Batman: The Killing Joke : La critique qui ne rigole plus

Christophe Foltzer | 3 août 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 3 août 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Depuis sa création, Batman a connu moults aventures diverses et variées et certaines sont restées gravées dans nos mémoires comme de véritables monuments. Et Killing Joke est probablement la plus importante de toutes.

Peu après la sortie de Batman v Superman, alors qu'internet se déchirait pour savoir s'il fallait exécuter ou non Zack Snyder, Warner et DC ont commencé à communiquer sur le prochain film animé du Dark Knight. Et quelle ne fut pas notre surprise d'apprendre qu'il s'agissait du monumental Killing Joke le chef-d'oeuvre absolu d'Alan Moore et de Brian Bolland. Une plongée dans la psyché du Joker, ses origines, et une démonstration que lui et Batman n'étaient au fond pas si différents. Un immanquable pour tout fan de comics, et pour les autres d'ailleurs.

 

UNE SALE BLAGUE.

Forcément, l'idée de voir tout cela en film animé nous excitait au plus haut point, d'autant que les premières images annonçaient le meilleur, rendant enfin justice à la part sombre du personnage. Mais les échos entendus lors du Comic Con ont commencé à nous inquiéter. On y parlait d'un préambule totalement inutile de 30 minutes et d'une adaptation bâclée. Sans parler du mini scandale de la pseudo scène de sexe entre Batgirl et Batman.

Photo Killing Joke Batman Batgirl

Au final, avouons-le sans détours, la douche n'est pas froide, elle est glacée pour le fan du comics en question. On comprend en effet assez difficilement la décision de rajouter une aventure de Batgirl en première partie qui n'a, à priori, rien à voir avec ce dont il est question. Comprenons-nous bien, l'histoire n'est pas inintéressante bien que trop clichée dans sa description de la relation amoureuse entre les deux héros (à grands renforts de figures imposées comme le meilleur pote homo), le discours sur la différence entre le sentiment amoureux et le désir obsessionnel de possession. c'est même plutôt bien vu par moments, comme la peinture qui nous est faite de Paris Franz, le bad guy de l'histoire, parfait contrepoint aux sentiments de Barbara Gordon.

Mais le problème, c'est que nous ne sommes pas là pour ça. Et du coup, impossilble de profiter pleinement du spectacle (qui dans ses moments les plus sombres fait penser à un épisode de Sex & the city version super-héros) puisqu'on regarde le temps défiler et qu'on attend impatiemment l'arrivée du Joker. Si l'on comprend parfaitement l'hésitation à rallonger une histoire au départ assez courte, l'ajout de ce récit empêche une réelle immersion et bien que l'on voit ce que le réalisateur a essayé de faire (donner corps à Barbara Gordon, lui donner une épaisseur psychologique pour en faire une figure d'attachement pour le spectateur qui sera encore plus choqué lors de la suite des événements), cela ne prend pas.

Photo Killing Joke Joker

RIRE JAUNE.

Quand débute enfin la partie Killing Joke, on réalise tout de suite que le film sera un grand rendez-vous manqué et ne convaincra pas. La transition entre les deux parties étant extrêmement artifiicielle, on ne saisit pas trop ce qui pousse Batman a rendre visite au Joker en pleine nuit à Arkham pour mettre un terme à leur combat. Au-delà de motivations confuses (dont le comics ne s'embarrassait pas), force est de constater que l'histoire est aussi beaucoup moins sombre qu'à l'origine. Attention cependant, le film n'est pas éculcoré (ça saigne pas mal et les flingues visent surtout la tête) mais on a la désagréable impression qu'il y manque l'essentiel : le fond psychologique et perturbant.

Comme si Warner n'arrivait pas à se décider entre plonger de plein-pied dans son sujet et livrer un épisode un peu plus hardcore de la série animée. En résulte un propos bancal qui ne remet jamais vraiment en question la légitimité de Batman ni son côté psychotique et sa vraie similitude avec le Joker, pourtant au coeur du récit. Cependant, The Killing Joke reprend les grandes scènes de son matériau d'origine, mais le tout est emballé sans réelle conviction, de façon trop timide et il en résulte un énorme problème de rythme qui installe une certaine monotonie dans les événments et un désintérêt progressif. Un comble pour une histoire de ce calibre. 

