Le mal-aimé : Matrix Revolutions, conclusion parfaite ou déception ultime ?

Geoffrey Crété | 26 janvier 2023 - MAJ : 27/01/2023 10:43
Geoffrey Crété | 26 janvier 2023 - MAJ : 27/01/2023 10:43

Cinéma, ton univers impitoyable. Parce que l'histoire du septième art est remplie de films oubliés, mésestimés, rejetés par la critique et/ou le public à leur sortie, Ecran Large, pourfendeur de l'injustice, se pose en sauveur de la cinéphilie avec la rubrique des mal-aimés.

Exemple parfait avec la conclusion de la trilogie Matrix des soeurs Lilly et Lana Wachowski, Matrix Revolutions, qui n'a pas rencontré le succès escompté.

 

Affiche

"Un pétard mouillé" (Première)

"Matrix Revolutions est nul" (Les Cahiers du cinéma)

"Revolutions promettait une révélation, une solution, un dénouement. Il n'en est rien" (Télérama)

"La richesse de Revolutions est proprement dilapidée par la pauvreté dramatique du film et par des dialogues insipides (Le Monde)

 

 

matrix 3 resumÉ en 3 minutes

Dans le coma depuis Matrix Reloaded, Neo est prisonnier d'un quai de gare de la Matrice.

L'Oracle V2 explique le scénario à Morpheus et Trinity (et Seraph, censé être utile). Ils vont voir le Mérovingien dans son club SM, et l'obligent à libérer Neo. Qui retourne voir l'Oracle pour connaître la fin du film : Smith le virus va détruire la Matrice et la réalité. "Tout ce qui a un commencement a une fin". Il le prouve en assimilant l'Oracle. 

Côté Zion, la défense s'organise face à l'arrivée imminente des machines. Neo a compris ce qu'il doit faire : aller à la surface, dans la ville des machines. Il part avec Trinity mais également Bane, invité surprise qui les attaque et brûle les yeux de Neo avant d'être tué. Pas grave : parmi ses super-pouvoirs, il a celui de voir, même aveugle.

 

 

Alors que Zion est assailli par les sentinelles, Niobe ramène une bombe magnétique pour tuer toutes les machines, mais également paralyser toutes les défenses de la ville. Les humains se retranchent, conscients que la prochaine attaque sera la dernière.

A la surface, Neo et Trinity voient un rayon de soleil ("C'est beau") avant de se crasher. Trinity meurt. Neo va à la rencontre du chef des machines, un gros visage flottant : il se présente comme le seul espoir de détruire Smith, qui est leur ennemi commun. Et demande la paix en échange.

Les machines replongent Neo dans la Matrice, où il affronte Smith sous les regards des Smith. Après un combat Dragon Ball Z et dantesque, Smith, qui a eu la vision de sa victoire, répète les mots de l'Oracle : "Tout ce qui a un commencement a une fin". Neo comprend alors. Il se laisse assimiler par Smith. Dans la réalité, les machines l'utilisent alors pour détruire les Smith de l'intérieur.

Les machines se retirent de Zion. La Matrice redémarre. L'Oracle et l'Architecte échangent quelques mots devant un lever de soleil totalement naturel.

FIN 

 

photoLa baston finale

 

LES COULISSES de matrix 3

Entre mars 2001 et août 2002, la Matrice déborde de tous les côtés. Après le succès phénoménal du premier film, Warner Bros. a validé le plan fou des Wachowski, pour tourner en un bloc Matrix Reloaded, Matrix Revolutions et le jeu vidéo Enter The Matrix (avec une heure de scènes en prises de vue réelles, filmées et écrites par les Wachowski, avec le casting des films).

Reloaded et Revolutions, c'est 276 jours de tournage, un budget officiel d'environ 300 millions de dollars, avec notamment un salaire estimé à 30 millions et 15% des recettes pour Keanu Reeves. C'est finalement trois ans de travail, de la pré-production à la post-production, entre Los Angeles et l'Australie.

 

Matrix Revolutions : photo, Hugo WeavingLes Wachowski à Hollywood entre 2000 et 2003

 

Si le tournage de Reloaded avait été très médiatisé pour sa grande scène d'autoroute (construction de 3 km de route, plusieurs mois de tournage et un paquet de voitures détruires), Revolutions a également eu son grand moment d'action : l'affrontement final entre Neo et Smith, sous une pluie battante, entre ciel et terre. Deux mois de tournage ont été nécessaires.

