Cendrillon : critique de cristal

Simon Riaux | 25 mars 2015
Simon Riaux | 25 mars 2015

Cela fait maintenant quelques années qu’on a le sentiment d’avoir totalement perdu Kenneth Branagh, impression encore renforcée par ses deux dernières réalisations, Thor et The Ryan Initiative, aussi pauvres que désincarnées. On redoutait donc franchement son Cendrillon, nouvelle adaptation live d’un classique Disney. On se réjouit donc de le voir retrouver des couleurs.

Ce qui fait de cette version filmée du célèbre conte une réussite autant qu’un terrain de jeu idéal pour son metteur en scène, c’est paradoxalement son absence totale d’innovation. Au contraire de Maléfique, qui prétendait réinventer La Belle au Bois Dormant mais n’assumait jamais de se focaliser sur un personnage négatif, Cendrillon respecte à la lettre le récit que nous en connaissons déjà.

Et Branagh, libéré de toute mode ou exigence de style propre à l’air du temps, se fait plaisir et nous réjouit les pupilles en emballant un récit merveilleux d’un premier degré réjouissant. Il convoque ainsi l’Âge d’Or du cinéma Hollywoodien, reconstitue avec minutie ses rêves de cinéphiles biberonnés aux grands classiques, conférant au film une tenue remarquable. Et le conte de désamorcer par sa sincère transposition la dimension très opportuniste et fondamentalement mièvre du projet.

 

 

On regrettera en revanche qu’à l’exception d’une formidable Cate Blanchett, qui compose une belle-mère impitoyable et perverse avec une jubilation contagieuse, le casting se dépêtre assez mal de la situation. Richard Madden joue les glands à merveille, mais peine à prendre racine, tandis que la pauvre Lilly James, trop artificielle et statique, semble perdue dans ce décorum comme un pasteur au milieu d'un gang bang sataniste. De même, on peste souvent contre la sagesse de l’ensemble, qui aurait gagné à s’inspirer un peu plus de la cruauté de la version des frères Grimm plus que de la délicatesse de Perrault. Il n’en demeure pas moins que les plus jeunes ou les amateurs de merveilleux trouveront là leur bonheur.

 

Résumé

Ce nouveau Cendrillon n'invente rien, mais c'est sans doute la bonne idée du film, nous replonger simplement dans un grand classique de notre enfance.

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Lecteurs

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commentaires
olivier
25/03/2015 à 13:51

c'est clair! Mais je trouve enfin une critique positive sur ce site de gros blasés.

Sinon pour une critique positive construite et argumentée, directeur le magazine Ecran Fantastique et la critique de Vivien LEJEUNE !!

Touco
25/03/2015 à 12:44

J’espère que vous nous faites pas encore le coup de "Tout le monde a trouvé ça nul alors nous on va aimer"...
(Voir 50 nuances de Grey)

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