Still Alice Critique

Simon Riaux | 6 mars 2015
Simon Riaux | 6 mars 2015

Dans un monde occidental où l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, la maladie d’Alzheimer prend des airs de fléau autant que d’angoisse inhérente à une époque qui connaît encore mal cette maladie. C’est sans doute pourquoi les réalisateurs Richard Glatzer et Wash Westmoreland ont décidé de se focaliser dans ce mélodrame sur la figure du malade, plus que les atermoiements de ses proches. Une stratégie payante qui aura valu à Julianne Moore un oscar de la meilleure actrice.

Les amateurs de mélo assumés, ceux qui cherchent sur grand écran des émotions humaines et fortes et ne craignent pas de pleurer à chaudes larmes feraient bien de bloquer tout de suite leur agenda, car Still Alice s’adresse spécifiquement à eux. Et il y a fort à parier qu’ils ne seront pas déçus.

Porté par une immense Julianne Moore, le film touche au cœur dès ses premières séquences. La comédienne déploie à nouveau une palette de jeu ahurissante de nuances et de sensibilité, sans jamais verser dans le pathos ou le misérabilisme. Elle est divinement accompagnée par un excellent Alec Baldwin, tout de sensibilité rentrée, dont le sens du devoir familial, les sentiments et la rigueur intellectuelle entrent délicatement en conflit. A ses côtés, Kristen Stewart rappelle qu’il lui suffit de quelques lignes de dialogues pour composer des séquences habitées.

Toutefois, le spectateur plus porté sur la mise en scène que le ressent brut des émotions risque de tiquer à de nombreuses reprises. En effet, les metteurs en scène en cherchant pas à traduire Alzheimer visuellement, ils en sont ponctuellement réduits à articuler les avancées du récit autour de séquences relevant du pur suspense. Une mécanique certes efficace, mais malvenue, qui parasite la sobriété de l’ensemble et brouille quelque peu son message essentiel.

Résumé

Still Alice s'adresse spécifiquement aux amateurs de mélodrame, qui y trouveront leur compte, notamment grâce à une impeccable Julianne Moore. Les autres risquent d'être parfois gênés par la tournure d'un récit qui cherche parfois une émotion un peu artificielle.

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Lecteurs

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commentaires
Spip
28/04/2015 à 15:18

Très moyen.
Un scénario digne d'un téléfilm de l'après-midi, pour une production gangrénée par les tics du ciné indépendant américain. Reste le casting.
Le numéro d'une Julianne Moore en pleine opération séduction de l'Académie est impressionnant au début, but franchement embarassant par moments.
Quant aux autres acteurs, ils peinent bien à exister...
En époux perdu, Baldwin est en service minimum. Et à côté des deux gamins GQ - cette Kate Bosworth, quelle plaie -, Kirsten Stewart continue à progresser. Après Gandolfini, Melissa Leo, Theron et récemment Binoche, sa stratégie d'apprentssage auprès des meilleurs porte ses fruits. (En témoigne d'ailleurs le très bon Camp X-Ray sorti en 2014.)

sylvinception
06/03/2015 à 11:20

"And the Oscar goes to... ROSAMUND fucking PIKE !!"

Oupsss désolé j'étais en train de fantasmer, quel putain de trip mes enfants!!

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