Le Seigneur des Anneaux : Le retour du roi - critique de légende

Stéphane Argentin | 4 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Stéphane Argentin | 4 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après s'être imposé comme un véritable mythe de la littérature au cours du demi-siècle passé, la trilogie du Seigneur des anneaux a su trouver un nouvel essor dans son adaptation cinématographique grâce au talent des personnes et à l'ampleur des moyens impliqués dans cette fresque baroque sans précédent dans les annales du cinéma. Tout a déjà été dit à ce propos et Le retour du roi, ultime volet de la saga attendu comme l'apothéose de cette épopée, ne dévie à aucun moment de la voie ouverte par ses deux « prédécesseurs », La Communauté de l'Anneau et Les deux tours.

VERSION LONGUE OU RIEN

Cette réussite, la trilogie la doit avant tout au matériau de départ, à savoir les écrits de J.R.R. Tolkien, que ce dernier a eu la bonne idée de situer en des lieux et des âges reculés, allant même jusqu'à imaginer tout un « univers » (la fameuse Terre du Milieu et ses différentes peuplades), tout en y incluant des thématiques nombreuses, universelles et intemporelles.

Transposer une telle légende à l'écran relevait a priori de l'inconscience pure et simple ! Comment en effet adapter cette véritable « bible » sans trahir la richesse du matériau de départ ? Face à pareille entreprise, un homme, un cinéaste un peu frappadingue venu lui aussi d'une contrée lointaine (la Nouvelle-Zélande) et répondant au nom de Peter Jackson, a su s'entourer, prendre les bonnes décisions, affronter tous les obstacles afin d'aboutir à ce monolithe qui se dresse aujourd'hui fièrement devant nous : la trilogie du Seigneur des anneaux mue par la parole et le mouvement. Soit au final une approche en parfaite adéquation avec les origines des livres, où il est avant tout question de motivations et de choix à faire, puis d'actions à mener pour voir aboutir ces mêmes convictions et enfin les conséquences, tant physiques que morales, de ces actions.

 

Legolas et Aragorn

 

Le travail accompli par Peter Jackson ne se déploie dans sa pleine mesure que dans les versions pleines et entières de chaque tome filmé, à savoir les versions longues des films. Ne dérogeant aucunement à la règle établie par ses deux « prédécesseurs », Le retour du roi se doit d'être vu dans sa version « intégrale » (50min de plus environ que la version salles) pour achever la saga comme il fallait : en apothéose.

Il n'y a, pour ainsi dire, pas un seul personnage qui ne soit épargné par cette extension de durée, à commencer par « l'oublié » de la version courte, Saroumane, qui voit son sort à présent définitivement réglé face à Gandalf. Un Gandalf de plus en plus déterminé, mais qui doute également à plusieurs reprises du sort du royaume et de celui vers lequel il a entraîné Frodon, comme dans cette scène de pure heroic fantasy, où, comme le chevalier affrontant le dragon, Gandalf se retrouve face au Roi-Sorcier chevauchant son Nazgûl.

 

photo, Sean AstinFrodon et Sam

 

QUATRIEME ÂGE

De son côté, Frodon devra lui aussi se défaire d'un nouveau danger : toute une troupe d'Orques en partance pour l'assaut final devant les portes du Mordor, où Sauron tentera une dernière fois d'intimider ses opposants par l'intermédiaire de son émissaire : la Bouche de Sauron. Une ultime confrontation psychologique faisant écho à la précédente par Palantir interposé entre Sauron et Aragorn, où le bluff réussi de ce dernier sera suivi par son ébranlement psychologique.

Deux ajouts qui, outre les convictions de chacun, clarifient également le passage d'une bataille (celle dans les champs du Pelennor) à l'autre (celle aux portes du Mordor) que rejoint le futur roi à l'aide de navires « piratés », après avoir dû traverser une épreuve supplémentaire digne d'Indiana Jones lors de sa rencontre avec le Roi des Morts. Pendant ce temps, le précédent occupant du trône, Denethor, sombre davantage dans la démence et la détresse, tout en affichant encore plus de mépris à l'égard de son fils cadet survivant, Faramir, avant de l'envoyer vers une mort (presque) certaine à Osgiliath.

 

Aragorn et Eowyn

 

Les humains ne sont pas les seuls à tomber au combat puisqu'il s'en faudra de peu pour que le même sort ne soit réservé à Pippin, qui gît au milieu de tant d'autres corps à la fin de cette victoire de Minas Tirith pour le moins amère où chacun a perdu un être cher. Pippin pourra néanmoins compter sur son ami le plus fidèle et dévoué, Merry, qui quelques temps plus tôt avait juré de se battre jusqu'au bout pour venir en aide à ses compagnons lors d'un serment déclaré face à Eowyn.

