Les pires suites de l'histoire du cinéma

Jean-Noël Nicolau | 21 septembre 2009
Jean-Noël Nicolau | 21 septembre 2009

L'art de la suite est chose difficile. Après avoir parlé du meilleur, la rédaction d'Ecran Large se penche aujourd'hui sur le pire. En commençant par les deuxièmes opus les plus terribles de l'histoire du cinéma. Nous avons volontairement exclu les direct-to-video et autres sorties vraiment mineures (Starship Troopers 2, Hidden 2, Carrie 2...) à l'exception d'une pour faire plaisir à notre Lucile. Brillant soit par leur qualité abyssale, soit par la déception engendrée, voici une petite sélection de grandes catastrophes.

 

Patrick Antona

Highlander, le retour de Russell Mulcahy

High-glandeur 2 comme avait titré un journal en Mars 1991 ou comment ruiner tout le fort potentiel d'une franchise qui promettait tant. En donnant une orientation science-fictionnelle à un thème original qui était de la pure fantasy, tout en versant dans le catastrophisme pseudo-écologogique alors en vogue avec destruction de la couche d'ozone, les auteurs de cette suite indigeste ont perdu tout le sens de la magie ("kind of magic") que le premier film avait réussi à distiller. Et ce n'est ni les acteurs en roue libre complète (dont un Sean Connery venu visiblement encaisser son chèque) ni la surenchère d'explosions qui réussissent à palier une narration rendue incompréhensible par un montage incohérent. Russell Mulcahy lui-même tentra de sauver les meubles avec sa version Renegade ré-intégrant des séquences censées combler les lacunes de la première version et modifiant quelque peu le visuel mais rien n'y fait, la saga Highlander s'en trouva à jamais ternie. Et malgré un retour aux fondamentaux, les 3 épisodes à venir allaient encore enfoncer une saga qui, au final, ne restera pas immortelle.

 

 

 

Stéphane Argentin

Resident Evil : Apocalypse d'Alexander Witt

Si le premier s'en sortait plutôt bien (notamment en regard des précédentes tentatives d'adaptation de jeux vidéo sur grand écran), le second en revanche ne ressemble plus à rien si ce n'est à une gigantesque crise de fous rires (in)volontaires. Un comble pour un long-métrage adapté d'un jeu vidéo qui a fait sursauter d'effroi des millions de gamers à travers le monde !

 

 

 

Lucile Bellan

Dirty Dancing 2

Il y a des films comme ça, que  l'on se demande si on les avait vraiment vus, s'ils existent vraiment. Qui se souvient ainsi de Dirty Dancing 2 : Havana Nights ? Il en fallait du courage, ou de l'inconscience, pour proposer une suite au film culte de toute une génération de filles... devenues femmes. Et Diego Luna a beau se trémousser pour se faire passer pour un Patrick Swayze cubain (c'est déjà drôle dit comme ça), impossible de ne pas se dire que le Dirty Dancing du titre a été ajouté après coup sur un projet ressorti des fonds de tiroirs. De quoi vous faire regretter Grease 2 avec Michelle Pfeiffer !

 

 

 

Flavien Bellevue

Donjons & dragons, la puissance suprême

Cette suite de l'adaptation du célèbre jeu de rôle, peu recommandable, a l'atout d'être plus risible que le film précédent en plus d'avoir deux fois moins de budget. Seul Bruce Payne, unique rescapé du casting du premier long-métrage, a décidé de rester dans les murs de son château pour le meilleur et pour le rire...

 

 

Thomas Douineau

Piranhas 2 de James Cameron

James Cameron le dit lui-même avec une pointe d'ironie et d'amertume : « c'est le meilleur film de piranhas volants jamais réalisé ». Seulement le problème, il s'agit aussi du seul. Après l'excellent film de Joe Dante, variation habile des Dents de la mer de Spielberg, c'est un James Cameron tout frais sorti de l'école Corman, qui s'attelle à la réalisation de ce Piranhas 2. Avec la fougue de la jeunesse, le cinéaste débutant voit grand mais n'est pas encore le patron inflexible des plateaux qu'il sera plus tard. Après moult affrontements avec les producteurs, Cameron est viré de son propre film, il tente bien que mal de monter une version potable de ce qu'il a pu sauver. Rien n'y fait, Piranhas 2 est un gigantesque nanar et il est quasiment impossible d'y voir la patte du futur auteur d'Avatar. Reste que c'est sur ce tournage apocalyptique, qu'un soir, dans la nuit romaine, Cameron a eu l'idée du Terminator. Piranhas 2 ou la suite la plus pourrie du cinéma qui aura permis de donner naissance à l'un des personnages les plus mémorables du 7ème art. Pas mal non ?

