The Gallows : Critique apeurée

Simon Riaux | 22 juillet 2015
Simon Riaux | 22 juillet 2015

The Gallows est le dernier né des productions BlumHouse, spécialisées dans la création à la chaîne de bandes horrifiques à petits budgets depuis le succès international des Paranormal activity. Spécialiste des found footage et autres concepts opportunistes (American Nightmare ? vous avez dit American Nightmare ?), Jason Blum parvient-il une nouvelle fois à nous faire peur ?

À la condition de n’avoir jamais regardé de votre vie le moindre film d’horreur, d’avoir la phobie des théâtres et des nœuds coulants, il est possible que The Gallows vous arrache une poignée de frissons. Et encore, il vous faudra passer par-dessus un scénario souvent risible, porté par des personnages dont on comprend mal comment ils ont pu survivre à jusqu’à l’adolescence.

Critiquer le métrage apparaît aussi hasardeux que vain, tant il se moque éperdument du spectateur. Ses effets ne sont pas ratés à proprement parler, certaines séquences sont mêmes très joliment emballées – celles du magnétoscope, ou encore la conclusion du film – mais on reste bouche bée devant le manque flagrant d’imagination du récit. Le tout baigne dans un je-m’en-foutisme envahissant. The Gallows recycle ainsi tous les poncifs à la mode, sans les questionner, sans les digérer, ou s’inquiéter de la cohérence de l’ensemble.

Tour à tour esprit frappeur, fantôme, ou vulgaire assassin, l’entité qui traque les héros transparents du film ne donne jamais de caractère à l’ensemble et échoue ainsi à générer une atmosphère angoissante, ou tout simplement accrocheuse. Passé une vingtaine de minutes, la chose dévoile sa nature de pur produit, qui ne pose jamais la question du  plaisir du spectateur. Ce dernier est envisagé comme un sous-consommateur, attiré dans la salle comme un moustique par la lumière, happé par des codes générationnels et esthétiques que le film agite sans jamais les penser. Une coquille vide en somme, qui fait le pari que sa jeune audience n’a jamais connu l’angoisse délétère du Projet Blair Witch et déjà oublié l’adrénaline de Rec.

Résumé

The Gallows n'effraie jamais et n'essaie jamais de surprendre le spectateur, espérant que ce dernier préférera se concentrer sur son téléphone portable et une bonne copine plutôt que l'écran.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
memede lebarbare
25/07/2015 à 17:44

@SIMON: quand on va au cinoche on eteint son portable pendant le film.

Pascal
25/07/2015 à 12:39

Malheureusement c'est bien ce qu'a fait ma déplaisante voisine, regarder son téléphone portable ! A croire qu'elle vous a lu... Arrivée après la séance d'ouverture, elle s'est immédiatement plongée dans sa messagerie. Et à deux sièges de moi, donc merci la lumière ! Et quand je lui ai demandé d'éteindre (poliment) son portable après quelques minutes, elle m'a envoyé chier en me disant "je consulte(?!?) et après j'éteins, regardez l'écran". Sympa... Ce qui a duré encore quelques minutes avant de me fâcher et de l'insulter copieusement là ! Et là elle me dit "restez poli, moi je suis polie". Non, connasse, quand on te demande d'éteindre ton portable dans une salle de cinéma, tu l'éteins, sinon ce n'est pas poli. Les touristes du cinéma... Et le film ? Ben, ok avec vous, c'est moins une purge que d'autres Blum mais c'est une purge quand même

votre commentaire