Critique : Ch@troom

Stéphane Argentin | 14 mai 2010
Stéphane Argentin | 14 mai 2010

Surtout connu à l'international pour la saga Ring (les deux opus nippons et leurs remakes US), Hideo Nakata, le spécialiste du frisson fantastique made in Japan, change légèrement d'univers (et de continent puisqu'il s'agit d'une production anglaise) pour s'attaquer à un sujet d'actualité : les réseaux sociaux virtuels.

L'histoire se focalise sur une tranche d'âge bien précise : les adolescents qui trouvent dans ces rencontres en ligne un moyen de communiquer, d'évoquer leur mal-être à cœur ouvert, sans tabous. Pour conceptualiser de tels échanges, le cinéaste va au plus simple : une multitude de chambres, alignées dans d'interminables couloirs, où différents individus se retrouvent pour dialoguer, se confier et vivre par procuration. À contrario de ses prédécesseurs sur le cyberspace tels que Tron, Le Cobaye, Ghost in the shell, Avalon et autres Matrix, Ch@troom (littéralement « chambre de discussion ») laisse ainsi de côté tout le charabia technico-geek pour se focaliser sur les seuls individus qui y participent.

Si l'ensemble apparaît formellement assez stéréotypé (couleurs flashy et musiques branchées), en phase sans doute avec une certaine idée de l'adolescence, on était dès lors en droit d'espérer un minimum d'introspection psychologique de ces univers virtuels et des déviances qui en découlent. Hélas, les sujets sensibles et l'étude des troubles sociaux qui en découlent (addiction numérique, suicide, pédophilie...) se retrouvent très vite éclipsés au profit d'une petite intrigue tout juste digne d'un teen movie où le pupett master des lieux manipule ses malheureuses victimes. Ch@troom ou un énième long-métrage à ranger sur la longue étagère de films pour une soirée pizza entre potes.

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