Critique : Un monstre à Paris

Sandy Gillet | 11 octobre 2011
Sandy Gillet | 11 octobre 2011

L'animation à la française a cela de particulier qu'elle est ne manque pas de qualités et a de talents à revendre. C'est plus dans sa capacité à s'exporter qu'elle pêche au final. À la différence de, au hasard, Pixar ou Dreamworks Animation, des films comme Les contes de la nuit, Lascars, Mia et le Migou, pour ne citer que les plus récents, s'ils rencontrent une certaine reconnaissance en dehors de nos frontières sont tout de même marqués d'un label et savoir faire hexagonal quelque peu rédhibitoire (jusque dans les habitudes de ventes et de marketing) pour réussir à s'imposer systématiquement. C'est apparemment ce que tente de changer Luc Besson et sa boîte Europa en produisant sa trilogie Arthur (avec le succès mitigé que l'on sait mais nantis d'une réelle stratégie internationale) et donc aujourd'hui Un monstre à Paris.

Film d'animation fourre-tout dans sa propension à recycler à son avantage le cahier des charges d'une production US type sans pour autant oublier un certain artisanat franco-français, ce Monstre... emballe aisément son public jeune et moins jeune. Peu d'originalité donc (jusque dans l'histoire) mais beaucoup d'enthousiasme, une très belle animation (découverte en 2D) qui sait se montrer à la fois discrète et démonstratrice au sein d'un même plan et surtout des parties musicales vraiment savoureuses. Entre autre le morceau de bravoure intitulé La Seine qui fait montre d'un sens scénique et de la répartie propre à un numéro de cabaret aboutit. On est sous le charme des paroles simples et du timbre des voix de -M- et de Vanessa Paradis qui donnent alors définitivement chair à ce qui n'était jusqu'ici qu'une animation de plus.

 

 

 

 

Certes, les admirateurs  de productions telles qu'Une vie de chat, La prophétie des grenouilles et autre Kérity la maison des contes, soit tout un pan de l'animation récente et réussie française auront un peu l'esprit chagrin face à ce mastodonte qui manque un peu de subtilité et pour tout dire d'âme. Mais c'est le prix à payer pour affirmer et faire connaître au plus grand nombre un savoir faire autre que par la fuite de nos talents aux Etats-Unis dont le réalisateur Eric Bibo Bergeron est d'ailleurs le parfait exemple (Gang de requins, La route d'Eldorado). C'est pour une fois toute la réussite que l'on souhaite à la boite de Besson...

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