Mommy : critique

Simon Riaux | 6 mai 2014 - MAJ : 02/03/2019 15:03
Simon Riaux | 6 mai 2014 - MAJ : 02/03/2019 15:03

Enfant prodige, révélation, quasi-messie, les qualificatifs pleuvent depuis 2009 pour tresser les louanges de Xavier Dolanun des plus productifs générateurs de nanars de notre belle époque. Le metteur en scène a depuis J'ai tué ma mère signé trois œuvres incapables de mettre en perspective leur(s) sujet(s) mais modelées pour flatter les flancs d'une critique et d'un public en mal d'auteur populaire. À la faveur du 67ème Festival de Cannes, une folle rumeur enfle : le fils spirituel de Jean-Paul Goude aurait donné la pleine mesure de son talent avec Mommy, digne d'une Palme d'Or... Le sacre n'aura finalement pas lieu, mais le nouveau Dolan débarque tout de même en salles auréolé d'un prestige et d'une couverture médiatique frisant l'hystérie.

 

Ainsi faisons-nous la rencontre de Steve, Diane et Kyla, respectivement un blondinet bipolaire, sa mère irresponsable et leur voisine oppressée par un quotidien paralysant, venue sauver le duo de la spirale destructrice dans laquelle il est enfermé. Un point de départ qui n'existe finalement que sur le papier, chaque personnage se voyant précipité dans une tempête d'émotions contradictoires et superficielles qui lui interdisent toute véritable incarnation.

 

 

Faiblesse traditionnelle des scripts Dolaniens, la logorrhée atteint ici des proportions ridicules, chaque séquence se terminant quasi-systématiquement par une confrontation stérile et inutilement sonore. Dans ce chaos artificiel, l'émotion n'a jamais la place de s'exprimer, sommée de nous exploser au visage : elle est remplacée rapidement par un tourbillon parfaitement calculé, qui prend le spectateur en otage mais ne le met jamais à contribution.

 

Le format du film, qui rappelle intentionnellement le format d'images dont nous abreuve aujourd'hui les réseaux sociaux participe de l'arnaque, maline mais rageante, que constitue le film. Offrir un condensé de la vulgarité de l'époque, sans jamais porter dessus un quelconque regard.

 

 

La mise en scène est au diapason, d'une banalité sidérante, elle se contente d'aligner paresseusement contre-champs et plans moyens, qu'un clip vient dynamiser à chaque fin de bobine. Procédé basique, fondé sur une esbroufe petit bras, en dépit de choix musicaux parfois inspirés, ce dispositif vise une fois de plus à se mettre le spectateur dans la poche plutôt que de lui proposer de véritables partis pris. Pire, il témoigne également de l'absence totale de confiance de Dolan dans son script et ses personnages, qu'il n'envisage autrement que sous forme de vignette explicative. Cette linéarité typique se retrouve dans quasiment chaque aspect du métrage.

 

 

 

Montage, photographie, décors et costumes, tous oublient de développer un discours, établir avec le public et les thèmes abordés une dialectique pertinente, un regard. Difficile devant tant de pose, de narcissisme à peine voilé, de ne pas rire jaune face à la maturité affective de palourde qu'étale le scénario sous nos yeux pendant plus de deux heures. 

 

 

 

Résumé

Mommy se voudrait enlevé, coloré et pop. Mais Dolan accouche d'une souris cramoisie, hystérique et vulgaire.

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Lecteurs

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commentaires
Erelle
23/05/2019 à 10:24

La critique est encore généreuse au vu de la daube infâme qu'est ce film. Une grosse bouse, une belle arnaque.

Nikko_86071
22/05/2019 à 23:50

@edemlamb je suis d'accord avec toi je suis vraiment choqué

Nikko_86071
22/05/2019 à 23:46

Incroyable cette critique, je me basé souvent sur ecranlarge pour me "démarquer" un peu des allociné conventionnel mais la faut pas déconner ce film est un chef d'oeuvre.
Vous tombez bien bas dans mon estime, je ne vous vois plus du tout comme avant désormais

Finnigan
07/06/2017 à 10:24

@c nul

Commentaire nul ? De toute évidence tu n'acceptes pas qu'on pense autrement que toi et ça t'énerve du coup ?

c nul
07/06/2017 à 01:33

critique inutile. de toute évidence l'auteur de cet article n'a aucun gout...

Javier
04/12/2016 à 23:12

Je suis d'accord avec Jean Jerome ci dessus. Les critiques me paraissent disproportionnées et souvent pourvues d'un partis pris flagrant, cela sans la moindre tentative de modération. Et pour ceux qui comme Koba en viennent à prêcher la lutte des classes dans une critique de ce film je me marre doucement en pensant au milieu social dont ils sont issus... Ayant un proche atteint de troubles psy, ce film m'a ému. Il y'a des défauts, certes, mais ils font aussi la force brute de cette œuvre qui demande une certaine ouverture émotionnelle pour être apprécié.

Jean Gérome
09/10/2015 à 16:45

Oui ce film est déroutant, vulgaire et "nous contre le reste du monde", et il y a une forme d'humour tragique dans tout cela. Est-ce que ça vaut une critique de film pour autant ? Vous vous arrêtez simplement au scénario ?
Ce film est émouvant et tant par rapport à l'histoire des personnages que du jeu d'acteur qui est époustouflant et d'un réalisme déconcertant. Le montage et la musique (que nous étions censés avoir oubliés depuis les années 2000) forment un parfait accord.
Evidemment je ne vais pas m'étendre sur la critique, surtout quand je vois à quel point celle-ci est bornée.
Une critique qui considère ouvertement ce film comme étant de la branlette intellectuelle, mais qui tout de même prétend qu'un film comme "Drive" vaut 5 étoiles... Ce film creux et dénué d'émotions...

J'ai perdu foi en l'humanité, merci à vous.

Kevin Dutot
18/05/2015 à 15:15

Ce serait pas mal de voir le film avant d'en faire la critique cher Simon Riaux. Et je suis certain d'avoir raison. Je comprends ton mépris (au point de ne plus te déplacer), mais je te conseille de le voir si ce n'est pas encore fait. Et au cinéma, de préférence, tu comprendras. Bien à toi.

topkek
25/02/2015 à 01:30

Rien que pour la première ligne suffit à cette critique.
blondinet bipolaire = non, autant réutiliser les termes donnés dans le film quand on a une connaissance aussi minable de la psychiatrie, ça vaut mieux que les prises d'initiative réductrices.
mère irresponsable = justification ? Absente. J'ai du mal comprendre cette critique, la mère prenant au contraire a peu près toutes les décisions les plus difficiles tout au long du film.
voisine oppressée par un quotidien paralysant = ouai, marquée plutôt par la mort de son fils 2 ans auparavant, réfugiée dans le mutisme et l'isolation, et dont le déménagement ne suffit pas à l'aider à guérir ? Mais a-t-on seulement regardé le même film ????

lllkh
14/02/2015 à 05:42

h

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