Entourage : Critique Tapis Rouge

Pour ce qui est de l’essentiel, Entourage parvient sans mal à reproduire le petit miracle accomplit sur la chaîne câblée américaine. Mélange de comédie, de satire et de pied de nez à l’industrie du divertissement, ce curieux alliage réussit une nouvelle fois à nous embarquer.

Il serait facile de voir dans la chose une simple « comédie de mecs » indolente, un brin sexiste, jetant aux visages de ses spectateurs leurs propres fantasmes avec une décontraction feinte. Sauf qu’Entourage accomplit une nouvelle fois un joli numéro d’équilibriste. Ce que revendiquait la série et qu’assume tout à fait le film, c’est de jouer le contrepied des modes narratives actuelles. Ici point de drame, le rythme refuse de s’emballer, tandis que nos héros ne se voient jamais durablement menacés ou bousculés par l’intrigue.

Le film de Doug Ellin refuse absolument d’être autre chose qu’un pur divertissement, s’évertue à ne jamais transformer sa parodie d’Hollywood en une dénonciation – forcément – hypocrite. En revanche, là où le métrage patine hélas un peu trouve ses limites, c’est dans sa nature même de film de cinéma.

Exactement comme l’adaptation de Sex in the City vidait partiellement le matériau d’origine de sa substance, Entourage ne supporte pas toujours le passage sur grand écran. En effet, assister aux délires fantasmatiques d’une brochette de joyeux branleurs au rythme d’un épisode ou durant 100 minutes change la donne. Et sur grand écran, cette version mâle des aventures de Carrie et ses copines (commandée dans cet esprit par HBO) a parfois bien du mal à ne pas ressembler à une caricature d’elle-même.