Les moyens étaient là, et le sound designer Dane A. Davis en parlait avec Wired en 2003. Pour la course-poursuite sur l'autoroute de Reloaded, il a enregistré le son de voitures lâchées depuis des grues, ou broyées par des boulets de démolition de chantier. Pour le bruit d'une armée de Sentinelles détruite dans Revolutions, il a capté le son de boulets de canon de 5 centimètres tirés à travers une ligne de machines à laver et poubelles remplies de morceaux de métal. "C'était fun - cher, mais fun".

 

Matrix Revolutions : photo, I Nathaniel LeesLove, Death and Big Robots

 

Néanmoins, ce n'était pas sans limite. Le monteur Zack Staenberg expliquait notamment chez Cinemontage que l'assaut de Zion a été raccourci dès l'étape de pré-visualisation (des storyboards animés, pour voir le film avant la moindre image tournée).

Matrix Revolutions contient environ 800 plans à effets (90% sur la deuxième partie du film), contre 1100 pour Reloaded (dont la moitié pour l'autoroute) et moins de 500 pour Matrix. C'est beaucoup, mais à titre de comparaison, ce n'est rien à côté des 2496 d'Avengers : Endgame.

 

Matrix Revolutions : photo Sentinelles, Whirlpool : même combat

 

Le tournage d'un tel double blockbuster a été intense, et le directeur de la photographie Bill Pope en a reparlé depuis au micro de Team Deakins Podcast : "Tout ce qui était bien sur le premier film n'était plus bien sur les deux suivants. On n'était plus libres. Tout le monde nous regardait. Il y avait beaucoup de pression. En mon for intérieur, je n'aime pas ces films. Je pensais qu'on aurait dû aller dans une autre direction. Il y avait beaucoup de conflits et problèmes personnels, et ça se voit à l'écran si je suis honnête avec vous. Ce n'était pas le meilleur moment de ma carrière, et ça ne l'était pour personne. Les Wachowski avaient lu ce foutu livre de Kubrick qui disait, 'Les acteurs ne sont pas naturels tant que vous ne les épuisez pas'. Donc allons jusqu'à 90 prises ! J'ai envie de déterrer Kubrick et le tuer."

Une approche qui a transformé le tournage en "torture" selon Bill Pope : "Il y a quelque chose dans le fait de tourner 276 jours qui vous engourdit l'âme, vous engourdit l'esprit, et vous engourdit le film". Néanmoins, malgré ce souvenir, le directeur de la photo pense que les films sont réussis, et l'a redit clairement.

 

Matrix Revolutions : photo, Carrie-Anne Moss, Carrie-Anne Moss, Carrie-Anne MossQuand tu as encore 250 jours de tournage devant toi

 

Le monteur Zach Staenberg l'a confirmé, en douceur, sur Cinemontage : "Dans une certaine mesure, il y avait plus de pression. Les Wachowski ne voulaient pas faire deux autres films à moins de pouvoir les rendre meilleurs. C'est l'une des raisons pour lesquelles Reloaded et Revolutions ont coûté deux fois plus cher que Matrix". Il explique

Les Wachowski ont eu le director's cut, soit le Graal hollywoodien : le studio n'a pas (directement) interféré sur le montage, et le film n'a pas été soumis aux projections tests.

Enfin, sur une note nécro, le tournage a été impacté par deux morts : celle de Gloria Foster, remplacée en cours de production par Mary Alice dans le rôle de l'Oracle ; et celle de la chanteuse Aaliyah, décédée dans un accident d'avion avant d'avoir tourné la moindre scène. Elle sera remplacée par Nona Gaye (fille de Marvin Gaye).

 

Photo Laurence Fishburne, Jada Pinkett SmithLaurence Fishburne et Jada Pinkett Smith

 

LE non-succès de matrix 3

Les sorties de Matrix Reloaded et Matrix Revolutions ont été des événements coordonnées à travers le monde, pour arriver partout le même jour, à la même heure. L'attente était donc énormissime, et le troisième film a clairement été une déception.