 

 

 

Ilan Ferry

Basic instinct 2 de Michael Caton-Jones

Quand Sharon Stone décide en 2006 de rejouer du pic à glace, la belle est loin de se douter que 15 ans après avoir fait fantasmer tout mâle normalement constitué, son sex appeal a pris du sacré plomb dans l'aile en même temps que ses seins ont gagné en sillicône. La blonde n'a de sulfureux que son regard glacé, et sa plastique, complètement refaite de A à Z, peine à nous sortir de notre torpeur devant ce Basic Instinct 2 de bien triste mémoire. Une absence totale de tension sexuelle, scènes aussi chaudes qu'un séjour au Pôle Nord et un protagoniste masculin au charisme proche de celui d'un Ewok sous acides, telle est la recette de cette suite au rabais qui semble prendre un malin plaisir à démonter le modèle établi par Verhoeven. Plus qu'une suite : une arnaque de grande envergure !

 

 

 

Julien Foussereau

Mission impossible 2 de John Woo

Tommy sort du tournage fleuve et éprouvant de Eyes Wide Shut et il veut jouer au badass à nuque longue avec un gun à chaque main. John Woo est dispo et a bien pris la confiance avec Face / Off entretemps. Soit M:I2, un clash d'égos sous anabolisants. Le tournage se fait dans la douleur, le scénario est constamment réécrit sous la pression d'un Cruise qui n'en peut plus de se savoir si beau en ce miroir.

Woo menace régulièrement de se barrer avant d'empocher tranquillement ses augmentations de salaire. Résultat : chacun en fait des caisses dans son registre (le Cruiser dans l'autofellation / Woo dans "l'autohommage" virant parodie involontaire) pour livrer au final un divertissement aussi incohérent et grotesque sur le fond que gras et épais dans le style. Vendu comme un blockbuster quasi révolutionnaire à l'époque, M:I2 apparait davantage avec le temps pour ce qu'il est réellement : au mieux un nanar blindé de pognon, au pire une verrue entre deux bons volets signés De Palma et Abrams.

 

 

 

Sandy Gillet

Los Angeles 2013  de John Carpenter

Avec toute la vénération certainement aveugle que l'on peut vouer à Carpenter pour le plaisir intense et jamais démenti que nous a procuré et nous procure encore sa filmographie faite de chef-d'œuvres et de films disons plus « mineurs », Los Angeles 2013 se pose avec Ghosts of Mars comme le pire de ce qu'a pu réaliser le bonhomme et accessoirement la suite la plus déceptive (avec la seconde trilogie Star Wars) du cinéma. C'est bien simple depuis sa sortie je me fais toutes les semaines New-York 1997 juste histoire de tenter d'effacer de ma mémoire la séquence de surf aussi risible que pathétique.  

 

 

 

Vincent Julé

Staying alive de Sylvester Stallone

Fini les pattes d'éléphant sur la piste de danse, John Travolta enfile son plus beau collant fluo pour monter sur la scène de Broadway. Au passage, il a perdu la fièvre du samedi soir, la chronique sociale, les numéros de danse cultes et tout simplement la classe. Il faut le voir gesticuler sous la caméra de Rocky (ou Rambo, c'est selon), il fait peine à voir notre Tony Manero. Le point culminant du film restera d'ailleurs cette scène clin d'œil, où Sly bouscule John dans la rue... voilà, c'est gratuit, c'est cadeau. Vite, le remake de Saturday Night Fever avec Zac Efron, s'il vous plaît !

 

 

Florent Kretz 

Poltergeist 2 de Brian Gibson

En 1982 Tobe Hooper répond à une commande passé par Steven Spielberg et livre l'une des œuvres fantastiques les plus pertinentes des années 80, Poltergeist. Le métrage surnaturel acquérant de plus en plus de prestige à mesure que son étrange mythologie s'épaissit (assassinat de l'une des comédiennes, rumeurs de tournage...), il est décidé qu'une suite sera mise en chantier.  L'ensemble du casting se retrouve donc sous la caméra du novice Brian Gibson pour le meilleur mais surtout pour le pire. Car Poltergeist 2 se révélera être un échec artistique remarquable en tout point: scénario affligeant insérant une dimension ésotéro-indienne dans le noyau familial, séquences Grand guignol mal fichues et franchement stupides, l'ensemble parvient même l'impensable en faisant passer nos héros pour une bande de parvenus franchement horripilants. Ajoutez à cela une scripte absente (Craig T. Nelson change de coiffure d'une séquence à l'autre) et la ferme volonté de dynamiter toutes les subtilités de mise en scène du premier volet et vous obtenez un nanar sidérant. Malgré cette lourde croix, les apparitions remarquables  du Révérend Kane et les quelques décès au sein de la production encourageront la MGM à mettre en route une troisième partie. Mais on ne pouvait pas faire pire !

