Les Ardennes : 5 raisons de ne pas manquer le film Noir qui a ensanglanté le festival de Beaune

Jacques-Henry Poucave | 5 avril 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 5 avril 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Le 13 avril sortira sur les écrans français Les Ardennes, qui vient de remporter le prix Sang neuf du festival de Beaune. Voici 5 raison s de ne pas manquer cette perle du film Noir.

 

Parce que Robin Pront apporte du Sang Neuf dans le polar

Le festival de Beaune ne s’y est pas trompé en lui remettant il y a quelques jours le Prix Sang Neuf. Quoique ses diverses présentations à la presse aient alimenté son excellente réputation, il y a quelques mois à peine, personne ne connaissait Robin Pront ni ne se souciait de ses Ardennes.

Quel plaisir de découvrir un film vierge de tout à priori, de se plonger dans un univers dont on ne connaît pas encore les codes, de cotoyer un metteur en scène dont le monde reste à défricher.

 

Beaune Prix Sang Neuf

Parce que Veerle Baetens

Elle nous avait bouleversés dans le panzer-mélo Alabama Monroe, elle est ici de retour, avec une partition très différente. Au romantisme fiévreux de Felix Van Groeningen, elle oppose un désenchantement qui nous traverse instantanément le cœur. Écartelée entre deux affreux qui se morfondent d’amour pour elle, son personnage s’embarque dans un maëlstrom noir et criminel, quand elle n’aspire qu’à une existence banale.

Cette tristesse infinie, que même les sentiments ne peuvent plus amender, la comédienne le porte avec une énergie qui exsude littéralement de l’écran. C’est son magnétisme, animal et métallique, qui porte Les Ardennes et nous fait croire à la folie qui habite ses personnages.

 

Beaune Prix Sang Neuf

Parce que c’est un coup de poing à l’estomac

Le film noir est un genre ultra-codifié, et le spectateur contemporain un habitué des twists en tout genre. On fait pourtant le pari qu’une grande partie du public ne devinera pas où le réalisateur Robin Pront désire l’emmener.

Non pas que son œuvre soit incroyablement originale, ou révolutionne quoi que ce soit, mais le soin immense apporté à la confection de chaque élément lui permet de recevoir notre pleine attention. De même l’apparente simplicité du récit joue dans le sens d’une vraie belle surprise lors du troisième acte. Et ainsi, avec une aisance inattendue, il suffit d’une scène avec un coffre de voiture pour que Les Ardennes nous assène une claque retentissante.

 

Beaune Prix Sang Neuf

Parce que la mise en scène nous ravit les mirettes

Robin Pront a révisé ses classiques. Là où on regrette souvent de voir nos thrillers hexagonaux peiner à dégager une identité propre, Les Ardennes s’attache à son décor avec un soin réjouissant. Mais surtout, le film nous offre une petite leçon de photographie et de découpage.

On retrouve ici les influences palpables de Nicolas Winding Refn, certains plans chargés en freaks et figures tordues lorgnent vers le lynch, tandis que la misanthropie générale évoque plus d’une fois Le Silence des Agneaux. Enfin, l’âpreté minérale de Bullhead pointe ici et là.

 

Robin Pront

Parce que le cinéma belge est ce qui nous est arrivé de mieux depuis longtemps

On se demande souvent pourquoi le cinéma de genre français a tant de mal à s’imposer. Industriellement, auprès du public (et n’évoquons même pas la critique, qui se bouche souvent le nez dès qu’il en est question).

A ce titre le cinéma Belge, s’il n’a clairement pas la force de frappe commerciale de son homologue hexagonale, mériterait de lui servir de source d’inspiration philosophique et artistique. Avec des moyens souvent plus modeste que les nôtres, il parvient à caractériser de formidables anti-héros, habiter des territoires, et ose explorer des zones de ténèbres salvatrices.

Encourager Les Ardennes, c’est quelque part, indiquer au Septième Art ce vers quoi nous aimerions qu’il tende. Un cinéma de genre populaire et de qualité, exigeant, source de plaisir carnassier, capable de satisfaire son public sans le caresser dans le sens du poil.

Robin Pront

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commentaires
Sess
08/04/2016 à 00:19

Vous êtes pas mal à dire que c'est très "survendu" ... Du coup je me tâte. Marre de perdre mon temps (desierto, a bigger splash, five dernièrement ... POURRIS)

Yacbond
05/04/2016 à 19:21

Ouais. Les photos sont trompeuses. Très ennuyeux (mais vraiment), dénué d'idées, sans aucune personnalité. Seul bon point: y'a des gueules.

stivostine
05/04/2016 à 18:06

bof bcp trop surestimé