Revolutions a encaissé environ 427 millions de dollars au box-office mondial. C'est beaucoup moins que Reloaded (739 millions), et même moins que le premier Matrix (463 millions), qui avait évidemment coûté beaucoup moins cher. Pour la conclusion d'une trilogie, c'est purement et simplement un raté.

 

Matrix Revolutions : photo, Keanu ReevesQuand les Wachowski ont vu les scores

 

Tous les signaux étaient dans le rouge tant Revolutions a marqué des scores décevants, surtout après Reloaded. Côté box-office domestique, le film a récolté à peine 140, contre 281 pour Reloaded. La douche froide était là dès la sortie, avec un démarrage à moins de 50 millions, contre 91 pour le précédent opus. La fréquentation a ensuite méchamment chuté dès la deuxième semaine, et le film a été exploité 17 semaines, contre 25 pour Reloaded et 26 pour le premier.

En France, il a attiré 3,6 millions de spectateurs, contre 5,7 pour le deuxième et 4,7 pour le premier.

Que s'est-il passé ? Difficile de pas se dire que Revolutions a payé le double prix : celui d'une attente démesurée, et celui d'une déception avec Reloaded. En six mois, l'excitation est retombée. Interrogé à l'époque par Female.com. le producteur Joel Silver avait conscience de ce retour de flamme : "Reloaded a toujours été la première moitié d'un film, et les gens ne l'ont pas vraiment compris". Les Wachowski ont-elles été trop en avance sur le temps des Marvel et autres super-sagas racontées en épisodes ?

 

Matrix Revolutions : photo, Laurence Fishburne, Carrie-Anne Moss, Collin ChouQuand Warner a vu les scores

 

LE MEILLEUR de matrix 3

Reloaded l'a présagé, Revolutions l'a confirmé : le public tombé dans la Matrice en 1999 attendait plus des deux suites. Plus de puissance, plus de démesure, plus de surprises. Le dernier volet de la trilogie a naturellement crystallisé tous ces espoirs et attentes, avec un seul mot d'ordre : la satisfaction. Une satisfaction narrative, pour boucler la quête de Neo, et une satisfaction rayon spectacle, pour être à la hauteur des expoits des précédents films.

D'une certaine manière, Matrix Revolutions n'a pas contenté tout son public parce que c'est le fond de l'histoire. L'Architecte l'explique à Neo dans Reloaded : sa nature de héros n'est qu'un leurre, une démonstration nécessaire et inévitable du pouvoir de la machine. Le chemin qu'il parcourt a été tracé par d'autres avant lui, et cette grande guerre a déjà été menée. La notion de victoire et échec s'éloigne des zones hollywoodiennes pour prendre des couleurs plus sombres.

 

Matrix Revolutions : photo, Hugo WeavingLe public devant Revolutions

 

La saga étant une giga-production hollywoodienne, Revolutions ressemble certes à une victoire : Neo se sacrifie pour sauver Zion et gagner la paix pour l'humanité. La prophétie se réalise. Mais derrière ce happy end, il y a un parfum nihiliste qui flotte.

La Matrice redémarre inexorablement, silencieusement, avec la promesse que chaque individu pourra se réveiller s'il le désire. La guerre n'est pas terminée, mais simplement repoussée. La fin de la trilogie n'est qu'un nouveau commencement, avec une variable probablement négligeable lorsque la guerre reprendra. Neo et Trinity, le couple de héros uni par l'amour, a été sacrifié pour la bonne cause, pour sauver l'humanité, mais rien ne compte plus que la certitude amère que tout ceci n'a qu'une valeur relative.

 

Photo Keanu ReevesEt la lumière fut

 

A l'image de ce soleil trop beau pour être réel à la fin, la victoire des héros est trop claire pour être convaincante, surtout lorsqu'on regarde au-delà de l'échelle humaine, comme clairement évoqué par les deux suites.

La plongée dans la Matrice a commencé avec un simple choix manichéen, entre une pilule bleue ou une pilule rouge. Puis avec deux portes, face à l'Architecte. La saga se termine pourtant avec quelque chose de moins évident, quitte à désarçonner le spectateur autant que certains personnages à l'écran.

