/2016 à 16:44

Marvel Studios n'a pas inventé grand chose. Cette recette s'applique depuis des décennies chez McDo. Ils l'ont transposé au cinéma et la situation actuelle parle pour elle-même: à une ou deux exceptions près, on se retrouve face à du cinéma industriel vite avalé vite régurgité.

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