The Green Inferno : critique affamée

Simon Riaux | 2 septembre 2015 - MAJ : 28/04/2023 10:26
Simon Riaux | 2 septembre 2015 - MAJ : 28/04/2023 10:26

On est restés de longs mois sans nouvelles de The Green Inferno, le film de cannibales de Eli Roth, montré discrètement dans quelques festivals. On aura tout entendu sans pouvoir mettre les yeux dessus. Qu'il était trop violent pour les salles, de si mauvaise qualité qu'aucun distributeur ne s'y engagerait. Enfin, alors qu'il débarque en e-cinéma le 16 octobre prochain, nous avons pu le découvrir. Les anthropophages du réalisateur d'Hostel ont-ils la dent dure ?

VIANDE CRUE

S'il y a bien un sous-genre du cinéma d'horreur qui a pratiquement disparu des écrans, c'est ce rejeton dégénéré du cinéma d'exploitation dans lequel d'innocents aventuriers se font dévorer à grands renforts d'hémoglobines par des aborigènes assoiffés de sang. Trop grossiers, trop politiquement incorrects, barbares ou odieux, les Cannibal Ferox et autres Cannibal Holocaust, malgré leur aura culte, n'auront pas eu descendance. Jusqu'à Eli Roth.

Ce dernier n'a pas froid aux yeux, on le sait depuis les deux Hostel et leurs litres de tripaille déversés à l'écran. C'est donc sans la moindre hésitation ou prudence qu'il nous propose son récit cauchemardesque. Comprenez que Green Inferno est une sorte de doigt d'honneur géant adressé à toute notion de responsabilité ou de maturité. Ici, les peuples primitifs sont des monstres sanguinaires, les gentils écologistes des bobos cyniques, tandis que la violence éclate avec complaisance dans tous les plans.

 

The Green Inferno : Photo

 

 

LA PIÈCE DU BOUCHER

Et les amateurs de chair fraîche vont être servis. On démembre, on découpe, on broie, on cuit... Si le métrage n'est pas toujours aussi résolument gore que certains fleurons du genre, il est globalement plus varié dans les sévices qu'il inflige aux personnages, ce qui assure aux massacres une réjouissante variété. D'autant plus qu'Eli Roth fait une nouvelle fois preuve de l'humour régressif qui le caractérise. A coups de gastro express, de bruitages outrés ou de mise en abîme digne d'un épisode des Simpson, il s'amuse à bousculer le spectateur, sans jamais prendre le genre de haut, ou chercher à échapper à ses figures imposées.

 

The Green Inferno : Photo

 

 

Bien trop extrême pour être diffusé en salles (Promouvoir se jetterait dessus comme la vérole sur le bas clergé), trop anachronique et sardonique pour le grand public actuel, Green Inferno n'avait effectivement aucune chance de parvenir jusque dans nos cinémas. Mais le film est tellement sympathique et effronté, drôle et audacieux, que vous auriez tort de ne pas dévorer cette horreur sortie d'un mauvais trip des années 80.

 

The Green Inferno : Affiche officielle

Résumé

Un film complètement anachronique, aussi agressif, mal élevé et ultra-violent que les aventures cannibales de jadis.

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commentaires
WinslowLeach
23/08/2016 à 15:13

Bonjour à tous,
J'ai une info pour vous : je sais pourquoi GREEN INFERNO est un film extrêmement décevant. Nous avons tous déjà vu ce film, il date de 1960 et s'intitule PSYCHO. En effet, la structure de GREEN INFERNO imite celle du classique d'Hitchcock : passé la séquence la plus horrible en milieu de métrage (la séquence de la douche / la séquence du noir qui est bouffé), le reste du film ne fait qu'amoindrir l'impact visuel de chaque meurtre jusqu'à laisser quasi hors-champ les morts vers la fin du mètrage. Ne parlons pas de la risible dernière mort, à base de fourmis, la plus drôlatique et ringarde (les fourmis ajoutées à l'ordinateur) de toute l'histoire du cinéma de cannibales. GREEN INFERNO est en plus dédicacé à RUGGERO DEODATO... une honte ! Deodato étant bien plus moderne que Roth, inventant une structure ingénieuse (n'oublions pas l'utilisation de deux pellicules différentes qui permettent aux spectateurs de savoir directement dans quel partie du film ils se situent) et parvenant à nous faire croire que tout est réel, sans montage, pris sur le vif (le found footage). Roth ressort d'un tiroir la vieille méthode à la Hitchcock... Super ! Quelle inventivité ! On est quand même en 2016... OK nous sommes dans une mode de "féniminisation" des genres cinématographiques afin d'attirer un nouveau public féminin (le héros du dernier STAR WARS est une femme, idem GHOSTBUSTERS) et donc les films de cannibales aussi subissent cette mode. C'est la seule originalité de GREEN INFERNO : là où l'on tranchait des sexes masculins, on féminise maintenant et on parle d'excision. Mais Roth n'a pas l'audace de DEODATO, l'excision n'aura pas lieu...