 

Matrix Revolutions : Photo Keanu ReevesLa guerre des mondes

 

En ça, Matrix Revolutions reste une superproduction fascinante, qui s'est lancée avec une assurance remarquable dans un numéro d'équilibriste entre les exigences d'un blockbuster et les ambitions de ses auteurs. Les héros exploitent les possibilités de la Matrice pour devenir des super-héros ? Les Wachowski, elles, ont utilisé l'industrie du grand spectacle et ses moyens pharaoniques pour raconter une histoire qui demeure plus grandiose, plus ambitieuse et plus complexe que la majorité des blockbusters, avant et après eux.

La grande force de la saga vient également de la maîtrise formelle saisissante des Wachowski, et leur capacité à créer des plans iconiques d'une puissance folle. La cohésion des trois films vient en grande partie de cette continuité impeccable, et cette précision dans leur mise en scène et leur imaginaire. L'affrontement dantesque entre Neo et Smith sous la pluie, la découverte de la surface dominée par les machines, ou quantité de plans visuellement ébouriffants : le film offre des images mémorables, qui repoussent les limites de l'imagination.  

 

Matrix Revolutions : photo"Happy" end

 

LE moins meilleur de matrix 3

Certes, Matrix Revolutions est avant tout la dernière pièce d'une trilogie, directement liée à Reloaded. Mais il n'en reste pas moins un film à part entière, sorti six mois après le deuxième opus. Alors qu'il fonctionne encore moins bien que lui en solo.

Car Revolutions se résume vite à un interminable climax, divisé entre une bataille en CGI dans le hangar de Zion et un duel de voltige entre Neo et Smith. L'étau se reserre autour des personnages, et le film se concentre sur quelques set pieces gargantuesques. Alors que la puissance du premier film reposait sur une série de scènes intenses et courtes (d'un simple plan à quelques minutes), les suites ont succombé aux lois hollywoodiennes : les morceaux sont conçus comme anthologiques, et s'étirent donc pour contenter.

Matrix Reloaded offre ainsi une vingtaine de minutes d'action ininterrompue autour de l'autoroute, et Revolutions lance un premier assaut étalé sur vingt minutes, avant un combat final d'une quinzaine de minutes.

 

Matrix Revolutions : photoOverdose ?

 

Le résultat est naturellement moins percutant : l'effet de surprise a définitivement disparu, les Wachowski ne dévoilent plus aucune ficelle inédite, et l'action repose sur des enjeux très classiques. Il n'y a rien de mauvais à proprement parler dans Revolutions : il y a seulement la simple évidence que la puissance du premier aura définitivement joué contre la saga, en inversant la courbe satisfaisante d'une franchise, censée gravir des échellons en terme de spectaculaire et de surprises. La conclusion a pris des allures de marée de CGI, lui donnant des allures de superproduction ordinaire.

Le dernier épisode recycle la carte de l'Oracle pour expliquer le sens de l'histoire, reprend quelques images fortes de sa propre mythologie (Neo qui stoppe les sentinelles avec sa main, les coups spéciaux de Trinity, la fuite dans les tunnels avec un vaisseau) ou de celle des autres (les robots défensifs de Zion en hommage à Aliens - Le retour). Même le retour de Lambert Wilson et Monica Bellucci, dans un costume qui repousse les limites de (insérer le mot adapté), semble forcé, et beaucoup moins ludique et marquant que dans Reloaded.

La narration sépare le trio qui était le coeur de l'histoire, et les exclut même de la séquence centrale de l'assaut de Zion. En résulte un sentiment de film moins serré, moins clair, moins solide.

 

photo, Lambert Wilson, Monica BellucciDe retour, pour pas grand chose

 

Les Wachowski l'ont confirmé dans leurs films suivants : la pureté thématique de leurs films peut se muer en niaiserie, et leur amour du cinéma de genre peut flirter avec le mauvais goût absolu. Dans Revolutions, les notions d'amour et de foi sont donc rejouées et explicitées avec nettement moins d'efficacité, et la décision de donner un visage et une voix ténébreuse à l'intelligence derrière les machines brise quelques beaux mystères.