 

 

 

Thomas Messias

Speed 2 de Jan de Bont

  « - Tiens, si on faisait une suite de Speed, histoire d'empocher 350 millions de dollars ?
- Et on met quoi à la place du bus ?
- J'avais pensé à un vélo lancé à toute allure dans les rues d'Amsterdam. Ou à un paquebot. C'est classe, les paquebots.
- Excellent. Pis y aurait un méchant à bord qui menacerait de tout faire péter. Wah le concept.
- Mais Keanu veut pas.
- Pas grave, on prend Jason Patric à la place.
- T'as raison, ça se verra pas. Pis y a toujours Sandra Bullock, la plus grande action girl du siècle.
- T'es libre entre midi et deux ? On pourrait écrire le scénar.
- J'ai quelques idées originales. Il faudrait que le film soit sans action ni concept, histoire de se démarquer du premier.
- Ça sent le chef d'oeuvre.
- Ça sent le chef d'oeuvre.
»

 

 

 

Jean-Noël Nicolau

Matrix reloaded de Andy et Larry Wachowski

Admettons, soyons fous, que Matrix, premier du nom, soit un bon film. En tout cas il fut une révélation pour le grand public, peu habitué à l'époque au cinéma asiatique, à l'animation japonaise et aux Comics. Admettons. Mais alors que dire de cette suite vendu à grand renfort de "Vous n'avez jamais vu cela !" ? Sous couvert de surenchère, le film rédéfinit le concept de fumisterie. Kitsch, prétentieux, filmé n'importe comment, interprété par des zombies, blindé de scènes ridicules (la rave party, le combat pouêt-pouêt contre les agents Smith, la rencontre avec l'architecte, l'apparition de Lambert Wilson), Matrix reloaded franchit les frontières du nanar avec une générosité désarmante. De surcroît, le troisième volet ira encore plus loin dans la comédie involontaire. Bravo !

 

 

 

Laurent Pécha

Conan le destructeur de Richard Fleischer

Tout n'est pas à jeter dans ce Conan là mais voir qu'un réalisateur et un directeur de la photo de la trempe de Richard Fleischer et Jack Cardiff se soient aventurés dans un tel guêpier fiche encore peut être plus le bourdon que le film lui-même. Après le monumental premier opus de John Milius, on resdescend ici sur terre malgré l'aspect héroïc fantasy marqué du récit (et plus fidèle sur le papier du moins au personnage créé par Robert E. Howard). C'est le royaume du kitsch et de la bonne blague. Presque tout sonne faux, les acolytes de Conan sont à baffer (du sidekick à la princesse, Olivia "je ne sais pas jouer" d'Abo) et Schwarzy n'y croit déjà presque plus. James Cameron et Terminator seront heureusement là, la même année, pour entraîner l'acteur vers une autre franchise plus fructueuse dans tous les sens du terme. Et nous, depuis 25 ans, on attend toujours le retour de notre Cimmerien préféré. A Marcus Nipsel la douloureuse tâche de nous appaiser en 2011 avec le tant repoussé et non officiel Conan 3.

 

 

 

Didier Verdurand

Blair Witch 2, le livre des ombres de Joe Berlinger 

Dans le meilleur des cas, lorsqu'une suite très attendue d'un film d'épouvante déçoit, elle fait rire. Dans le pire des cas, elle fait pleurer et c'est le cas avec ce Blair Witch 2, un classique instantané parmi les navets les plus indigestes du cinéma. Le premier opus (qui n'a pas fait l'unanimité, mais qui est néanmoins devenue une référence) a rapporté 248 millions de dollars dans le monde, pour un budget de 60 000 dollars. Le second en a rapporté 47 millions (5 fois moins !) pour un budget de 15 millions (250 fois plus !!). De quoi se payer encore quelques lignes, mais reste-t-il des neurones à détruire ?

 

 

 

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commentaires
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