Green Room : 5 raisons de ne pas rater le nouveau jeu de massacre de Jeremy Saulnier

Jacques-Henry Poucave | 15 avril 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 15 avril 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Green Room fut une des énormes claques que nous a infligé Cannes 2015. Alors qu’il arrive enfin dans nos salles le 27 avril prochain, voici 5 raisons de ne surtout pas manquer ce film enragé.

 

1 – Le film est radical

Un groupe de punks, des nazis, des chiens de combat. Avec un point de départ aussi bourrin et direct, pas facile d’éviter l’écueil du film de redneck cynique et roublard. Mais Green Room n’est pas là pour faire dans le second degré. Il prend son sujet, ses personnages et le décor qui les accueille à bras le corps. Jamais son scénario ne trébuche, ne recule devant l’horreur des situations décrite ou ne choisit d’issue de secours.

Plonger dans Green Room, c’est prendre un grand Huit pour l’enfer, qui ne ralentit jamais après avoir montré les crocs.

bande-annonce

 

2 – Patrick Stewart est hallucinant

Célèbre pour le rôle de Picard dans Star Trek : Next Generation et Charles Xavier de la franchise X-Men, Patrick Stewart est un emblème geek, ainsi qu’un de ses interprètes dont émane une sympathie qui colore instantanément le moindre de ses rôles.

Du coup, préparez-vous à un choc. En leader néo-nazi impitoyable, au calme glaçant et à la résolution totale, il s’avère incandescent, capable de terrifier d’un regard, de vous donner la chair de poule d’une simple inflexion de sa voix. Il lui suffit d’une réplique (« It’s not gonna end well ») pour incarner à la perfection un monstre de prédation.

bande-annonce

 

3 – Les amateurs de viande seront servis

A l’heure des remakes, reboots et autres politiques visant à produire un cinéma qui prend le public dans le sens du poil, Green Room n’a pas du tout l’intention de jouer la carte du clin d’œil ou du visionnage confortable. Attendez-vous à souffrir pour tous les personnages, à rarement deviner ce qui les attend et à ressentir la douleur dans votre chair.

La violence du film est frontale, presque toujours extrêmement graphique, voire perturbante. Grâce une fantastique et très progressive montée en tension, le scénario évite la complaisance et fait de ses bouffées de sauvagerie, aussi dérangeantes soient-elles, les respirations du récit. En résulte une œuvre malaimable, énervée, un film d’horreur viscéral et profondément punk.

 

bnde-annonce

4 – Jeremy Saulnier fait mieux que Blue Ruin

Critique et public avaient été très positivement surpris par Blue Ruin, film de vengeance qui prenait à revers les clichés du genre pour nous offrir un récit imprévisible et poisseux. Mais à trop vouloir surprendre, Saulnier prenait aussi le risque de livrer un récit un peu flottant, au rythme inégal.

Son Green Room est beaucoup plus fidèle aux canons du survival Hollywoodien classique tel qu’il est apparu dans les années 70, beaucoup plus carré dans son appréhension du huis-clos. Et ce cadre très bien tenu semble avoir donné au réalisateur une beaucoup plus grande liberté dans sa mise en scène. Elle apparaît parfaitement fignolée, conçue avec un soin maniaque du découpage et du montage.

bande-annonce

 

5- Le suspense est admirablement géré

Un film extrêmement violent, dont la majorité de l’action est limitée à deux espaces confinés, narrant l’affrontement entre deux groupes antagonistes peut rapidement virer à la pantalonnade caricaturale. Et sur le papier, on ne peut pas dire que Green Room évite les clichés.

Ce qui le rend aussi immersif et efficace, lui permet de ne pas souffrir des stéréotypes qu’il convoque, c’est sa gestion impeccable du suspense. Porté par une écriture psychologique extrêmement rigoureuse, le récit maintient une pression énorme sur ses anti-héros et joue admirablement de son décor.

Littéralement, Saulnier en utilise les moindres recoins et nous y plonge en apnée totale, comme pour mieux signifier que nous entrons avec les protagonistes dans un monde sous-terrain, loin de toute forme de rédemption.



Tout savoir sur Green Room

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
PatrickBrulot
18/04/2016 à 17:00

Pas spécialement fan du genre horrifique mais vous m'avez donné (un peu) envie. Pas tous les jours qu'on peut voir une ode à la radicalité dans les salles obscures.

Benzek
16/04/2016 à 21:36

Blue Ruin est juste une petite histoire bien tournée avec un rôle principal intriguant et différent mais c'est pas un bon bon film.
Je me laisserai tenter qd même par green room

La Rédaction - Rédaction
16/04/2016 à 19:16

J'avais déjà prévu d'aller voir le film mais vous m'avez rendu impatient

dog day
16/04/2016 à 15:38

Je serais curieux de savoir si ce bon article attire autant de personnes qu'une courte et mauvaise news sur Marvel ou Disney...
Je serais prêt à parier que c'est pas le cas, et que ça explique beaucoup de choses systématiquement critiquées ici

Lane 48
16/04/2016 à 15:20

Après Blue Ruin, je n'étais pas trop inquiet. Voilà qui confirme. Merci pour cette alléchante et efficace critique !
(j'aime quand vous parlez d'autre chose que de Marvel, DC ou Disney)

Mad
15/04/2016 à 17:55

J'ai très franchement hâte!