Matrix premier du nom était un délice en partie parce qu'il était une folle piste de décollage pour l'imagination, un boulevard vers un autre univers où tout était possible (Neo qui s'envole à la toute fin : superbe équilibre entre une conclusion satisfaisante et une ouverture excitante). Devenue une franchise, une saga, une entreprise, la trilogie referme ces portes, range ses dossiers, cloture les comptes pour satisfaire (en théorie). L'effet aura pourtant été presque inverse.

Depuis, il y a eu l'étonnant et vertigineux Matrix Resurrections. À voir si ce Matrix 4 réconciliera les fans déçus avec la saga.

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commentaires
Garm
20/01/2023 à 19:51

@George Clinton

Le film s'appelle Matrix RevolutionS, au pluriel avec un S à la fin.
Il faut comprendre le mot révolution dans le sens d'un recommencement. Par exemple une planete fait une révolution autour du soleil lorsqu'elle revient au meme endroit apres une orbite complète.
Dans matrix une révolution est donc le cycle "reboot de la matrice / apparition de l'élu / choix de l'élu avec reboot de la matrice". Les films nous montrent donc la 6e révolution de la matrice.
Il n'y a pas de révolution dans matrix (dans le sens changement brutal d'une situation) puisqu' à la fin les humains sont toujours prisonniers des machines, c'est à peine s'ils ont gagné une trève et un peu plus de souplesse

George Clinton
13/01/2022 à 03:44

@Kyle Reese

Le titre Revolution fait référence au choix de Néo de prendre la porte pour sauver Trinity et donc de faire un “F*** you” à l’architecte/machines pour rebooter la matrice et donc laisser Zion se faire détruire puis choisir une dizaine de personnes pour recommencer le cycle… c’est en ce sens que c’est une Révolution, Néo a refusé de faire ce que ses 5 prédécesseurs ont fait, et a pris le risque de rencontrer les machines à 01 pour faire une alliance… personne n’aurais pu imaginer que c’était possible, pourtant il l’a fait…

Deny
13/01/2022 à 00:10

La musique des Matrix est démente, reconnaissable dés la 1er note dommage que ce soit pas le cas pour le dernier Dune (et d'autre)

Marvelleux
12/01/2022 à 22:43

Les suites de Matrix ont subis une concurrence féroce et non des moindres: X-Men 2, deux semaines avant Matrix reloaded et le seigneurs des anneaux le retour du roi sortie peu de temps après Matrix reloaded. Tout s'explique.

John Spartan
12/01/2022 à 18:38

Pas envie de débattre, j'ai juste adoré toute la trilogie, même le 4eme malgré ses défauts évident.

Slater-IV
23/12/2021 à 22:01

La saga Matrix reste une sacrée "anomalie", pressé d'aller voir le 4 ne serait-ce que pour prolonger ce plaisir de découvrir quelque chose de différent des blockbusters actuels.

Pour ma part, pour avoir revu récemment les 3, et vouant une réelle admiration à Animatrix (Renaissance en tête), je trouve toujours autant cet univers fascinant.

Pour moi, je vois cette franchise comme la digne héritière des 2 premiers Terminator, dont elle s'inspire et développe le concept de l'IA de manière bien plus visionnaire, finalement, avec le recul.

Autrement, concernant la qualité des différents films, tout à déjà été dit. Le premier est un vrai classique, que je considère (quasiment) parfait dans sa réalisation. Le second, malgré la surenchère pouvant en faire de lui parfois sa propre auto parodie, reste un sommet du cinéma d'action. La synchronisation du thème musical associé à la scène de l'autoroute est un modèle incroyable d'immersion.

Enfin, concernant Révolution... Tout comme Ecran Large, je n'apprécie guère le délire de la bataille CGI bien qu'il soit tout de même réalisé de manière cohérente.
La bataille de fin a pour ma part plutôt mal vieillie, mais reste agréable à suivre. Dommage que la ville des machines soit si peu exploitée. Néanmoins, voir un couple de héros sacrifiés ainsi a de quoi marquer durablement les esprits. C'est ce que je retiens de cette saga qui reste réellement fascinant et dont le potentiel n'a été, à mon sens, qu'un tout petit peu effleuré.

JR
22/12/2021 à 21:33

Quand les commentaires sont aussi passionnant (et passionnés) c'est un pur plaisir de tou.te.s vous lire.
Merci El.

