Goodnight Mommy Critique

Présenté lors de l’édition 2015 du Festival de Gérardmer, ce récit qui mêle fantastique, thriller et épouvante quasi-chirurgicale a fait une assez forte impression sur les Festivaliers. On mettra cet impact au crédit de la mise en scène, plutôt impressionnante. On retiendra la maîtrise du découpage, la photographie remarquable et capable d’alterner entre les tons presque atones d’un certain cinéma allemand et des nuances bien plus chaudes et transalpines. On notera le même talent dans la direction d’acteurs, tous étant particulièrement impressionnants.

Si Veronika Franz emballe ainsi un récit horrifique dont l’enveloppe nous flatte la rétine, elle est en revanche beaucoup plus maladroite avec la narration. Ainsi le scénario joue-t-il un twist dont l’issue est éventée dès les toutes premières minutes. Le mystère qui unit les deux étranges enfants et (excellents) comédiens principaux n’en est pas un, et toutes les séquences de suspense qu’essaie de construire la réalisatrice tombent à l’eau.

Enfin, à ne pas choisir véritablement son ton, Franz rend son film difficilement appréciable. On passe ainsi d’un effroi aux frontières du fantastique dans la première partie, à un drame psychologique, avant de nous enfoncer dans les profondeurs du torture porn. On ne peut nous intimer subitement de jouir du spectacle peu ragoûtant d’enfants mutilant leur mère, sans accompagner la chose d’un semblant de discours ou de cohérence dans la narration.