Le Sanctuaire : critique venue des bois

Geoffrey Crété | 30 mars 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Geoffrey Crété | 30 mars 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Un couple emménage dans une maison isolée, à la lisière d'une forêt entourée de légendes qui forcent la crainte et le respect d'une communauté pas très chaleureuse : l'amateur saura vite trouver ses repères dans ce film d'horreur britannique, première réalisation de Corin Hardy. De quoi offrir une bonne dose de frissons, ou à nouveau décevoir le public visé ?

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS....

Le Sanctuaire s'est d'abord appelé The Woods, et dans un premier temps le film de Corin Hardy est aussi simple et efficace que ça. Sans abuser des dialogues et seconds rôles, le réalisateur installe modestement une ambiance stimulante, où un couple avec un bébé se retrouve coincé dans une vieille maison entre des autochtones menaçants et une immense forêt pas bien rassurante. De quoi promettre une spectacle en bonne et due forme pour les amateurs du genre.

 

Le Sanctuaire

 

Très vite, la menace est révélée au détour d'une séquence ordinaire de lampe torche dans la nuit noire, et très vite, Le Sanctuaire démontre son souci de l'efficacité. La femme n'a besoin que d'une rencontre avec les créatures pour accepter leur existence, sans passer par l'analyse carthésienne. Même le passage obligatoire du vieux grimoire semble inclu sans passion, tandis que le jumpscare est globalement aux abonnés absents. Corin Hardy préfère distiller la peur avec plus de finesse et de patience, comme le démontre une excellente scène de voiture en panne au milieu des bois, qui utilise la ficelle du hors-champ avec beaucoup d'adresse. Le résultat est particulièrement saisissant, et annonce assez tôt un film d'horreur de qualité.

 

Le Sanctuaire

 

...PENDANT QUE LE LOUP Y EST PAS

Car Corin Hardy excelle dans cette première partie d'exposition-réception. Sous ses airs simplets, Le Sanctuaire se déroule ainsi comme un petit cauchemar honnête et une irrésistible ascension vers l'horreur, entre home invasion et traversée des bois de l'enfer. Avec quelques très belles images mémorables (la scène de la serrure, la lutte pour garder la trappe du grenier fermée), le film se joue même des attentes du public avec un plaisir certain. Et sans avoir une âme aussi froudroyante qu'un It Follows, ni les mêmes ambitions, Le Sanctuaire appelle un certain respect.

D'où la déception, voire le malaise, face à la dernière partie du film. Non content d'avoir manié sans trop de conviction le folklore britannique pour y façonner un discours écolo bas de gamme (avec encore une fois cette black goo vue dans X-Files et Prometheus), le film change de visage. La solide série B, serrée et mystérieuse, vire ainsi au Z lors d'un climax indigeste. Quand le sol s'écroule sous les pieds de l'héroïne pour l'amener dans cette grotte, c'est le film qui sombre, perdant tout son charme avec ses maquillages (version cheap des Ent de Tolkien) et ses ficelles risibles. Ce que confirme l'épilogue du film, qui donne envie de tout sauf d'une suite. 

Le Sanctuaire ne vole donc jamais très haut malgré une efficacité indéniable, mais tombe bien bas dans ses derniers instants. De quoi satisfaire les amateurs de genre en manque de petites sensations, sans pour autant marquer les esprits.

 

Le Sanctuaire

 

Résumé

Un petit film d'horreur efficace qui offre la dose habituelle de frissons et sensations, mais qui maltraite un peu ses ambitions premières dans une dernière partie qui frôle le Z.

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commentaires
west666
30/03/2016 à 14:02

La première partie est assez longue et ennuyeuse la sauce prend mal ,après cela donne pas mal dommage .

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