Photo Killing Joke Joker 2

Pourtant, le film est plus que correct techniquement. Nous ne sommes pas dans la grande animation mais les scènes de combat sont plutôt classes, la charte graphique mélange bien l'aspext traditionnel des héros à la Bruce Timm et le style de Brian Bolland. Visuellement, le film est assez léché et bénéficie d'une très bonne ambiance, ce qui nous fait encore plus regretter qu'il n'ose pas aller au bout de son propos. Et puis, c'est toujours un réel plaisir d'entendre à nouveau les voix de Kevin Conroy et Mark Hamill dans les rôles de Batman et du Joker.

Résumé

Si ceux qui ne connaissent pas le comics Killing Joke passeront sans doute un bon moment, les fans de l'histoire originale risquent de sacrément déchanter. Tiraillé entre son récit des plus sombres et ses velléités commerciales, le film nous livre au final un produit très calibré, aseptisé et un peu ennuyant là où justement, il ne fallait pas avoir froid aux yeux. Dommage.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
thepoopyhero
05/08/2016 à 20:52

Well Benedetto28, you do are a grammar-nazi.

benedetto28
04/08/2016 à 11:18

Dites, je ne veut pas faire mon grammar-nazi mais, une petite relecture des familles avant de publier vos articles ne ferait pas de mal. Cela nuit pas mal à la qualité de lecture...
Patientez une petite demi-heure de plus, relisez, corrigez et puis après, publiez.
Vous gagnerez en crédibilité.


Et du coup, impossilble (impossible) de profiter pleinement du spectacle

La transition entre les deux parties étant extrêmement artifiicielle, (artificielle)

on ne saisit pas trop ce qui pousse Batman a (à) rendre visite au Joker en pleine nuit ...

Attention cependant, le film n'est pas éculcoré (édulcoré)

il en résulte un énorme problème de rythme qui installe une certaine monotonie dans les événments (événements) et un désintérêt progressif.

la charte graphique mélange bien l'aspext (aspect) traditionnel des héros à la Bruce Timm et le style de Brian Bolland

LaTeub
03/08/2016 à 19:15

Batgirl est super bonnasse et c'est déjà ça de pris!

mikegyver
03/08/2016 à 17:53

je connaissais de nom Killing Joke, mais jamais lu, je n'etais pas au courant de rien,

et bien je peux vous donner mon ressenti, c'est mauvais.La coupure est flagrante, et meme sans rien connaitre, ca fait 2 histoires differentes collés n'importe comment, c'est pas bon du tout.

La 1ere partie est de plus niaise a souhait,la scene de cul mauvaise (la main sur les fesses fait film de cul de seconde zone !!), et les 2 parties ne collent pas ensemble.

C'etait pourtant couru d'avance que ca ne marcherait pas, mais bon a priori ils voulaient adapter killing joke, ben c'est raté.

Les dessins c'est toujours du bas de gamme, tout comme l'animation, bref ratage.

Bibi
03/08/2016 à 17:38

Ne connaissant pas le comics, j'ai apprécié, même si l'intrigue avec Batgirl est effectivement de trop.

alain belmondo
03/08/2016 à 17:21

Excusez moi mais je ne vois pas l'intérêt de reprendre une BD case par case. Ça c'est bon pour ceux qui ne lisent pas de comics. Moi je préfère une adaptation plutôt qu'un travail de feignasse.

Euh
03/08/2016 à 16:16

C'etait à prevoir la BA etait mole! la direction artistique fade sans envergure!
le design, l'ambiance, la qualité de l'animation pauvre!
c'est le genre d'adaption qu'il aurait fallu donné à un studio d'animation japonnais digne de ce nom pour avoir qq chose de qualitatif.
Les Américains ne savent pas réaliser des anim pour adultes sans foutre la merde dedans.

champy
03/08/2016 à 15:52

Tout ce qu'ils ont ajouté aurait eu beaucoup d'importance s'il s'agissait d'une adaptation Live(ce que j'avais souhaité). Très déçu aussi. Alain Belmondo, saches que jusqu'à présent, l'adaptation animée la plus réussie reste pour moi BatmanReturns, pourtant reprise case par case jusqu'au style de dessin.

Edge
03/08/2016 à 14:44

Alain Belmondo, tant que vous n'avez pas vu le film, votre avis ne vaut pas tripette, merci.

Déçu aussi, même si je n'en attendais pas grand chose. Un comics aussi court et particulier, c'était un défi à adapter. quasiment infaisable. En résulte en effet un résultat trop timoré, bancal, qui ne fait qu'effleurer son sujet.

alain belmondo
03/08/2016 à 14:25

Décidément les critiques chient systématiquement sur les films DC... Je ne l'ai pas vu mais tant mieux si ça ne reprend pas la BD case par case (comme The Warchmen), sinon quel intérêt?

Plus
votre commentaire