Zapan
17/10/2015 à 19:47

Enfin, je sais pas, c'est sa structure aussi, la critique ci-dessus ne nous dit pas que les protes débarquent dans la jungle au bout de 40 minutes de film!! L'exposition est beaucoup trop longue et les ficelles tirées sont vu à des kilomètres et mâchent tout le travail d'une quelconque surprise...

@SYNAPSE
17/10/2015 à 19:43

Et bien justement, tu te trompes. J'aime énormément le gore qui tache, en passant par Brain Dead, Cannibal Holocaust, Texas Chainsaw à Serbian Film. Le problème de ce film est qu'il ne sait pas sur quel pied dancer. Du comico-gore? Je ne crois pas? Du gore répulsif et extrême voir torture Porn? Non plus.

Cela fait un sacré moment que je l'attends celui-là et pour te dire, même vivant la moitié de l'année aux US, je n'ai pas réussit à mettre la main dessus depuis 2013. Alors la déception, elle est grande. Voilà, peut-être que je deviens trop précieux, parce que Knock Knock, je me suis fait chier royalement aussi...

Après vous pouvez aimer ce que vous voulez, mais je vous jure qu'il y a faux prophète et beaucoup mieux ailleurs...

SYNAPSE
17/10/2015 à 17:33

@Zapan

Clairement, c'est un film qui ne s'adresse pas à toi, et dont ni le ton ni le principe ne te sont familiers.
"horreur sortie d'un mauvais trip des années 80." C'est pourtant écrit dans la critique au dessus, c'est du gros bis qui tâche, si c'est pas ton truc, tu risques de passer un sacré mauvais moment.

Toutes les raisons pour lesquelles tu détestes le film sont celles pour lesquelles j'ai pris mon pied.

Zapan
17/10/2015 à 16:55

Non non non mais vraiment non ... alors ok tout les goûts sont dans la nature et chacun son avis. Alors attention "SPOILERS" dans ce qui va suivre:

Mais sérieusement, The Green Inferno ne mérite pas plus d'UNE étoile. Pour résumé le film en une phrase: Des Tocards se font "mangés" par des Cannibales. POINT

Ce film fait mal au cerveau. Je ne parlerai même pas de la fin car j'ai pas la force.

De la peur et de l'effroi? Que nenni. Pas même une once de poil hérissé.
Du gore? A part la première victime de la tribu passant à table... le reste est à l'eau de rose, une véritable pente vers l'ennui, on ne voit strictement RIEN !

Le jeu d'acteur est tout simplement affreux et les voir débités des dialogues digne d'un porno plombier/facteur épuisent le cerveau plus qu'autre chose. Les persos ont un QI proche de zéro, des langoustes ou crustacés et encore, c'est mal parler sur ces pauvres bêtes. Il est impossible de ressentir une quelconque sympathie pour des personnages qui semblent tout simplement ne PAS COMPRENDRE ce qui ce passe devant eux. Aucun signal des yeux au cortex cérébral.

ex: une fille a la diarrhée dans la cage et se précipite dans un coin pour se relâcher et va procurer chez ses co-locataires PLUS de dégoût et d'horreur que leur pote s'étant fait mutiler intégralement 5 minutes avant... On va me dire que c'est pour la blague... oui oui, tout comme la scène du mec qui se masturbe avec réflexion philosophique dans la cage pour... relâcher le stress. What ...the ...fuck..?
Cela ne provoque ni le rire (à part jaune) ni le dégout. Ce sont des scènes inutiles.

Torture Porn movie?? Alors là, je sais pas si on touche au génie ou au pire charlatan, si c'est voulu de la part d'Eli Roth ou pas, parce que la torture ne vient pas DU TOUT des scènes de meurtres.
En fait la vrai torture du film vient de l'impossibilité de crédibilité des réactions des persos dans les différentes situations. Dans tout bon film d'horreur/ gore, on espère, on croit, on supplie pour que les "héros" se sortent de ce mauvais pas (ex: Texas Chainsaw massacre). Ici c'est l'effet inverse, les personnages sont tellement cons qu'on ne souhaitent plus qu'il crèvent...salement, horriblement et vite, très vite... et au final, vous le devinez, cela n'arrive même pas. On subit le film.