Kyle Reese
21/12/2021 à 23:05

Revu pour l'occasion et 100% ok avec cette critique.
Mais encore une fois les défauts et il y en a pas mal (longueurs, situations et dialogues clichés, manque de surprises ou de nouveaux mystère et l'aspect ludique n'est plus vraiment là) s'effacent presque dans ma mémoire devant des scènes complètement dingue et de visuels totalement inédits. Dont les 3 gros morceaux que sont:

-l'attaque de Zion, de la pure folie furieuse guerrière mécha.
-l'arrivée de Néo et Trinity dans la cité des machines, des décors et des design splendides.
-le combat Néo vs Smith dantesque dans une ville totalement "Smithisé", scène qui a sans aucun doute inspiré Znyder pour le combat de Superman et Zod dans Man of Steel.

Marrant, je comprend à quoi fait référence le mot Révolution dans le titre, mais ce film est aussi une résolution, temporaire, de l'histoire de la trilogie on le sentait bien et le 4 en est la preuve. Cette trilogie restera en tout point marquante et plutôt équilibré, je deviens souvent plus indulgent avec le temps, une fois la déception passée.
Est-ce que l'apport du 4 va vraiment tout chambouler ?

Birdy
19/09/2020 à 00:07

Je suis ok, c'est pour cela que je contrebalançais mon propos avec l'ex de Spielberg et Cameron, qui n'ont pas su reproduire le niveau d'exception de leurs meilleurs films. Quoi qu'Avatar en director's cut m'a bluffé dernierement.

Marc
18/09/2020 à 21:30

@Birdy: sur le Realisateur je te suis et je crois qu'on ne pourra jamais repprocher aux Wachoski de ne pas être de vrais artistes du cinéma.
Je pense même que ce sont les réalisateurs parmi les plus sous estimés d'Hollywood.

Maintenant, quant tu donnes carte blanche à un réalisateur, tu le prend aussi avec ses défauts.
Parfois le super réalisateur ne peut pas non plus te "sauver" une bouse (cf Jurassic World 2). Des fois il ne veut pas se fouler (Cf live action d'Aladin).

Shyamalan fait parfois des films que pour lui même. Nolan a une écriture moins fluide et claire sans son frère. Snyders vient de la publicité, donc il nous offre de magnifiques peintures, mais avec des défauts d'écritures (sauf quant l'histoire a déjà été écrite: ex Watchmen, 300)

Pour le reste Disney a soufflé le chaud et le froid sur cette question. par exemple ils ont donné carte blanche à Rian Jonhson pour Starwars 8 et ils l'ont peut être un peu regretté . J'ai pas non plus l'ilmpression que Disney gonfle les équipes PIxar..
Côté Marvel, pour en revenir à notre discussion, les films sont d'inégales ambitions. Donc un tacherons embauché pour faire des Antman ou spiderman (malgré des progrès visuels dans le 2). Mais en même temps, j'ai beau me pincer les yeux, je vois mal comment on ne peut pas voir la patte d'auteur avec James Gunn, Taika Waititi ou Coogler (voir Josh Whedon).
Bon, ils ont fait appel aux frères Russo mais là aussi leur cas divise.
Pour ma part, j'ai trouvé qu'ils avaient un style qui fonctionnait très bien dans Winter Soldier, mais pas du tout dans Civil War. Quant à Avengers 3 et 4, je suis partagé, car il y a des moments ou la réalisation me semble nulle, d'autres ou elle est franchement chouette, encore d'autres ou on se dit "c est bien mais peu mieux faire". Bref un travail un peu inégal qui peut être lié au fait qu'on leur a présenté des planches à reproduire (et pas beaucoup de temps pour faire les films, mais ça c'est une tare propre à Marvel)..
J'ai l'impression que les frangins ont leur style et qu'il y a des choses qu'ils gèrent (notamment la multitude de personnages). En revanche il y a des aspects ou ils n'ont tout simplement pas le talent nécessaire (trop de cut dans l'action, un petit manque d'ampleur dans les batailles....). Il y a ponctuellement des images qui m'ont marqué, mais leur boulot manque de constance.

COncernant la Fox, j'ai beaucoup aimé le boulot de Mangold et il y a de bonnes choses chez SInger, quant il décide de faire un film.

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