Invincible : La critique

A l'heure où les super-héros règnent en maîtres, il est toujours bon de découvrir au cinéma l'histoire d'un homme qui n'a pas eu besoin de gadgets ou d'aptitudes surhumaines pour s'accomplir. Combattre l'adversité à la seule force d'un mental d'acier, voilà un programme digne des héros d'un monde peut-être révolu, mais dont les valeurs forcent encore l'admiration.

Louis Zamperini fut sans aucun doute l'un de ces hommes, capables de traverser trois ou quatre vies, toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Rien d'étonnant à ce qu'Angelina Jolie ait voulu porter son histoire à l'écran. On sent dans le moindre de ses choix artistiques le profond respect qu'elle voue à cet homme, son histoire et le message qu'elle véhicule. Au final, par peur de mal faire sans doute, elle évite les prises de risques et opte pour une facture classique mais maîtrisée. Ce que la mise en scène perd en audace, le scénario le gagne en diversité, en raison des multiples événements qui ont jalonné l'existence du combattant. Athlétisme, combats aériens, la reconstitution des Jeux olympiques de Berlin, la violence des camps de prisonniers...

Pour mener à bien ce projet exigeant, Angelina Jolie sa su s'entourer de collaborateurs de premier plan. Le prodigieux Alexandre Desplat s'occupe de la musique, le scénario est signé par Joel et Ethan Coen, et le chef opérateur n'est autre que le maître en la matière Roger Deakins (Skyfall). De même que Jack O'Connell, déjà brillant dans deux rôles percutants l'année précédente ('71, Les poings contres les murs), s'avère l'acteur idéal. Du haut de ses 24 ans, ce british spécialiste des rôles de voyou, mais au charme assuré, opère un tournant décisif dans sa jeune carrière avec cette performance irréprochable.

C'est donc par l'ampleur, la puissance de cet extraordinaire récit de résilience et de rédemption ainsi que par la prestance de ses acteurs que le film séduit même si on regrettera toutefois ses accents mélos parfois trop prononcés et son académisme.