Big up à un des protagonistes en particulier, après nous avoir montré TOUT AU LONG du film que le mec est un bel enculé qui fait des petits commentaires de hipsters philosophiques abruti sur la mort de ces camarades.... et bien on a même pas le droit de le voir se faire défoncé! Et pourtant il y reste dans le village. Mais il se fait anesthésié par une flechette tranquillisante et basta, fade to black, épilogue... (alors oui, il réapparait en scène post-crédit qui annonce donc une suite...) Foutage de gueule en veux-tu en voilà...

La qualité du script se résume aussi parfaitement à ça:
les persos veulent s'enfuir? Et bien il profite du suicide d'une de leur amie dans la cage (le seul personnage digne d'intelligence en fait dans cette situation) pour lui fourrer un pochon de weed dans la gorge jusqu'au bide. Le but étant de faire diversion pour qu'une fois passer au four et déguster par la tribu, ils puissent profiter d'un moment de déconcentration pour s'évader ( You really came up with that plan?). Et on parle d'un pochon de 4 pauvre grammes d'herbe pour une tribu de 200 personnes. Et bien, même si un des mec dit que cela va rien leur faire car ils doivent en consommer au petit déj', la tribu passe du fou rire à l'anesthésie générale. Ca s'endort, tombe des arbres.... un vrai anabolisant pour rhinocéros leur weed. J'aimerai connaitre leur dealer... ou pas.

Le problème de cette scène et qu'elle n'est pas un détail mais un vrai fil narratif !!!! La crédibilité du récit s'évapore avec la fumée de la weed donc... qui suivra sur une scène gratuite d'un mec qui sort de la cage mais chopé par les indigènes ayant ... les munchies... oui j'ai ri parce que c'était de trop.
Et même les 2 seuls moments de lucidité et de logique du film vont être gâché par une connerie ambiante à se taper "littéralement" la tête dû à tant de bêtises.

Je vais arrêter là parce que je vais y passer la nuit.
En gros, si vous espérez comme moi voir un film sérieux, ultra gore, saisissant, étouffant , provoquant sueur froide et horreur... vous pouvez retourner à Serbian Film ou passez votre chemin.

Ce film n'est à conseillé à personne tant il est mauvais et ment sur la marchandise.
Les critiques US faites depuis 2 ans ne s'y sont pas trompés contrairement à la critique ci-dessus. Un navet. Eli Roth, où es-tu passé?

Désolé pour le long post mais peu de film m'ont fait perdre des neurones à ce point.

west666
17/10/2015 à 14:39

franchement meme si il démarre un peut doucement j'ai pris ma petite claque je les trouvé bien sympa pas un chef d'oeuvre mais pour les amateurs d'horror sympa a voir ....

a voir du meme réalisateur Cabin Fever ainsi que Hostel 1/2 et en série Hemlock Grove

Mordhogor
17/10/2015 à 13:43

On parle de cinoche de genre et je trouve qu'Eli Roth fait plutôt très bien son boulot. Les deux Hostel sont excellents, bien plus excitants que les suites de Saw. Pour Knock Knock, il ne passe malheureusement pas dans mon CGR monopolistique du coin (le contraire m'eut étonné). Eli Roth aime faire parler de lui, c'est son style. Je trouve étrange de voir que ceux qu'il agace se retrouvent sur cette page. Bon, cela dit, quand je reconnais les pseudos, ça m'étonne pas... Le genre traité dans Green Inferno ramène au bis le plus pur, qui mettait mal à l'aise et choquait par son aspect mateur, amateur et... filmé dans un style réaliste, filmé caméra à l'épaule. Je suis curieux pour ma part de voir le résultat.
Pour les Hostel, il faut aller au delà du film lui-même et constater nos petits travers altruistes d'occidentaux : jusqu'où peut aller notre capacité de voyeur ? L'instinct de prédateur ne dépasse t-il pas celui de la simple survie ? Quelles "excuses" justifieraient notre soif de sang et notre envie de faire souffrir ?

Mordhogor
16/10/2015 à 12:53

Knock Knock n'est même pas sorti au CGR du coin... Sinon, on parle de cinéma de genre avec Eli Roth, ceux qui le critiquent ne doivent pas avoir les mêmes références que lui... Et je trouve bizarre qu'ils aient ne serait-ce qu'ouvert cette page !

sylvinception
16/10/2015 à 11:18

"Eli Roth fait quand même des films tout pourris en général."
Enfin une personne qui ne se laisse pas berner par la "hype" entourant Eli Roth, un pur tâcheron déguisé en "geek" du pauvre!!
"Hostel II" absolument brillant... p*tain on croit rêver!! mdr

Moabobby
20/09/2015 à 16:54

Merci à Eli Roth de me fare revivre les sensations de mes 20 ans en découvrant les "William Friedkin, Tobe Hopper" et autres "Sam Raimi, Dario Argento; ces "Masters of horror"....

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