Critique : Une Estonienne à Paris

La Rédaction | 24 décembre 2012
La Rédaction | 24 décembre 2012

Derrière les apparences calmes du film, se cache une réelle dynamique. Celui d'un destin croisé, de deux femmes qui n'auraient jamais du se rencontrer. Frida (Jeanne Moreau), vieille dame estonienne, vivant à Paris depuis de nombreuses années loin de sa famille. Et Anne (Laine Mägi), plus jeune d'une vingtaine d'année, est restée en Estonie près de sa famille mais loin de son rêve parisien. L'ancien amant de Frida (Patrick Pineau) contactera Anne pour qu'elle devienne aide à domicile. Mais Frida ne l'entend pas de cette oreille. Vont-elles réussir à s'entendre malgré leurs différences et s'affranchir de leur solitude ?

Le film questionne les choix de vie et comment accepter ces choix. A ce titre, les scènes ou Anne déambule la nuit sur les traces de la vie qu'elle aurait pu avoir 20 ans plus tôt, des rues qu'elle aurait pu arpenter, des tenues qu'elle aurait pu acheter, s'avèrent des plus troublantes.

Quant à Frida, c'est son manque de relation avec sa famille qui est devenu, au fil du temps, pesant. Il est intéressant de voir comment après le rejet, la méfiance, elles finissent par s'ouvrir l'une à l'autre, à se confier, à se comprendre. Chacun trouvant en l'autre la moitié qui lui manque. Touchant et parfois drôle, le film impose un rythme lent mais maîtrisé qui pourrait rebuter certaines personnes. C'est sans compter le trio de comédiens, absolument parfait, qui parvient, avec brio, à nous fasciner de bout en bout.

Philippe Boissier

Résumé

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