Cette dernière est d'ailleurs bien servie elle aussi en souffrances physiques et morales supplémentaires, puisqu'elle doit batailler davantage dans les champs du Pelennor puis contempler toute la désolation de la cité de Minas Tirith, vidée de ses habitants tombés sous les hordes ennemies, non sans auparavant avoir repris des forces dans les maisons de guérison. Deux ajouts au cours desquels Eowyn accordera son coeur à Faramir après avoir laissé celui d'Aragorn retourner vers celle qu'il aime : Arwen, dont les retrouvailles achèvent le sacre du nouveau roi en même temps que la victoire finale et le début d'un nouvel âge, le quatrième.

 

Résumé

Il est alors temps pour chacun de tourner la page et de retourner à une vie normale non sans en garder quelques séquelles. Ces derniers chapitres demeurent alors inchangés et concluent à merveille les destins qui se sont trouvés liés ou brisés au cours de cette aventure épique, qui aura su mettre en exergue tellement de thématiques qu'il y aurait encore matière à une infinité de développements ultérieurs. Mais avec cet ultime volet rallongé du Retour du roi, l'adaptation cinématographique du Seigneur des anneaux a su préserver le coeur de la version littéraire et rejoindre ainsi les écrits de J.R.R. Tolkien dans la communauté des mythes.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(4.7)

Votre note ?

commentaires
Cat24
25/11/2022 à 20:37

Le vrai héros c'est Sam !

Ken
24/07/2019 à 00:13

Ma note 100/100 la trilogie S.D.A et de loin la meilleure qui existe dans le monde à voir et revoir c’est chef-d’œuvre.

Dirty Harry
05/10/2018 à 18:57

L'une des très rares réussites de 3e épisode réussi : intense, épique, inventif, spectaculaire, profond...tout est à son paroxysme et signe une conclusion indépassable.
Pour ma part la triple conclusion est tout à fait cohérente et on a comme le sentiment que ce monde imaginaire va partir mais qu'il reste le temps d'une bobine pour nous dire Adieu et je trouve cela fantastique.

lemon
05/10/2018 à 11:57

Autant je me suis battu pour finir les livres (la poursuite interminable dans le Rohan...) autant je ne me lasse pas depuis bientôt 20 ans (ouch !) de revoir les films et les faire découvrir aujourd'hui à ma fille aînée.

Opale
05/10/2018 à 11:15

Chef d'oeuvre absolu. J'ai mis trois ou quatre ans après avoir vu ce film (et en gros après la trilogie) à reprendre du plaisir en allant au cinéma, tout simplement car tout absolument tout me semblait fade et tellement sans intérêt à côté de ces monuments! A voir et à revoir avec un bon thé et du Lembas, au chaud, en versions longues issues des beaux coffrets avec figurines... Le top pour moi.

Ronnie
05/10/2018 à 11:11

Trilogie géniale ! par contre je ne comprends pas pourquoi ils ont pas emmené les fantômes faire le ménage dans le mordor après minas tirith ^^

Nomoreheroes
05/10/2018 à 08:58

C'est quand tu vois toute la maîtrise et la maestria de cette trilogie, que tu comprends que le Hobbit est à des années lumières de ce niveau ...

corleone
05/10/2018 à 01:37

Conclusion excellentissime d'une des meilleures trilogies de tous les temps.

Eddie Felson
04/10/2018 à 23:28

Un film parfait à l’exception de son épilogue beaucoup trop long

Nyl
04/10/2018 à 19:09

Je n'ai jamais accroché aux Seigneurs des Anneaux. Tant en livre qu'en film.
En livre, les vagues de descriptions inutiles m'ont noyé et éloigné de l'intrigue ( je n'ai réussi à finir que le 1er tome et ça m'a suffit).
Les films sont, mise à part le 1er, soporifique où seuls quelques moments arrivent à te réveiller comme la bataille du gouffre de Helm, la fin de l'Isengard pour les deux tours, la bataille de Minas Tirith, Sam le courageux avec la trahison de Gollum ou la bataille de la porte Noire.
Le reste, je les ai carrément oublié tellement c'était peu intéressant. Décidément, je n'arrive pas à me faire avec la réalisation de Jackson ( j'ai trouvé son Hobbit du même gabarie alors que j'ai adoré le livre. Le seul de Tolkien que j'ai réussi à lire, sans m'ennuyer) . Mais je tiens quand même a mettre la musique en point positif. Assez épique pour te faire sentir les moments importants ou terrifiants ( comme le thème de l'anneau par exemple).
Pas plus de deux ou deux et demis pour ma part en étoile. Mais cela reste mon avis.

Plus
votre commentaire