Renaissances : critique

BenBise | 29 juillet 2015 - MAJ : 09/03/2021 15:58
BenBise | 29 juillet 2015 - MAJ : 09/03/2021 15:58

On était sans nouvelles de Tarsem Singh depuis son Blanche-Neige avec Julia Roberts, qui n’avait pas suffit à contrebalancer l’échec artistique et commercial de ses Immortels. Le réalisateur, qui jouit toujours du soutien d’un cercle de plus en plus restreint de fans, revient à une œuvre nettement moins ambitieuse avec Renaissances.

Ce récit très classique de quête de l’immortalité mâtiné de SF relevant plus de l’exécution plus que de la création, on se doutait bien que le metteur en scène n’aurait pas les coudées franches. Néanmoins, on espérait qu’une économie et un contexte différent l’amèneraient à questionner son fonctionnement habituel, un peu à la manière de ce qu’un Wrestler avait occasionné chez Aronofsky.

Malheureusement, l’artiste semble ici se contrefoutre totalement de son sujet. C’est bien simple, il est impossible de déceler la créativité et l’identité visuelle (pourtant reconnaissable entre mille) de Tarsem Singh dans le film. Il est aux abonnés absents et va jusqu’à s’oublier dans d’interminables séquences clipées à peine digne d’un épisode des Experts (jamais « renaissance » n’aura paru aussi convenue et cliché au cinéma).

 

Photo Ryan Reynolds

  

Manquant cruellement de personnalité, le film a soudain bien du mal à intéresser le spectateur. Car le récit sensé nous passionner n’a pas grand-chose à offrir que nous n’ayons vu ailleurs, et en mieux. Et sans travail esthétique pour nous faire avaler la pilule de ce scénario aux invraisemblances lourdingues, le tout s’achemine rapidement vers l’indigestion. Comment admettre par exemple, qu’une firme kidnappe de jeunes gens pour injecter dans leur corps l’esprit de milliardaires mourants, sans que personne ne remarque rien, à l’heure des réseaux sociaux et de l’instantanéité ?

Reste que l’ensemble ne tombe jamais dans l’indigence et pourra divertir les spectateurs en quête d’une fable de science-fiction plutôt old school, qui ne joue pas l’épate technique et le déluge pyrotechnique. Car l’ensemble, malgré ses nombreux stéréotypes, ne manque pas de charme et laisse parfois entrevoir son potentiel de récit carré et efficace. Les comédiens n’ont rien à se reprocher et Ryan Reynolds rappelle qu’il demeure un solide premier rôle en quasiment toute circonstance. Des qualités qui ne suffisent à masquer le manque cruel d’envie et d’énergie qui caractérise ce projet, aguichant sur le papier.

 

Résumé

Personne ne semble croire à cette fable de science-fiction proprette mais désincarnée, dont la platitude visuelle n'a d'égale que le manque d'ambition.

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commentaires
Chris MacNeil
04/08/2015 à 01:48

@diez
Mon intention était surtout de nuancer la parole de Cervo qui disait que Reynolds a payé son physique avantageux. Ce que je trouve un brin ridicule et drôle sachant que ce type d'acteur, avant d'être éventuellement bon et casté pour son talent, a une carrière grâce à son physique (Blade Trinity, La Proposition, Amytiville, Adventureland).
J'ai donc surtout usé d'un peu d'humour, d'où mon "on peut aussi se dire"...

Par contre je vois pas le rapport : il peut rester canon même après le bide Green Lantern. Et puis sincèrement pour un The Voices, t'as La Femme au tableau. Pour un Buried, t'as RIPD. Pour un Captive, t'as un Renaissances. Green Lantern n'est pas un accident car il a signé sans lire le scénar ; au contraire, il me semble bien illustrer sa carrière. C'est surtout son incapacité à choisir des projets bien qui m'atterre, plus que le rôle de son physique (parce qu'à Hollywood et dans le ciné en général, c'est monnaie courante).

diez
03/08/2015 à 11:43

Chris MacNeil> La médisance par excellent. Le resonnement tiendrait s'il avait disparu des radars apres son Green Lantern, mais non, il est toujours ĺà à l'affiche de films variés.

Bon en attendant, Renaissance est un film raté et prévisible et ne racontant pas grand chose. L'idée est interessante, mais jamais traitée.

moimême
01/08/2015 à 01:12

ou es tu Tarsem, reviens.

Chris MacNeil
29/07/2015 à 21:09

On peut aussi se dire que s'il a une carrière c'est justement parce qu'à la base il est beau gosse. Qu'il a eu du travail grâce à son sourire et ses séances de muscu. Et que par accident ou par chance, il a trouvé quelques rôles pas mal (The Nines, Buried, The Voices).

Cervo
29/07/2015 à 18:32

Comme Affleck pour Daredevil, Reynolds paie d'être un beau gosse et d'avoir essuyé un bide de super héros ridicule. c'est un excellent acteur, plus à l'aide d'ailleurs dans la comédie que dans le drame.
n'a pas fait que des bons films, mais des mauvaises performances, faut les chercher pour les trouver.

Zanta
29/07/2015 à 17:41

Ryan Reynolds, un "solide premier rôle" ?
Il était bon dans l'excellent Buried, car la nature du film l'empêchait de tomber dans ses tics de jeux habituels ; et plus récemment, il a fait le job dans the Voices car son personnage était en adéquation avec ce mélange d'excentricité et d'inexpressivité qu'il propose d'habitude.
Mais à part ces deux films, sa filmo est inquiétante.
D'où d'ailleurs les inquiétudes concernant Deadpool... Un réal inexpérimenté, et un acteur/producteur de cette catégorie, ça fait peur

Chris MacNeil
29/07/2015 à 14:19

Totalement d'accord HyperSolarBob.
The Cell m'a particulièrement marqué dans ses scènes mentales.
Mais Renaissances n'a vraiment aucune trace de l'ADN de ces films. C'est un vulgaire film sans identité ni idée, visuelle ou scénaristique.

HyperSolarBob
29/07/2015 à 14:08

ptain fait chier tarsem... il etait un de mes plus grands espoirs apres the cell / the fall...

Chris MacNeil
29/07/2015 à 13:55

Ce film est simplement un navet de luxe.

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